On n’en a probablement même pas fait cas, lors de l’ultime concertation de haut niveau entre les candidats et le Premier ministre Soumeylou Boubèye Maiga. Et pourtant, quelques jours auparavant, le monde entier avait été ameuté et alerté sur le tripatouillage présumé du fichier électoral, arguments à l’appui. Lesquels arguments ont été confrontés aux contre-arguments du ministre Mohamed Ag Erlaf qui, tout en admettant l’existence de quelques lacunes, a soutenu que celles-ci ne sont pas de taille à entacher l’ensemble du document ni entamer la bonne foi du gouvernement d’organiser des élections propres.
En appui à son argumentaire, le ministre de l’Administration territoriale et de la décentralisation a dit sa disposition à entreprendre le voyage en France pour vérifier à l’Imprimerie de France que les cartes d’électeur ont été bel et bien imprimées sur la base du fichier audité. Pour ce faire chacun des protagonistes du jeu électoral, de l’opposition et de la majorité, devait désigner un membre, une occasion sur laquelle les contestataires du fichier n’ont curieusement pas sauté comme s’ils étaient essoufflés entre temps. Or les récriminations soulevées sont si graves qu’elles ne méritent pas d’être négligées de la sorte.
IBK a changé de signature et d’identité
Décidément le président IBK polarise les contrastes. Les observateurs les plus attentifs auront remarqué que ce n’est pas la signature qu’il apposait sur les documents officiels portés à sa signature officiels il y a quelques années encore. On ne sait a quand remonte le changement mais il semble que c’est depuis son accession aux fonctions de chef de l’Etat. Est-ce une simple fantaisie ou la crainte d’une éventuelle falsification ? Malin qui pourra le savoir. On sait en revanche que les changements spectaculaires ne sont pas si inhabituels chez IBK. Il nous revient, en effet, qu’il ne s’appelait Ibrahim Boubacar Keita tout le long de son parcours scolaire et même universitaire. En attestent du moins de nombreux documents ayant résisté à l’érosion du temps. C’est le cas par exemple de la liste du premier bureau du Comité exécutif de l’Adema-Pasj où le nom de l’actuel président de la République figure comme secrétaire aux relations extérieures avec un profil de juriste qui a miraculeusement disparu du catalogue de qualifications sur son CV.
IBK et ABD inconciliables
Les observateurs en ont été témoins pendant la campagne électorale à l’étape de la capitale de la 1 ère région où les deux candidats se sont retrouvés nez à nez. L’un, en l’occurrence Aliou Boubacar Diallo, y a tenu son meeting un jour avant le premier dont la délégation a dû faire embouteillage avec le camp adverse dans les hôtels de Kayes. À un point tel que les deux mentors se sont retrouvés dans le plus grand hôtel de la ville. Mais leurs hostilités ont atteint des proportions si énormes qu’Ibk, rapporte nos sources, a publiquement vociféré contre son protocole d’avoir choisi le même hôtel que le candidat du Cherif de Nioro. Même attitude du côté de ce dernier car les mêmes sources rapportent que le porte-drapeau de l’Adp-Maliba a publiquement affiché son intention de poursuivre IBK s’il est élu. Il aurait en outre raconté devant témoins les circonstances dans lesquelles il l’a tiré du trou de la pauvreté en 2013 en le dotant des moyens de sa campagne présidentielle.
Des entreprises de travaux publics au banc des accusés
La campagne électorale de 2013 aura été particulièrement sanglante en emportant des vies humaines à la dimension des enjeux politiques. L’essentiel des ravages s’est produit dans le camp présidentiel et singulièrement aux étapes de la région de Mopti. C’est là en effet que trois personnes ont perdu la vie dans deux accidents différents. Suffisamment pénible pour endeuiller toute la campagne du président sortant dans le camp duquel les interrogations ont fusé de partout. Il nous a été rapporté que certaines entreprises de construction de route allaient même en faire les frais par des ennuis judiciaires. Et pour cause, il s’est trouvé des voix dans le staff d’IBK pour imputer la succession d’épisodes dramatiques aux attributaires des marchés de réalisation des routes où les accidents se sont produits. Comme on s’en doute, c’est l’état de la route qui a été remis en cause. Sauf que des voix dissidentes et certainement plus lucides sont aussitôt venus à la rescousse en défendant que le même ouvrage a longtemps servi aux usagers sans causer autant de pertes.
Ça grouille dans les familles fondatrices
Longtemps confinées dans une certaine réserve, les familles fondatrices de Bamako sont au bord de la récolte et commencent grincer des dents suite aux dernières révélations sur la disparition d’un des leurs, le journaliste Birama Touré. Selon la description du journal Le Sphynx dans dernière parution, notre confrère a bel et bien succombé de tortures infligées par des bourreaux de la Sécurité d’Etat aux ordres d’un certain Karim Kéita. Il n’en fallait pas plus pour que les familles Touré et Niaré de Bamako perçoivent l’épisode d’un regard différent, surtout qu’elles traînent également le soupçons d’avoir perçu le prix de leur omerta sur la disparition miraculeuse d’un enfant de la famille. Les principaux personnages mis en cause par Le Sphynx sont demeurées muettes après les nouvelles révélations du journal, mais il n’est pas exclu qu’elles se voient prochainement dans la contrainte de s’expliquer tant les familles fondatrices paraissent désormais déterminées à tirer au clair l’affaire une bonne fois pour toutes.
Solide pour le pouvoir
Qui l’eût cru ? Le président IBK, en dépit du poids de l’âge et d’une santé visiblement fragile, a tenu la dragée haute à ses concurrents pendant les 21 jours de campagne du premier tour de la présidentielle. Contrairement aux attentes d’une joute morose de son côté, le candidat de l’EPM a été vraiment présent au front et a pu sillonner le pays d’un bout à l’autre sans répit et sans montrer des signes de lassitude. Peu d’observateurs de la scène politique le créditaient d’autant de solidité après ses nombreux voyages privés à l’extérieur et dont la plupart étaient motivés par des soucis de santé. Il était même présenté comme un trompe-la-mort, lors de son alitement désespéré en France. Attention toutefois car il pourrait être bientôt rattrapé par le cumul de fatigue.
Fêter Tabaski avec du bétail volé
C’est ce qui risque malheureusement d’arriver aux plus fervents parmi les musulmans maliens et d’ailleurs dans les pays voisins. En cause, les conséquences de la crise intercommunautaire entre peuls et dogono du Centre du Mali. En plus d’être un conflit meurtrier d’une grave dimension, il s’est également caractérisé par des expropriations et confiscations massives de butins qui ne sont autres que le bétail de la plupart des victimes. Le marché en a même connu des répercussions par une chute drastique des prix de petits ruminants dans la zone. Le honteux bazar a été brusquement suspendu suite aux dénonciations, mais tout indique qu’il va reprendre de belle dans le sillage de la Tabaski avec notamment des prix à défier toute concurrence. Ce ne sera pas sans poser le problème de l’incompatibilité avec les préceptes religieux qui remettent en cause la légitimité des biens mal acquis y compris pour le sacrifice de Tabaski. Et le marché malien étant la source d’approvisionnement de tous les autres marchés de la sous-région pendant l’Eid el Kebir, les musulmans ouest-africain sont manifestement à l’épreuve des exigences du halal.
Un violeur de femme d’autrui a ciel-ouvert à Menaka
Il est connu sous le nom de Agaly. Dans la journée du samedi, ce célèbre combattant du MSA a agité la ville de Menaka toute une journée durant, à cause d’une femme d’autrui. Selon nos sources, en effet, l’intéressé a contraint la plupart des habitants de cette cité à se terrer à domicile, en semant la trouille à coups de rafales et en parcourant les rues à bord d’un véhicule. Le tout sur fond d’accomplissement de son intention licencieuse d’abuser sexuellement d’une femme. Il semble être parvenu à sa fin car le vicieux combattant a kidnappé et fait disparaître sa cible de longues heures durant sous le regard indigné de toute une ville. Désemparée et sans défense, la population s’est rabattue sur les forces internationales qui sont supposées assurer la police urbaine. Il s’agit notamment de Barkhan, qui a royalement refusé de répondre aux sollicitations en conditionnant son intervention à une plainte du mari cocufié de force par l’intouchable ravisseur de sa femme. Ce dernier, de peur de représailles ou de honte d’aveu public de son impuissance, n’a pas souhaité s’exhiber et le forfait reste pour l’heure impuni.