Le dimanche 29 juillet 2018, s’est tenu le 1er tour du scrutin présidentiel au Mali. Les Maliens se sont déplacés pour accomplir leur devoir électoral et réitérer leur attachement à la démocratie. Nos compatriotes du nord et du centre du pays, en dépit des inquiétudes légitimes et des difficultés de tous ordres, ne se sont pas découragés pour accomplir leur droit de vote. Idem pour les Maliens de l’étranger, qui se sont mobilisés massivement, partout dans le monde, malgré des difficultés évidentes d’organisation.
Ce motif de satisfaction légitime ne saurait cependant occulter les graves et nombreux incidents qui ont émaillé ces opérations de vote et qui ont même empêché la tenue du scrutin dans plusieurs localités, notamment dans le Nord et le Centre. Le constat qui se dégage est le fait que le Premier ministre, Soumeylou Boubeye Maïga, a failli à sa mission de sécurisation du scrutin, en dépit du déploiement annoncé de plus de 30 000 agents des forces de sécurité. Du coup, le scrutin a été marqué par des dizaines d’incidents violents dans certaines localités du Nord et du Centre du pays.
Fort heureusement, il n’y a eu ni blessés ni morts, mais le vote n’a pu avoir lieu dans 644 bureaux de vote, selon les recensements provisoires du Ministère de l’Administration Territoriale et de la Décentralisation (MATD). Il est important également de souligner de multiples dysfonctionnements qui ont perturbé le vote de nos concitoyens. Par la faute d’un régime incompétent, dans de très nombreux bureaux des Maliennes et des Maliens ont été empêchés de voter soit parce que leurs cartes d’électeur n’étaient pas disponibles dans lesdits bureaux, en violation de la loi, soit parce que le matériel électoral n’était pas en place. Le vote n’a pas été possible dans 716 bureaux de vote dans 12 circonscriptions administratives au centre et au nord du Mali. Ces défaillances préoccupantes démontrent, à suffisance, la mauvaise foi et l’incompétence du gouvernement qui veut coûte que coûte faire élire le président sortant, Ibrahim Boubacar Kéita.
Pour offrir un second bail au candidat-président IBK, on a assisté à une vaste opération d’achat de conscience et de bourrage d’urnes par ces partisans. Malgré cela, il y aura sans nul doute un second tour de cette élection entre les candidats Soumaïla Cissé et Ibrahim Boubacar Keita. Le plan de « Takokélé » d’IBK a été mis en déroute par le peuple malien, déterminé pour le changement. Malgré cet état de fait, et avec la peur d’un second tour, le régime IBK veut faire le forcing pour déclarer le « takokélé ». Du coup, il fait du tapage à travers les résultats de certains centres et annonce que le candidat IBK passe dès le 1er tour. Pour mettre en déroute leur plan diabolique, les Maliens qui aspirent au changement doivent être d’une grande vigilance concernant les risques de fraude et de manipulation des résultats.
Au vu de l’analyse de la situation, un second tour de la présidentielle entre le président sortant IBK et le candidat de l’Urd Soumaïla Cissé est inévitable. Le scenario de la présidentielle de 2013 récidive. Cette fois-ci, le champion Soumi est en pole position puisque les Maliens aspirent massivement au changement. Une aspiration manifestée tout au long de la campagne et leur mobilisation au jour du vote trouveront leur traduction dans les urnes. L’alternance est en marche.