L’élection présidentielle arrive à grands pas et les campagnes battent leur plein. Sur les 24 candidats en lice, la majorité a proposé, selon plusieurs observateurs, des programmes. Cependant, est ce que cela va avoir un impact sur le vote des populations ? Y-a-t-il pas un autre élément plus déterminant que les programmes des candidats?
La sécurité, l’économie, l’agriculture en passant par l’emploi des jeunes, tous les secteurs de la vie de notre nation ont été abordés dans les différents projets de société des candidats à l’élection présidentielle en vue.
Si ces programmes bénéficient d’une grande explication dans les villes urbaines et aux côtés des intellectuels, ils sont difficilement compris par les populations rurales qui constituent plus de 70 % de la population malienne.
En plus de cela, ces projets sont tous élaborés en français pendant qu’il y a plus de 60% d’Analphabètes. Même ceux qui savent lire et écrire prennent rarement le temps pour les programmes des candidats, pensent certains observateurs.
Selon Docteur Fodié Tandiougoura, Professeur à la Faculté des Lettres et des Sciences Humaines de Bamako, les Maliens votent pour la tête du candidat qui leur plait et non pour celui qui a un bon programme.
Mis à part cette situation, il y a aussi le manque d’intérêt des jeunes aux élections, alors qu’ils sont plus de 50% de la population.
En faisant un tour dans les centres de retrait des cartes d’électeurs, on constate que les vieux retirent plus leurs cartes que les jeunes.
« La majeure partie des jeunes ne considèrent pas, ou ne savent pas que le vote est un acte de citoyenneté », affirme Docteur Fodié Tandiougoura. Il indique également que ce manque d’intérêt à la chose politique des jeunes, amène les quelques-uns qui veulent aller voter à sous l’influence des parents.
Selon ce chercheur, l’autre facteur qui risque d’être vraiment déterminant ce sont les cadeaux de tout genre faits par les candidats aux populations lors des campagnes ou à l’approche des élections.
Même si la loi électorale de 2016, modifiée il y a trois mois, interdit de donner des cadeaux ou de l’argent en vue de bénéficier du vote des citoyens, le phénomène persiste toujours en Afrique plus précisément au Mali. Plusieurs témoins ont affirmé avoir pris de l’argent pour aller assister aux meetings de beaucoup de candidats à Bamako.
Le dernier facteur est l’influence des leaders religieux et coutumiers qui continuent de drainer de personnes derrière eux.
L’ensemble de ces points fait qu’il est difficile aujourd’hui de dire sur quelle base les Maliens et les Maliennes vont voter pour tel ou tel candidat. Mais, en attendant du jour J, la période de campagnes électorales bat son plein et les promesses pleuvent de tous les côtés.