Avec la prise des localités du nord par les mouvements armés, l’Aéroport de Tombouctou est transformé en prison par le MNLA qui contrôle les lieux. Selon notre source, nombreux sont les militaires qui sont détenus par les rebelles et seront utilisés comme arme de chantage. Même si notre interlocuteur ignore leur nombre, il est fort probable que la situation mérite une attention particulière en raison de la cruauté par laquelle l’ennemi agit en pareille situation. Ces militaires, faut-il le rappeler, ont été pris au piège juste après la prise de la ville. Certains d’entre eux ont tenté de regagner la capitale, mais sans succès. Les moins chanceux se sont fait prendre à la barque où un petit groupe de combattants du MNLA a installé ses quartiers et contrôle les identités des passagers. Selon toute vraisemblance, nombre de nos soldats ont eu la maladresse d’apporter avec eux leurs albums photos, toute chose qui a permis à l’ennemi de les débusquer. Et très facilement.
Sévaré ou la frontière ?
À Sévaré, le contrôle et les fouilles sur les véhicules et personnes en provenance tournent à l’abus et au harcèlement. Les événements que vit le nord, en plus de son corollaire de déplacés, présentent un nouveau visage : celui d’un pays coupé véritablement en deux. En tout cas, c’est le triste tableau que la ville de Sevaré affiche ces derniers temps, où l’armée a pourtant renforcé ses positions. La réalité est que les voyageurs qui quittent le nord, sont traités comme des étrangers. Cette situation a pour conséquence de traumatiser les revenants du Septentrion, en plus de brimades suivies sur la route de la part du MNLA. Donc, il urge de trouver une solution à cette situation qui risque de créer des mécontentements aux conséquences incalculables.
L’AZAWAD vole en éclats
La lune de miel entre le MNLA et Ançar Dine n’a été que de courte durée. Les deux groupes n’ont pas pu s’entendre sur plusieurs aspects concernant la gestion de leur fantôme République de l’AZAWAD. Iyad Ag Aghaly, très radical dans ses prises de positions, n’a laissé aucune chance au MNLA de faire prévaloir ses ambitions, c’est-à-dire, la création d’un Etat de l’AZAWAD. Et finalement, c’est le mardi dernier que le MNLA a clarifié sa position en disant qu’il ne se reconnaît plus dans l’accord signé, il y a quelques jours avec Ançar Dine. Au stade actuel, la République islamique de l’AZAWAD vole en éclats et relance de nouveau la confusion au Nord-Mali.
Kidal face au péril islamique
Après les villes de Tombouctou et Gao qui ont manifesté pour protester contre la présence des islamistes, c’est Kidal qui rentre dans la danse en organisant une marche. C’est à l’initiative d’un groupe des femmes proches du MNLA que la marche a été organisée. En battant le pavé mardi dans l’Adrar des Ifoghas, les marcheurs démontrent une fois de plus la suprématie des islamistes qui imposent un nouveau mode de vue aux populations depuis leur arrivée dans la localité. Mais en réalité, c’est une belle manière de chercher à avoir la caution de l’opinion internationale qui doute de la moralité du mouvement national de libération de l’Azawad.
Que veulent les Arabes ?
Réunis à Nouakchott dans la capitale mauritanienne, les Arabes, toutes sensibilités confondues, veulent se faire entendre. Mais, derrière cette rencontre, se cache une véritable opération de charme visant à reconquérir les cœurs des habitants du nord qui ont été les premières victimes de l’invasion armée. Pour se racheter, les Arabes, Berabiches et Kounta, font la cour au Mali et appel à de nombreuses personnalités à cette occasion pour adhérer à leur cause. Mais, est-ce que cela suffirait pour effacer les nombreuses maladresses commises par la malice arabe le jour de la prise de Tombouctou ? Déjà, à l’ouverture des travaux, il y avait des prises de positions tranchées sur le sujet. Reste maintenant à savoir ce que les Arabes comptent faire pour regagner la confiance de nos compatriotes.