L’armée malienne annonce avoir pris possession de la localité d’Anéfis après des affrontements qui l’ont opposée aux rebelles touaregs du MNLA. Elle semble décidée à entrer dans la ville de Kidal.
L’armée malienne a lancé mercredi matin (5 juin 2013), une offensive dans la région de Kidal. Alors que le gouvernement vient de décider de proroger l’état d’urgence et que la date de l’élection présidentielle se rapproche (le 1er tour est prévu le 28 juillet), l’armée cherche visiblement à rétablir l’autorité de Bamako à Kidal.
Les raisons de l’offensive
L’armée semble avoir choisi l’affrontement avec le MNLA (Mouvement national de libération de l’Azawad) en lançant cette offensive dans la région de Kidal.
Pour le colonel Souleyman Maiga, porte-parole de l’armée, il s’agit pour l’armée de réintégrer ses casernes situées dans la région, de favoriser le retour de l’administration malienne, pour permettre la tenue des élections, et de protéger les populations. Des populations qui, selon Souleyman Maiga, sont victimes d’exactions exercées par les groupes armés.
L’armée française est toujours présente à Kidal. Et certains Maliens s’interrogent sur les relations entre Paris et le MNLA
Du côté du MNLA, si on confirme bien l’offensive en cours depuis mercredi matin, sur place à Kidal, Touré Mazou, membre de la cellule de communication du mouvement, assure que des dispositions sont prises pour faire face à l’armée et qu’un éventuel affrontement avec celle-ci dans la ville de Kidal aura des conséquences tant sur le plan humain que matériel, mais pas seulement.
Selon lui, « les pourparlers vont s’arrêter. Il n’y aura plus de pourparlers puisque l’armée malienne a ouvert maintenant le feu, c’est fini, c’est la guerre. »
Vers un désarmement du MNLA ?
La guerre est donc déclarée alors que des discussions entre le MNLA et Tiébilé Dramé, l’émissaire du régime de transition malien, sont en cours à Ouagadougou.
Pour Souleyman Maiga, « l’armée malienne a observé une certaine trêve pour donner la chance à ces négociations. L’armée malienne a respectée les engagements des autorités par rapport à ce dialogue, mais les groupes armés continuent à terroriser les populations. Si le MNLA dépose les armes, je pense que tout va rentrer dans l’ordre. »
Cette offensive de l’armée malienne contre Kidal et sa région survient alors que des soldats français restent basés à l’aéroport de Kidal.
Leur intervention avait permis le retour à Kidal de la rébellion touareg du MNLA avec laquelle ils collaborent. La France, de son côté, a réagi aux combats de ce mercredi. Elle demande aux "groupes armés" du nord du Mali de "déposer les armes".