À la veille du scrutin présidentiel au Mali, la polémique sur le fichier électoral ne désenfle pas. Tiébilé Dramé, directeur de campagne de Soumaïla Cissé, revient sur les discussions en cours avec le gouvernement.
En ce dernier jour de campagne présidentielle, le QG de campagne de Soumaïla Cissé, à ACI 2000, ne désemplit pas. Face au bâtiment blanc et vert, un camion, sur lequel sont juchées des baffles, diffuse de la musique. Partout, des portraits de « Soumi champion », en boubou et bonnet blanc, sourire aux lèvres.
Tiébilé Dramé, président du Parti pour la renaissance nationale (Parena) et directeur de campagne du chef de file de l’opposition, principal challenger de Ibrahim Boubacar Keïta, n’a pas une minute à lui.
C’est lui qui, le 20 juillet, a été le premier à évoquer l’existence d’un fichier « parallèle », accusant le gouvernement de « préparer des fraudes ». Jeudi, le Premier ministre, Soumeylou Boubeye Maïga, a rencontré des mandataires de candidats à la présidentielle afin de tenter une sortie de crise. En vain. Une dizaine d’entre eux, dont le représentant de Soumaïla Cissé, ont quitté la salle.
Le temps de l’interview, Tiébilé Dramé s’extrait quelques minutes de l’atmosphère survoltée du QG de campagne pour nous recevoir dans le calme de sa salle de réunion. Il revient pour JA sur les points discorde entre le gouvernement et les candidats avant la présidentielle du 29 juillet.
Jeune Afrique : Pourquoi avez-vous décidé de quitter la rencontre avec le Premier ministre, jeudi soir ?
Tiébilé Dramé : Cela fait une semaine que nous disons au Premier ministre que nous n’allons pas nous contenter de mesures techniques. Des solutions politiques s’imposent pour gérer les conséquences de la crise du fichier électoral. Il s’agit de rétablir la confiance des acteurs politiques dans le processus électoral, car elle a été ébranlée par la découverte d’irrégularités, d’anomalies et d’incohérences sur le fichier électoral mis en ligne.
Pour ce faire, il faut réunir les candidats ou leurs représentants, le ministre et les organes chargés d’organiser les élections (CENI et DGE) et les représentants de la communauté internationale.
ls ont traîné les pieds jusqu’à hier [jeudi, NDLR], lorsqu’ils ont vu que le camp de Soumaïla Cissé n’était pas seul : 22 candidats ont signé un communiqué pour inviter le chef du gouvernement à organiser cette réunion de haut niveau.