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Combats dans le nord du Mali entre rébellion touareg et armée malienne
Publié le mercredi 5 juin 2013  |  AFP


© Autre presse par DR
hélicos de combat de l’armée malienne


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BAMAKO - Des combats meurtriers ont opposé mercredi
dans le nord du Mali des rebelles touareg du Mouvement national de libération
de l’Azawad à l’armée malienne qui entend reprendre la ville de Kidal, occupée
depuis fin janvier par le MNLA, accusé de "racisme" contre ses habitants noirs.
La France, ex-puissance coloniale engagée militairement au Mali depuis
janvier, a appelé les "groupes armés" du Nord à "déposer les armes", estimant
que l’armée malienne a "vocation à se déployer sur l’ensemble du territoire".
"Nos troupes ont eu des accrochages dans la zone d’Anefis, face à des
bandits armés qui ont subi beaucoup de pertes en véhicules et en hommes", a
déclaré à l’AFP le porte-parole de l’armée malienne, le lieutenant-colonel
Souleymane Maïga.
Selon lui, il y a "dix morts" et "28 prisonniers" dans les rangs du MNLA.
Le colonel Didier Dacko, chef des opérations militaires dans le Nord, a
affirmé que l’armée "a enregistré deux blessés".
Ces combats dans le secteur d’Anefis localité du nord-est du Mali située à
une centaine de kms au sud de Kidal et à 200 km au nord de Gao, la plus grande
ville de la région, ont été confirmés par le MNLA et une source militaire
régionale. Le colonel Dacko a indiqué qu’Anefis étais sous contrôle de l’armée.
"L’armée malienne a attaqué nos positions ce matin à Anefis, elle a décidé
de régler la situation par la guerre et le gouvernement malien assumera toutes
les conséquences", a déclaré à l’AFP Mahamadou Djeri Maïga, vice-président du
MNLA.
Il parlait depuis Ouagadougou où il se trouve pour des négociations avec
Tiébilé Dramé, émissaire du régime de transition malien, sous l’égide de la
médiation burkinabè.
"Nous n’avons jamais voulu régler la situation par la guerre mais, comme
c’est ainsi, nous allons nous défendre jusqu’au bout", a-t-il ajouté,
demandant "une fois de plus au médiateur d’amener les autorités de Bamako à la
raison".
Les affrontements ont également été confirmés par une source militaire
régionale.
Le vice-président du MNLA, qui a affirmé que l’armée malienne avait attaqué
"à l’arme lourde", a indiqué que son mouvement allait demander à "toutes" ses
unités "d’avancer sur toutes les positions de l’armée malienne dans le
territoire de l’Azawad", le nom donné par la rébellion touareg au nord du Mali.

Le MNLA demande la neutralité des armées étrangères


Il demande aussi aux "forces étrangères" de rester "neutres" et de "nous
laisser avec l’armée malienne".
Les groupes islamistes armés liés à Al-Qaïda qui ont occupé le nord du Mali
pendant presque toute l’année 2012, en ont été en grande partie chassés par
l’intervention, depuis janvier 2013, de l’armée française et des armées
africaines toujours présentes sur le terrain.
Les armées africaines doivent être intégrées à terme au sein d’une force de
l’ONU de quelque 12.000 hommes, qui doit théoriquement commencer à se déployer
au Mali à partir du 1er juillet.
Le MNLA, qui occupe Kidal depuis le départ des islamistes armés chassés par
l’intervention militaire française, refuse depuis la présence de l’armée et de
l’administration maliennes dans la ville, compromettant la tenue dans tout le
pays du premier tour de l’élection présidentielle du 28 juillet.
Environ 200 soldats français, dont l’intervention a permis le retour de la
rébellion touareg à Kidal avec laquelle ils collaborent, restent stationnés à
l’aéroport de la ville.
Une source sécuritaire régionale jointe par l’AFP mercredi en début
d’après-midi a indiqué qu’"un bataillon de l’armée malienne" était "à environ
35 km de Kidal" d’où des éléments du MNLA se sont enfuis, ce qui n’a pas été
confirmé par l’armée malienne.
Mardi, le porte-parole de l’armée malienne avait annoncé qu’elle avait pris
position à Anefis et sa région en vue de reconquérir la ville de Kidal où le
MNLA a procédé à l’arrestation et à l’expulsion vers Gao de plusieurs dizaines
de membres des communautés noires, accusés d’être des "agents" de Bamako.
Le gouvernement malien de transition a qualifié ces arrestations et
expulsions de véritable "épuration raciale".
Les profondes divisions ethniques entres les communautés noires et
majoritaires du Mali et les "peaux rouges" des communautés touareg et arabe,
ont été exacerbées par l’occupation jihadiste du Nord en 2012, Touareg et
Arabes étant souvent assimilés à des islamistes.
Les Touareg affirment de leur côté être victimes des "exactions" de l’armée
malienne qui avait été écrasée et humiliée pendant l’offensive dans le nord du
Mali lancée en janvier 2012 par le MNLA, alors allié aux groupes jihadistes.
bur-stb/cs/jpc



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