La majorité des Maliens nourrissaient de crainte légitime dans l’abord de ce mois de juillet. Comment concilier la campagne électorale avec le mondial de foot ? Mais la plus grande majorité en réalité, se posait une seule question : l’EDM (Energie du Mali) va-t-elle permettre de suivre la Coupe du monde ?
Cette crainte a été dissipée, car aussi bien que mal, avec une méthode rampante, la principale société fournisseuse d’électricité a serré la ceinture. Ce faisant, la majorité des ‘’fouteux’’ maliens ont suivi l’essentiel des matchs, mais avec la mort dans l’âme. Ce, à cause de l’élimination prématurée des équipes africaines à cette coupe du monde, dès le premier tour. Les cinq équipes africaines sont tombées l’une après l’autre comme des fruits mûrs. Avec tout cela, le public footbalistique malien n’a pas déchanté. Il s’est brusquement divisé entre supporters du Barça et du Réal (ces deux célèbres clubs espagnols). Mais curieusement, aucune partie ne supportait l’Espagne, mais plutôt les joueurs Lionel Messi (Argentine) et Christiano Ronaldo (Portugal). Partant, les formations nationales de ces deux joueurs n’ont pas pu atteindre la finale du mondial. C’est l’équipe que certains par ironie désignait comme le sixième représentant du continent noir qui sortira glorieuse au soir du 15 juillet à la finale de cette coupe du monde, à savoir la France.
Dans cette équipe de France, avec ses maillots frappés de coq, ce qui n’est pas passé inaperçu chez les Maliens c’est la présence en son sein de trois de leurs compatriotes. Les patronymes de ces bleus, ne laissent aucune place au doute sur leur ‘’malienneté’’ : N’Golo Kanté, Ousmane Dembélé et Djibril Sidibé.
Ni les commentaires torsadés des journalistes des medias français encore moins les techniques protocolaires des photos de famille à l’Elysée (visant à mettre en relief les joueurs de peau blanche) n’ont pu cacher la gloire de ces enfants de l’immigration, mais dignes originaires d’un grand pays. D’ailleurs, la bravoure de N’Golo Kanté a forcé l’admiration du public sportif français, au point de lui dédier une chanson dont le refrain est bien révélateur : «… Ngolo N’Golo Kanté, pala pala, N’Golo Kanté, pala palala, il est petit, il est gentil, il a bouffé Léo Messi, bientôt sur les Champs Élysées, N’Golo Kanté . » L’improbabilité de cet exploit de l’équipe de France à cette coupe du monde était telle grande qu’il y’a bien lieu de s’en réjouir, surtout si par extraordinaire on y avait des compatriotes. En faisant économie de la participation avec qualité des autres africains d’origine dans ce sacre des Bleus, le moins qu’on puisse dire est que les Maliens ont toujours réussi à inscrire positivement leur nom, lorsqu’il s’agit de sauver l’essentiel. L’histoire récente de Mamoudou Gassama et celle de Amara Bathily en sont illustratives.
Si l’on doit évoquer cette exemplarité des Maliens, difficilement on pourra occulter l’actualité du pays, le scrutin du dimanche. Malgré, l’insécurité grandissante avec ses corollaires de menaces terroristes véhiculées ça et là, ce vaillant peuple dans sa majorité a exercé son devoir citoyen. Un vote, qui en attendant la publication des statistiques a relevé le défi de la mobilisation. Il y’a quelques semaines de cela, l’hypothèse d’une élection présidentielle n’était même pas prise au sérieux, à fortiori la participation satisfaisante des électeurs partout dans le pays. Cela n’est pas le fruit de la qualité des candidats en lice, encore moins de la pertinence des projets de société spéculés durant les vingt jours de la campagne électorale, mais du statut de ‘’sauveur’’ du peuple malien. Qui ne considère aucun sacrifice de trop lorsque le devoir l’appelle. Les Maliens sont tout simplement des ‘’sauveurs’’.