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Présidentielle 2018 : Et après la campagne ?
Publié le mardi 31 juillet 2018  |  Le Pays
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La campagne présidentielle a pris fin depuis le 27 juillet et le premier tour de la présidentielle a eu lieu le dimanche dernier. Durant la période de la campagne, chaque candidat a employé tous les moyens disponibles afin de convaincre les électeurs. Mais une fois cette période révolue et que l’un d’entre eux est appelé à diriger, les citoyens ne le reconnaitront plus.

La campagne présidentielle constitue un instant privilégié pour les citoyens de se rapprocher des hommes politiques. Ceux-ci vont à leur rencontre, se mettent à leur écoute, partagent leurs émotions et leurs peines, se rabaissent jusqu’au plus bas niveau des populations. Aucun écart n’est à observer pendant cette période. Les hommes politiques, pendant la campagne électorale, ne se donnent aucun problème pour montrer au peuple tout leur amour. Ils se fondent dans le peuple.

La période de campagne électorales est en effet la période la plus propice pendant laquelle les citoyens peuvent voir de plus près de leur éventuel chef d’État. A l’occasion, la population n’a pas besoin d’aller à la recherche des prétendants au fauteuil de président de la République puisque c’est eux qui viennent déjà vers elle. L’opportunité lui est ainsi offerte pour qu’elle exprime sur ses besoins. Une réponse claire et nette, dans une voix douce et sereine, lui est donnée par chacun des candidats rencontrés.

Cette politique d’écoute des préoccupations de la population devrait être une continuité afin de permettre l’implantation d’une véritable démocratie au Mali, une démocratie contribuant au développement de la nation.

Mais, hélas ! Cet amour n’est qu’un simulacre. Ils ne visent que leurs intérêts personnels. Une fois la campagne électorale terminée, ces mêmes hommes qui se rendent dans des zones les plus reculées, voire enclavées, passeront les cinq ans de leur mandat sans y mettre les pieds. Les citoyens ne pourront plus se rapprocher d’eux, ils ne sont plus écoutés. Ils deviennent d’ailleurs des esclaves comme nous l’avons vu sous le règne de « Boua ». Les citoyens sont bâillonnés, privés de leur liberté d’expression. Cela est la preuve que nos politiques n’ont aucun souci pour leur peuple.

Il revient alors aux citoyens maliens de prendre conscience de cette hypocrisie ou de cette « prise pour ignorant » en se montrant indifférents au projet de société de tout candidat ne s’étant jamais intéressé à leur localité bien avant les élections. Car une fois élus, ces hommes se détourneront rapidement des réalités de ces localités devant lesquelles ils s’apitoyaient.

Ce comportement des hommes politiques maliens vis-à-vis des citoyens doit nous inviter à un véritable débat citoyen dans ce pays. Comme diraient certains, « il convient de formater le citoyen malien » qui reste encore dans l’état d’immaturité. C’est un peuple qui ne sait ce qu’il veut. Il faudrait apprendre à ce peuple qui s’ignore, voire qui se perd dans un sommeil dogmatique, à ne pas se fier à des dirigeants qui ont acheté les voix des citoyens.

Sans des mesures draconiennes à l’égard du peuple, l’avenir du Mali est compromis car ceux qui sont censés faire le bonheur du peuple – si le bonheur collectif existait – ou construire la nation malienne, ont acquis la ferme conviction que les belles paroles suffisent pour gouverner le Mali. Cela est la preuve d’une inconscience citoyenne.

Fousseni TOGOLA

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