Pour lutter contre le mariage précoce ou forcé, l’ONG SOS Culture a organisé des ateliers d’échanges toute cette semaine, avec les femmes à travers la ville de Bamako (Rive gauche et droite) pour sensibiliser et informer les populations. Dans ce même cadre, notre rédaction a pu interroger le président de l’ONG sur les contours de la problématique du mariage précoce. Il s’agit de Monsieur Mamadou Ben Cherif. Voici sa réaction.
Monsieur le président, nous constatons que l’ONG SOS a multiplié les rencontres dans toutes cette semaine avec les femmes, alors quel est l’objectif de ces différents rencontres?
Ok merci, ces différentes rencontres de l’ONG SOS et son partenaire HP+ avec les femmes consistent à contribuer à l’éveil de conscience de tous les acteurs concernés du mariage précoce. C’est-à-dire les leaders religieux, les femmes, les jeunes, les chefs de famille mais aussi les associations et groupements féminins sur la problématique du mariage forcé ou précoce. L’un des principaux objectifs, est de montrer aux Maliens, les différents problèmes qu’engendre le mariage forcé ou précoce. Parce que vous savez que les gens restent encore sous informés sur ces différents problèmes que crée ce fléau.
Parmi ces problèmes vous avez relevé quelques-uns?
Oui nous avons relevé quelques-uns notamment à travers une image, la projection d’une image intitulée “Halima”, un film réalisé par Souleymane Diabaté, un jeune qui vient de terminer son Master II en Multi-médias. Dans ce film, nous constatons qu’il y a une fille de 13 ans qui a été donnée en mariage à un homme d’à peu près 40 ans et y a des femmes qui ont versé les larmes après avoir suivi le film. Vous trouverez que dans ce cas précis, la fille n’est pas suffisamment mûre pour consommer un mariage encore moins avoir un enfant. Souvent c’est des filles qui viennent à peine de voir leur première règle et qui ont une apparence physique acceptable certes mais, elles ne sont pas assez solides pour avoir un enfant. Puisque cela relève du savoir et de la connaissance parce que le monde a évolué donc il faut faire appel à certains spécialistes. Voilà pourquoi, il faut prendre en compte le conseil des médecins, des psychologues, des sociologues qui nous ont beaucoup aidés aussi à faire passer le juste message et donc il faut faire beaucoup attention. Voilà toutes les raisons qui ont poussé l’ONG SOS, de mener ces campagnes de sensibilisation et d’information avec les femmes. Vous savez que le mariage précoce ou forcé impacte énormément la vie de la jeune fille.
Vous avez rencontré les dames de Bamako notamment la rive gauche et la rive droite, est-ce que les femmes de l’intérieur du pays auront les mêmes chances?
Oui, si, je mets ça au conditionnel. Si, le ministère de la promotion de la femme et d’autres ONG acceptaient de nous accompagner, c’est-à-dire ce n’est pas le jeu de la tête, juste nous transporté et d’aller dans un village et nous, nous avons les matériels de projection et on va faire la projection de manière public et à animer un débat autour de la problématique du mariage précoce. Donc ça sensibilise mieux, le message aussi passe mieux. Donc nous, on est prêt mais on a besoin d’être accompagner.
Un dernier message?
Mon appel que j’ai est que, l’ONG SOS souhaite que le gouvernement du Mali à travers certains départements notamment la direction nationale de la santé (la DNS), qui a beaucoup de partenaire mais aussi la direction nationale de la femme et de l’enfant, ça c’est des départements qui peuvent accompagner l’ONG SOS culture dans cette initiative, parce que ces différents départements ont des compétences, des agents avec qui ont peut vraiment travaillé ensemble. Donc notre souhait aujourd’hui est de travailler avec le gouvernement du Mali pour pouvoir informer le maximum de personnes par rapport au mariage précoce ou forcé surtout que le Mali à une population de près de 80% analphabète.