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Pour Kalfa SANOGO, ‘’nul n’est prophète chez soi’’
Publié le mercredi 1 aout 2018  |  Info Matin
Quelques
© aBamako.com par Androuicha
Quelques candidats de la présidentielle de 2018
Photo Kalfa SANOGO
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Le Maire de Sikasso, également ancien PDG de la CMDT, Kalfa SANOGO, n’en mène pas large face à son ancien patron et mentor qui lui avait confié, en un moment délicat, les rênes du géant malien du coton. Déjà dans la Commune urbaine de la capitale du Kénédougou, où Kalfa SANOGO s’était imposé sans coup férir comme édile, le président sortant rafle 20 527 suffrages, soit la quasi-totalité de la mise des 40 384 voix exprimées ce 29 juillet dernier. Avec un écart aussi impressionnant de 15.411 voix, cet Adémiste historique qui voulait se désister si l’ancien Président du Parti et de la Transition, Dioncounda TRAORE était partant, ne pouvait plus rien espérer avec ses 5.116 voix que ses propres concitoyens lui avaient consenties.
Mieux dans, dans l’ensemble de Sikasso, commune urbaine comme environnants, le maire de Sikasso subit le même affront d’un adversaire, lancé loin devant dans ce marathon 2018.
Dans le reste de la région de Sikasso (anciennement, ndlr : Bougouni, Yanfolila et Kolondjèba viennent d’obtenir obtenu leur ‘’indépendance’’, en tant que région distincte de Sikasso), notamment à Bougouni, Koutiala et Yanfolila, le président sortant écrase de tout son poids l’ancien PDG de la CMDT, mais de même que Oumar MARIKO, le leader de SADI. Ce dernier mord littéralement la poussière dans son Kolondièba natal où le natif de la capitale du Mianiankala lui ravit la vedette avec 14 500 voix, soit 34,55% des suffrages exprimés, contre un score tout de même respectable de 10 127 voix, soit 24,13% que l’ancien et vitupérant leader estudiantin récolte après le passage de la tornade présidentielle.

Le Banico renie son fils
saint-cyrien
Mais avant d’envahir le sud du pays et donc la région du coton, IBK s’est offert le scalp d’un de ceux qui avaient le plus voué son régime et ses actions aux gémonies, le jeune Général Moussa Sinko COULIBALY, dont la notoriété d’officier sorti de Saint-Cyr, ne lui a pas suffi pour éviter d’être quasiment écharpé et essoré. Visiblement, le champ politique, où il a fait une irruption tonitruante, ne pouvait compenser son inexpérience des champs de bataille militaire qu’il n’a au demeurant jamais connus. Ainsi, à Dioïla, la capitale du Banico, le Général Moussa Sinko COULIBALY, ancien ministre de IBK et Chef de cabinet du généralissime boucher de Kati, a laissé des plumes dans la bataille présidentielle, puisqu’il paraît visiblement inconnu au bataillon. En dépit de sa sortie tonitruante au bazooka contre son ancien patron, le général démissionnaire ne figure même pas parmi les cinq premiers candidats ayant obtenu quelques suffrages ce 29 juillet. L’ancien président s’envole littéralement dans le cercle de Dioïla avec 53 014 voix, très loin de son challenger Soumaïla CISSE qui arrive péniblement avec 8 829 voix, soit une irrépressible différence de 44 185 voix. Aliou Boubacar DIALLO suit ce duo de tête avec 6 415 voix, suivi par Cheick Modibo DIARRA obtenant 6 578 suffrages et Choguel MAIGA boucle ce quinté, avec 5 176 suffrages exprimés, en dépit ou justement parce qu’il a lancé sa campagne ici.
D’un Moussa Sinko COULIBALY, enfant du Banico, point n’est visiblement question !

Nioro du Sahel n’a pas entendu le Chérif
Il en va de même de Aliou Boubacar DIALLO, le porte-drapeau de l’ADP-Mali, adoubé par le Chérif de Nioro, et non moins pourfendeur déclaré du régime IBK. En effet, Aliou Boubacar DIALLO ne s’en est pas caché : en 2013, il avait activement, assure-t-il, contribué à l’élection de IBK et avait soutenu avec tous ses moyens, le candidat alors adoubé par l’ensemble des leaders religieux, après un appel justement de ce même Chérif de Nioro. Mais le PDG de Wassoul’Or (dont on sait peu, au demeurant) explique son entrée en lice de cette présidentielle par sa déception devant un président qui, accuse-t-il, n’a pas voulu jeter un coup d’œil dans le rétroviseur une fois élu. En clair, et Aliou Boubacar DIALLO était clair sur ce chapitre, il n’avait eu aucune retombée, en termes de marchés d’État et autres passe-droits auxquels il s’attendait en guise de récompense de son soutien en 2013. Si bien qu’il comptait, du moins par son intense communication, parmi les plus acharnés et les plus virulents pourfendeurs de la gouvernance des cinq dernières années.
Un discours et un appel du Chérif de Nioro qui paraissent avoir payé, dans le Cercle de Nioro avec ses huit communes et dans la commune urbaine éponyme. A Nioro et environnant, le candidat de l’ADP-Maliba tient en effet la dragée haute à celui à qui il a juré de faire la peau (au sens figuré, tout de même), en menant la course en tête avec des écarts plus ou moins importants, comparés aux suffrages exprimés. Toutefois, cette influence du Chérif ne semble pas des plus débordantes, du moins géographiquement, car dans le reste de la Région de Kayes, le président sortant reprend son cavalier seul, réduisant cette combinaison du divin et du temporel au rang de gros outsider. Dans certains cercles comme Yélimané, Aliou Boubacar DIALLO passe littéralement à la trappe, laissant la place aux joutes classiques IBK-Soumi.
Pour certains candidats, abusivement accolés à des fiefs, la réalité des chiffres fait plutôt apparaître une évidence : parmi les 24 destriers, beaucoup avaient pris place dans les starting-blocks juste pour pouvoir monnayer leurs soutiens au plus offrant et plus enchérisseur du 2e tour. Seulement voilà, peu récupéreront leurs 25 millions de caution (il faut 5% des suffrages) et visiblement, avec ses bras d’honneur et sa reconquête à la hussarde, IBK serait moins enclin, cette année, à ouvrir la porte à l’afflux de ceux-là prêts à appeler à voter pour lui contre maroquins. Il paraît, du moins son camp, trop sûr de l’emporter, quels que soient le cas de figure ou la figure de son challenger pour avoir besoin de qui que ce soit. À coup sûr, avec les leçons des cinq années écoulées, le président sortant n’est pas près de retomber dans les erreurs de la pléthore !

PAR YAYA TRAORE
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