Depuis Congo Brazzaville, le président candidat Ibrahim Boubacar Keita a réagi à l’accusation de l’opposition quant à « l’existence d’un fichier électoral parallèle ». Pour IBK, il n’y a pas de fichier électorat parallèle et si c’est le cas, il demande à l’opposition d’en apporter la preuve.
En meeting le lundi dernier au Palais de Congrès de Brazzaville, le candidat Ibrahim Boubacar Keita s’est prononcé sur plusieurs sujets d’intérêt national, dont la récente accusation de l’opposition malienne relative au fichier électoral et la tenue des élections de 2018.
En effet la semaine dernière, sur le premier sujet, la direction de campagne de Soumaila CISSE, l’un des prétendants sérieux au scrutin du dimanche prochain, a fait une sortie médiatique contre le processus électorat, s’en prenant au fichier électorat audité par la communauté internationale, notamment la Francophonie.
Le résultat de ce travail, effectué en commun et présenté depuis des semaines à l’ensemble des acteurs politiques maliens, comporterait des insuffisances, à en croire l’opposition. Selon en effet la direction de campagne du candidat Soumaila CISSE, il y a «existence d’un fichier électoral parallèle». Mieux, elle soutient que le fichier électoral, audité par les experts internationaux, est différent de celui mis en ligne par la Direction générale aux élections (DGE). Cette déclaration suscite de nouvelles polémiques sur la sincérité, la transparence et la fiabilité du scrutin 29 juillet prochain.
En marge de sa tournée à l’extérieur du pays, le candidat Ibrahim Boubacar Keita, depuis Congo Brazzaville où des milliers de Maliens sont venus l’écouter au Palais de Congrès de cette ville, a réagi aux propos de l’opposition. Le Président sortant pense qu’il n’y a aucune logique dans la démarche de son opposition, car celle-ci a été l’un des acteurs majeurs de l’audit sur le fichier électoral, en vue des élections de cette année. Certainement, c’est l’effet de la panique et de la peur dans le camp de l’opposition, a supposé IBK, car celle-ci a sans doute compris que le peuple malien est avec lui.
« L’adhésion d’un peuple à un projet, à une vision fait si peur que certains imaginent toute sorte de mensonges», a déclaré le candidat IBK, avant de souligner que son souci premier est l’organisation d’élections autant que possible sans reproche. Mais, concède-t-il, «rien n’est jamais parfait et tout est perfectible ».
D’autre part, en faisant la genèse de l’audit du fichier électoral, le candidat IBK s’est indigné de l’accusation portée par l’opposition sur un travail auquel elle a activement participé.
«L’audit du fichier a été réalisé par des experts internationaux et nationaux, à la demande de l’opposition. Il y a eu des rencontres en présence du vice-président de celui-là même qui met en cause le fichier électoral. Après tout ce travail, les propos de l’opposition sont surprenants», a indiqué le président candidat. De fait, IBK se dit surpris que l’opposition persiste dans la contestation, malgré les précisions du président de la CENI.
« Le président de la CENI, qui a travaillé sur l’audit du fichier et de surcroit membre de l’opposition, avait confirmé la parfaite identité entre le fichier mis en ligne et celui qui a été audité », a rappelé le candidat de la coalition Ensemble pour le Mali (EPM). A défaut de croire à la parole de leur représentant à la CENI, IBK leur demande d’apporter la preuve de « l’existence d’un fichier parallèle » pour mettre fin à toute polémique et éviter l’instauration d’un climat de tension.
« Je comprends qu’à un moment de la campagne, il y a des temps de surchauffe, je voudrais penser qu’il en soit ainsi et qu’on saura raison retrouver et raison garder et qu’au bout, nous irons ensemble comme à une fête électorale le 29 juillet prochain », espère le candidat IBK, avant de renouveler son souhait de tenir des élections apaisées, auxquelles le Mali a droit et que le peuple malien appelle de tous ses vœux depuis des mois.