Depuis lundi, les états-majors politiques des différents candidats, à cette présidentielle, font fuiter les premières tendances issues du scrutin de ce dimanche 29 juillet 2018. Les opposants, qui rêvaient d’alternance, paniqués par ces chiffres, se lancent dans des campagnes d’intoxication, malgré les dispositions en cours pour assurer la transparence et la crédibilité du scrutin. Le ‘’petit monsieur’’ va jusqu’à exiger un recomptage des voix et une certification de l’ONU.
Dans l’attente des résultats de ce scrutin de 29 juillet, l’opposition panique déjà. Ainsi, lors d’un point de presse, lundi en fin de soirée, le directeur de campagne du chef de file de l’opposition reconnaissait la première position du candidat président, Ibrahim Boubacar Keita, qu’il avait pourtant annoncé vaincu lors de la campagne. Si l’opposition reconnait sa défaite, le Bélier en chef et directeur de campagne de Soumi souligne que le coup KO de la majorité est aussi surréaliste.
« Le Coup KO ou la réélection dès le 1er tour du président sortant a été un échec. L’ensemble des candidats ont contraint IBK à un second tour, malgré l’achat des consciences, malgré le manque de transparence marqué par des irrégularités », déclare M. DRAME.
Malgré toutes les garanties de transparence acceptée par le pouvoir en place : relecture de la loi électorale, confection de nouvelles cartes d’électeur biométriques en remplacement du NINA, la prise en charge de délégués de la majorité et de l’opposition dans l’ensemble des bureaux de vote ; la présence d’observateurs nationaux et internationaux ainsi que leur acceptation à tous les niveaux de centralisation des résultats du vote, Tiéilé Dramé n’hésite toujours pas à crier à la fraude.
« Nous contestons, en avance, les résultats et demandons un recomptage contradictoire des voix pour la transparence et la crédibilité du processus électoral », exige-t-il.
Selon lui, le candidat Soumaïla Cissé savait que la fraude se préparait et avait anticipé en ‘’demandant par écrit aux Nations Unies une certification internationale comme en Côte d’Ivoire. Il n’a jamais eu de réponse’’.
« Dans la perspective du second tour, nous exigeons du pouvoir une réponse à ces questions et un soutien effectif de la communauté internationale. Le vote des Maliens doit être respecté », a martelé Tiébilé Dramé.
Cette demande du camp de Soumi relève de la propagande et de la surenchère, d’autant plus que le secrétaire général du conseil de sécurité de l’ONU, lors de sa visite au Mali en mai dernier, avait tranché cette question. Évoquant ainsi l’élection présidentielle, le patron de l’ONU, Antonio Guterres, a souhaité que notre pays connaisse une élection libre et transparente. Il avait alors promis que les Nations Unies feront de leur mieux pour appuyer les autorités maliennes pour le succès de ces élections. Par rapport à la question du rôle de l’ONU, en qualité d’arbitre pour éviter une crise postélectorale, le secrétaire général de l’ONU avait été clair là-dessus : « les Nations unies ne sont pas un arbitre, le Mali est souverain, les Nations unies seront un ami fidèle du Mali, nous serons à la disposition du Gouvernement et de l’opposition pour appuyer la réalisation des élections » a-t-il dit.
Le candidat Soumaïla Cissé, battu jusque chez lui à Niafunké, par ses différents agissements, est en train de plaider pour un second tour qui risque de n’être qu’un gâchis financier et même une perte d’énergie et de temps pour le pays. Mais sa réaction est compréhensible, eu égard à toutes les déclarations et les dénigrements faits à l’endroit du régime.
Quant à Aliou Diallo, candidat de l’ADP-Maliba, et protégé du chérif de Nioro, qui n’a pas lui aussi contesté la victoire du président candidat, il a également assuré avoir la «certitude» qu’il serait au second tour», ajoutant: «on veut nous voler la victoire».
Ces deux candidats de l’opposition, qui ont fait ensemble le combat contre la réforme constitutionnelle, au sein du Mouvement ‘’An Tè A Banna’’, sont en passe de se déchirer pour la deuxième place, si second tour il y avait lieu.
Dans un enregistrement audio, parvenu à Malijet, Moussa MARA, le directeur du Directoire de campagne de Cheick Modibo DIARRA, est sans ambiguïté. Il reconnait en effet que le ‘’Président sortant IBK a failli atteindre le seuil fatidique des 50 % dès le premier tour de cette présidentielle 2018 et que son candidat CMD (Cheick Modibo DIARRA) arrive en 3e position’’.
Il faut noter que le vote du dimanche dernier n’a pu se tenir dans 716 bureaux. Dans tous les 22 325 autres bureaux, soit 96,89 %, le vote s’est globalement bien déroulé et ce, dans des conditions satisfaisantes.
Le gouvernement, qui a salué la maturité du peuple malien, a, dans un communiqué, assuré qu’il continuera à mener le processus dans l’inclusivité et la plus grande transparence. Le gouvernement a félicité aussi les observateurs nationaux et internationaux pour leur engagement pour le bon déroulement du scrutin.