A deux jours de l’élection présidentielle, l’artiste musicien chanteur Yoro Diallo alias Tchècorobani s’invite au-devant de la scène pour, dit-il, inviter l’ensemble des Maliens à la retenue. “S’il n’y a certes pas de feu en la demeure, l’heure est cependant grave à la limite inquiétante. Il faudrait donc que chacun sache raison gardée pour ne pas conduire le Mali dans le gouffre”, Yoro Diallo dixit. Interview.
Le Point : Quelle est votre actualité socioprofessionnelle ?
Yoro Diallo : Rire ! Si actualité il y a en ce moment-ci, j’estime que c’est l’attente de l’élection présidentielle de dimanche prochain dans notre pays.
Que dites-vous de celles ou ceux des artistes qui prennent position pour certains candidats ?
Yoro Diallo : Je n’ai pas à me prononcer sur la position de X ou Y, car chacun de nous est avant tout citoyen malien avant de devenir sympathisant d’un parti politique. Ceci étant, chacun devra assumer ses actes devant l’Histoire.
Votre analyse de la situation sociopolitique très tendue ?
Yoro Diallo : En ce qui me concerne, j’avoue que je n’ai pas d’analyse particulière à faire, cependant je constate que l’heure est grave ! A mon humble avis, le rôle d’un artiste chanteur n’est seulement que de chanter pour faire danser mais de sensibiliser, éduquer afin d’apporter sa petite pierre pour cohésion sociale.
Quel constat faites-vous de cette actualité ?
Yoro Diallo : S’il n’y a certes pas de feu en la demeure, l’heure est cependant grave à la limite inquiétante ! Il faudrait donc que chacun joue pleinement sa partition dans la dignité et le respect des textes qui régissent les élections pour ne pas conduire le Mali dans le gouffre.
En effet, le camp au pouvoir se dit favori pendant que les autres se croient capables de faire changer la donne en leur faveur. Le constat général est l’hymne de la campagne qu’on n’entend çà et là en longueur de journée est “Boua ta bla” et “Boua ba bla”. Je ne suis de la classe politique ni un universitaire, cependant je suis resté sur ma faim de savoir qu’il n’y a pas eu de débat d’idées digne de ce nom tout au long de cette campagne !
Ce qui est inquiétant, c’est de savoir que personne ne semble vouloir accepter de perdre au cas où les résultats ne lui seraient pas favorables. Je crois pour ma part que dans toutes les compétitions, au finish, il y a toujours un gagnant et un perdant. Dans le jeu démocratique, il faudrait savoir accepter la victoire ou la défaite pour ne pas mettre le feu là où il n’y a pas !
Que faut-il selon vous pour éviter tout dérapage pendant et après l’élection ?
Yoro Diallo : Sans aucune prétention d’un donneur de leçons, je crois que, le gouvernement a la lourde responsabilité de minimiser toute velléité de tripatouillage. Pour cela, il faudrait qu’il donne des gages de transparence à l’opinion nationale et internationale. Les autres candidats devraient mettre de l’eau dans leur vin, rester calmes, vigilants et attentifs pour la bonne marche de cette élection, qui du reste est cruciale pour l’avenir de notre pays.
Quel message lancez-vous à vos concitoyens ?
Yoro Diallo : Je voudrais exhorter l’ensemble de la population à la retenue et à l’esprit de citoyenneté. Car, notre histoire récente a démontré qu’en cas de crise, c’est toujours la population qui paye le lourd tribut. Une fois de plus, j’invite le pouvoir et l’opposition à ne pas plonger le pays dans un chaos indescriptible.
Le pouvoir passe, mais la vie est sacrée, il faudrait donc pas se laisser aveugler par ce qui est éphémère et perdre ce qui est infini ! Aux autres partis politiques, je leur demande de rester certes vigilants mais cependant de jouer balle à terre. Je pense que chacun de nous a sa part de responsabilité depuis nos familles jusqu’aux sièges de nos partis politiques respectifs, car personne n’a intérêt que le pays brûle !!!
Le monde entier nous regarde et la progéniture en témoignera devant l’Histoire de ce beau pays pour lequel nos parents et aïeux se sont sacrifiés. Puisse le Tout Puissant nous en préserver, Amen !!!