Les populations de Gao qui se sont retrouvés à la faveur d’un meeting, n’ont pas ménagé le gouvernement de Diango Sissoko. Ils dénoncent entre autres, son indifférence par rapport aux souffrances de la population de la cité des Askia et leur volonté d’organiser des élections sans Kidal.
Si la France est intraitable sur la tenue des élections, le peuple l’est plus que jamais sur la libération de la région de Kidal. Le jeudi 03 mai 2013, les habitants de Gao sont sortis massivement pour montrer leur indignation en battant le pavé par rapport à deux choses : le sentiment d’être abandonnés par le gouvernement de Bamako et la situation de Kidal. Les populations de Gao promettent de boycotter les élections si Kidal n’est pas libéré d’ici là.
Le meeting regroupait des milliers de participants, membres des organisations et associations de la société civile de la cité des Askia. Le message était clair : prévenir le gouvernement de toute tentative d’accorder l’impunité aux combattants du Mnla ou encore d’organiser des élections sans la région de Kidal. Ils dénoncent aussi l’indifférence du gouvernement face au manque d’eau et d’électricité dans la cité des Askia. La ville de Gao est l’une des villes libérées du joug des bandits armés, mais la situation humanitaire ne préoccupe pas, pour autant, les autorités.
‘’Le gouvernement du Mali a toujours favorisé ceux qui prennent les armes contre les sédentaires (plus de 95% de la population du nord) qui n’ont jamais fait recours aux armes pour réclamer quoi que ce soit’’, s’est indigné un manifestant.
Selon les manifestations, le mouvement touareg est à la base de toutes les violences qui ont été commises dans le nord du Mali, se sont-ils aussi indignés face à l’indifférence des autorités de la transition qu’ils jugent être plus préoccupés par la tenue des élections, ainsi que la France, que par la reconquête du territoire national. Ils jurent de lyncher le premier candidat qui foulera le sol de Gao pour battre campagne.
Aboubacar Dicko