Caritas Mali a organisé le mardi 31 juillet 2018, un point de presse pour faire une déclaration préliminaire de sa mission d’observation électorale après le premier tour du scrutin du 29 juillet. C’était à la Maison des Ainés. Ainsi, l’organisation avec l'appui de ses partenaires a déployé sa Mission d'observation électorale sur l'ensemble du territoire national (à l'exception des régions de Kidal, Taoudeni, Ménaka et Tombouctou).
Cette mission composée de 513 observateurs et superviseurs dont 142 femmes était essentiellement constituée de jeunes. Au dire des responsables, la mission a couvert 167 communes sur les 703 et observé dans 692 bureaux de vote. À travers la plateforme virtuelle qu’il mise en place par Caritas Mali a pu procéder à la centralisation, le traitement, l'analyse en temps réel des données collectées par les équipes d'observation des différentes localités et du district de Bamako.
Selon les responsables, de façon générale, hormis des incidents constatés dans certaines localités des régions du nord et du centre du pays, le scrutin s'est déroulé dans le calme et dans la sérénité. Concernant les constats lors de cette élection présidentielle, la mission d’observation a évoqué le bon déroulement du processus, notamment la présence effective des agents électoraux, des délégués de la Commission électorale nationale indépendante (CENT), de la Cour constitutionnelle et de certains candidats dans les bureaux de vote, la présence des forces de sécurité, de la Croix rouge et des observateurs internationaux, régionaux et nationaux dans les lieux de votes , la présence des équipes techniques de la Direction générale aux élections dans les centres de vote etc.
Cependant, elle a relevé aussi quelques insuffisances qui selon les responsables ne sont pas de nature à entacher la crédibilité des opérations électorales dans les 692 bureaux observés au niveau des 167 communes couvertes par la mission. Il s’agit de la non disponibilité des cartes d'électeurs dans certains bureaux de vote, surtout dans le district de Bamako, le retard de l'ouverture de certains bureaux de vote ; l'absence de délégués de la plupart des candidats dans des bureaux de vote couverts par Caritas Mali.
Il y a aussi le retard de certains agents électoraux ; la méconnaissance ou la mauvaise interprétation de la loi électorale par certains agents électoraux ; le manque de rigueur et de concentration dans certains bureaux de vote , des délégués moins attentifs au déroulement des opérations électorales ; le faible éclairage de certains bureaux de vote rendant le dépouillement pénible dans certains centres de vote ; l'enlèvement et casse de matériels de vote et des agents électoraux enlevés et molestés dans certaines localités des régions du nord et du centre.
Suite à l'observation au cours de ce processus électoral et en vue de l’améliorer davantage le processus, Caritas Mali recommande de publier l'ensemble des résultats de vote par bureau de vote ; de constituer un vivier (répertoire) des agents électoraux afin de capitaliser les expériences sur le processus électoral au Mali ; de renforcer de façon continue les capacités des agents électoraux d'une part, et des délégués des partis politiques d'autre part ; de continuer la sensibilisation des citoyennes et des citoyens afin d'améliorer davantage le taux de participation.
De même, Caritas Mali encourage le gouvernement et tous les acteurs impliqués dans la sécurisation à redoubler d'efforts pour protéger les personnes et les biens notamment en ce qui concerne le processus électoral, invite les organes de gestion des élections à persévérer dans leur mission normale de bonne organisation des élections, dans la neutralité et dans la transparence et exhorte les candidats à respecter les résultats et en cas de contestations à privilégier les voies légales de recours.