«Un programme audacieux pour la paix, la stabilité et la prospérité au Mali », voilà en somme ce que propose le candidat au scrutin présidentiel, Niankoro Yeah Samaké. Le natif de Ouélessébougou et président fondateur du PACP (Parti pour l’action civique et patriotique), pense que son projet pour briguer la magistrature suprême comporte des propositions qui n’existent nulle part ailleurs au Mali. « Nous pouvons nous passer de l’expérience passée, car elle n’a pas servi », a-t-il indiqué.
Le candidat du PACP a ainsi décliné les grandes lignes de son projet. A commencer par la promotion de la justice sociale. Dans cette logique, il propose des stratégies pour l’éducation et la formation des jeunes, des femmes, du monde rural, des retraités et autres groupes vulnérables. Le candidat à la présidentielle propose également d’assurer les bases économiques du développement. Pour cela, il a estimé que des actions spécifiques doivent être développées en faveur des villes. Sans oublier l’aménagement du territoire et l’habitat.
Le président du PACP réserve une place de choix au développement des infrastructures. Par ailleurs, il est prêt à tout mettre en œuvre pour faire de la démocratie malienne, un modèle efficace. Chose qui, de son avis, passera par des réformes institutionnelles, l’application d’une gouvernance exemplaire, la réforme de l’administration publique, l’instauration d’une justice indépendante et moderne, et la lutte contre la corruption. S’il est élu à la tête de l’Etat, il promet de consacrer une bonne partie de ses activités à la restauration de la paix, à la stabilité, la sécurité et la réalisation de l’intégration africaine.
« Dans ma profession de foi, j’ai vécu intimement et quotidiennement les dures réalités de la grande majorité des Maliennes et des Maliens vivant loin de l’électricité et l’eau potable », a-t-il déclaré. Selon lui, le Malien lambda vit dans l’insécurité, l’injustice et l’incertitude. « Les gouvernants de ces 25 dernières années n’ont pas pu tenir leurs promesses de responsabilité, de justice sociale et de création d’emplois », pense-t-il.
Convaincu que la jeunesse malienne n’est pas condamnée à choisir entre le chômage et la mort dans le Sahara ou la Méditerranée, le candidat estime qu’il est urgent de repenser le modèle économique sur la création de richesses, d’emplois décents. « Notre projet entend valoriser les potentialités inexploitées au profit de la jeunesse, des femmes, du monde rural et de la diaspora. Ainsi, nous réaliserons un dividende inestimable en mettant en avant ces entités pour constituer le socle du développement du Mali à travers un plan stratégique porté sur les 5 piliers cités », a-t-il indiqué. Pour ce qui est du secteur de l’éducation et de la formation des jeunes, l’ancien diplomate s’est engagé à créer une université opérationnelle dans chacune des régions. Cela, dans le but d’arrêter le drainage de cerveaux des collectivités vers la capitale.
Pour ce qui est de la création d’emplois pour les jeunes, Niankoro Yeah Samaké annonce un dispositif de création de 250.000 emplois. Selon lui, cela passera par la mise en place d’un programme d’appui au montage de projets et d’accompagnement des jeunes entrepreneurs à travers un fonds de promotion de l’innovation et de l’investissement.
Dans ce cadre, explique le candidat du PACP, 50.000 projets seront concernés chaque année pour un engagement total de 150 milliards de francs cfa sur 5 ans. Des dispositions seront prises pour un budget annuel de 40 milliards de Fcfa de garantie et de bonification des taux pour tous les projets portés par les femmes et groupements féminins dans le cadre du Fonds de promotion de l’innovation et l’investissement.
Au plan social, le candidat préconise l’instauration d’une bourse de sécurité familiale pour les mères de familles défavorisées. Cette bourse sera conditionnée à des critères de revenus, d’inscription et d’assiduité à l’école des enfants. Yeah Samaké a estimé le coût de ce projet à 15 milliards par an. Il a aussi levé le voile sur un programme annuel de restructuration des quartiers inondables et précaires dans les banlieues pour 15, 5 milliards par an, soit 107.5 milliards sur 5 ans.
Pour le désenclavement du pays, il prévoit également la réalisations d’infrastructures routières modernes, des chemins de fer, et aéroports afin de relier notamment les régions économiques du pays. Sans oublier la liaison et l’extension du Chemin de fer Dakar-Bamako-Koulikoro, la réhabilitation des aéroports de Tombouctou et de Kidal.
Pour la santé et le bien-être, le candidat du PACP a priorisé la construction et l’équipement de 10 nouveaux hôpitaux de niveau régional et de plusieurs centres de santé. Mieux, il propose l’adoption d’un Plan national d’approvisionnement en médicaments de base. Il suggère par ailleurs un dispositif de financement du Fonds d’appui à l’investissement et l’innovation. Ce fonds interviendra pour combler totalement le déficit de capacité d’investissement et de fonds de roulement des agriculteurs, des éleveurs et des pêcheurs. Quelque 300 milliards de Fcfa seront consacrés aux investissements touristiques. Il envisage aussi la création de 120.000 emplois au niveau national.
Le candidat du PACP n’a pas oublié la Grande Muette. Ainsi, dans son programme, il prévoit d’augmenter le budget de la défense et de la sécurité de 20 milliards par an.
Mohamed TRAORE
BIOGRAPHIE
Né le 27 février 1969 à Ouéléssebougou, Niankoro Yeah Samaké fréquenta l’école fondamentale de son village natal avant de continuer ses études au Lycée Prosper Kamara où il obtient son bac, série lettres en 1991. Quatre ans plus tard, il obtient sa maitrise en anglais à l’Ecole normale supérieure (ENSUP). Le jeune Niankoro Yeah Samaké retourna au village pour un stage de perfectionnement au Projet Utah-Alliance. Ce projet de l’État d’Utah des Etats-Unis opère dans le domaine de l’éducation à Ouéléssébougou depuis 1985. Il est embauché en qualité d’assistant de recherche. NiankoroYeah Samaké reçut au sein de ce projet une bourse d’études pour Brigham Young university (Provo, Utah, Etats-Unis).
Dans le pays de l’oncle Sam, il obtint un master en politique publique. Après ses études, il décide de s’installer à Salt Lake City et, avec d’autres étudiants américains de Brigham Young University, crée une Ong dénommée «Mali Rising Foundation». Cette Ong, qui a pour objectif de promouvoir la scolarisation dans les zones rurales du Mali, s’est investie dans la construction d’écoles dans l’arrondissement de Ouéléssebougou. C’est à travers d’ailleurs cette Ong que le jeune Niankoro Yeah Samaké s’est fait une popularité dans le Djitoumou.
Militant d’un parti, le Parti malien pour le progrès social (PMPS Ciwara Ton) de Moriba Samaké, qui s’est fondu en 2008 dans l’Union pour la République et la Démocratie (URD), NiankoroYeah Samaké se retrouve dans la section URD de Ouéléssebougou. Lors des élections communales de 2009, l’URD, bien implantée dans la commune, devrait affronter l’Adema-Pasj. Plébiscité par la jeunesse de la commune et soutenu par les familles fondatrices du village, Samaké est élu à une écrasante majorité.
Très ambitieux, l’ancien maire de Ouéléssebougou fut, en décembre 2009, promu 1er vice-président de l’Association des municipalités du Mali. Il a publiquement annoncé sa candidature à l’élection présidentielle de 2012 à la surprise générale des militants de l’URD qui avaient désigné Soumaïla Cissé comme leur candidat à la présidentielle. Pour se donner les moyens de son ambition, Niankoro Yeah Samaké a créé le Parti pour l’action civique et patriotique (PACP). En février 2013, il a créé sa fondation «Empower Mali» pour favoriser l’accessibilité à l’éducation, aux soins de santé, à l’eau potable, à l’énergie propre. En mai 2015, Niankoro Yeah Samaké a été nommé ambassadeur, poste qu’il quitta pour se présenter à la présidentielle.
Marié et père de deux enfants, Niankoro Yeah Samaké aime la lecture et le sport.