RégionInsécurité et amélioration des conditions de travail : Les magistrats exigent la libération du juge Soungalo Koné et décrètent une grève de 7 jours
Le manque de volonté gouvernementale à respecter ses engagements tant par rapport à la sécurité des juridictions et des personnels judiciaires que par rapport à la relecture du statut de la magistrature et l’échec patent des différentes négociations entreprises entre les présidents du Syndicat autonomes de la magistrature (SAM), du Syndicat libre de la magistrature (SYLIMA) en date du 1er juin 2018 et le gouvernement, les magistrats décrète une grève de 7 jours allant du mercredi 25 juillet au jeudi 2 aout 2018.
Dans le cadre de la sécurisation des personnels judiciaires et des juridictions, en plus de l’amélioration de leur condition de travail, les syndicalistes de la magistrature ont prévenu le gouvernement de déclencher une grève allant du 25 juillet au 2 août 2018. Cette grève intervient suite au constat d’un manque de volonté gouvernementale à satisfaire leurs doléances. À l’issue des négociations, entre lesdits syndicalistes et le gouvernement, ce dernier a, à travers le ministère du Travail et de la Fonction publique, pris l’engagement d’assurer la sécurité des personnels judiciaires et les juridictions, de prendre des dispositions pour la libération du juge Soungalo Koné enlevé à Niono, depuis le 16 novembre 2017, en le ramenant sain et sauf et de tenir compte des dispositions relatives à l’amélioration des conditions de travail des juges sur toute l’étendue du territoire via la relecture du statut de la magistrature, avec l’adoption de la grille salariale.
Selon les propos du communiqué qui nous est parvenu, à part un début d’exécution des actes de soutien en direction de la famille de Soungalo Koné et d’information des juges sur l’évolution dudit dossier, le gouvernement n’a pris aucune autre mesure concrétisant ses engagements par rapport aux autres doléances soumises par les syndicats de la magistrature. Selon lesdits syndicats, considérant l’absence de la volonté gouvernementale d’honorer ses promesses, ils se réservent le droit d’observer cette grève de 7 jours ouvrables sans service minimum et cela, dès le lendemain d’expiration du délai du préavis inclus dans l’accord de négociation. Aussi, précisent-ils, en cas de faute d’accord et de mise en œuvre des mesures pour satisfaire les éventuelles doléances qui peuvent intervenir au cours de ces 7 jours de grève, ils n’hésiteront pas à appeler tous les juges qui se sentiront en insécurité à rejoindre Bamako. Et dans ce cas, ils feront en sorte que toutes les juridictions puissent aller en grève illimitée sans au préalable préaviser le gouvernement.
Pour éviter cette paralysie, les syndicalistes exigent, entre autres : la sécurisation immédiate et effective de toutes les juridictions, ainsi que les personnels judiciaires, la relecture du statut de la magistrature avec l’adoption de la grille salariale résultant de l’accord produit par l’expert désigné pour rédiger le projet du statut adopté et validé au cours d’un atelier national incluant les partenaires, dont les représentants du gouvernement et des syndicats de la magistrature.