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Libération de Kidal : Quelles chances pour le dialogue ?
Publié le vendredi 7 juin 2013  |  Le quotidien




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Le sort du Mali se joue à nouveau à Ouagadougou. Les djihadistes défaits, le principal interlocuteur du gouvernement malien dans les négociations en cours est le MNLA (Mouvement national de libération de l’Azawad). Profitant de circonstances diverses, dont la bienveillance de la France, le mouvement rebelle touareg est revenu sur le devant de la scène grâce à son emprise sur Kidal. Depuis le déclenchement de la crise malienne dont il est le détonateur, le MNLA a beaucoup usé de subterfuges pour ne pas disparaitre du jeu malien. Il a joué d’opportunisme, allant même jusqu’à s’allier avec les djihadistes terroristes. Aujourd’hui encore, il se croit toujours à mesure d’imposer ses vues à l’Etat malien, avec comme monnaie de change la ville de Kidal. Cette stratégie du chantage permanent semble cependant avoir atteint ses limites. Car la donne a beaucoup changé sur le terrain. L’ennemi numéro un (le conglomérat des groupes terroristes islamistes) ayant été vaincu, le MNLA ne peut plus jouer son jeu favori qui est de créer l’illusion d’être une force militaire pouvant se mesurer à l’armée malienne. Sa récente défaite à Anéfis le montre bien. Du même coup, l’armée malienne a démontré sa capacité retrouvée à livrer la guerre et à la gagner. Alors sur quoi compte le MNLA pour continuer à narguer le Mali et à la communauté internationale ? Comment un groupe armé acculé dans ses derniers retranchements peut-il se croire en droit de poser des exigences à son désarmement ?

Sans doute faut-il regarder du côté de la France. Si le MNLA se pavane à Kidal, c’est bien grâce à la France. Paris a offert la ville au mouvement rebelle sur un plateau d’or après l’avoir libérée des mains des djihadistes. C’est encore Hollande qui a dit que l’administration doit se déployer à Kidal avant l’armée, comme le souhaite le MNLA. Bref, les séparatistes touaregs sont à bien des égards très protégés par la France. C’est de cette complaisance que le MNLA tire sa force. Mais il est arrivé le temps où la France devrait se déterminer clairement pour le désarmement et le casernement hic et nunc du mouvement rebelle. Etant donné que la France elle-même pousse à la tenue de la présidentielle le 28 juillet (Hollande s’est dit « intraitable » sur ce deadline), l’urgence, dans le cadre d’une solution négociée, c’est donc le désarmement du MNLA. Les pourparlers de Ouagadougou devraient de ce fait s’atteler à trouver les modalités du désarmement et de la sécurisation des combattants. Les autres aspects du problème touareg peuvent être débattus au fur et à mesure. Sinon, autant dire adieu à la tenue d’une présidentielle le 28 juillet, voire même au cours de cette année, à moins de libérer par la force Kidal. Malheureusement, le discours des uns et des autres ne va pas dans le sens d’un accord de paix rapide. Il y a dès le départ un désaccord fondamental. Pour Tiébilé Dramé, le négociateur malien, « ce qui est demandé au MNLA, c’est de déposer les armes et de s’inscrire dans une dynamique politique et pacifique ». En d’autres termes, le MNLA doit au préalable désarmer et libérer les lieux, avant toute négociation sur les problèmes de fond. Or le MNLA tient à discuter de toutes ses revendications, avec bien sûr les armes à la main. Le médiateur pourra-t-il concilier, dans des délais raisonnables, ces deux positions totalement antagoniques ? Telle est la question.
Une chose est sûre, si la date du 28 juillet veut être tenue, les négociations doivent forcément se dérouler en deux étapes : une première pour régler les problèmes urgents comme le départ de Kidal du MNLA, une seconde pour s’attaquer aux autres questions. Il est en effet nécessaire, tôt ou tard, de régler définitivement la question de l’irrédentisme touareg. Mais aucun accord durable ne peut être obtenu si le MNLA ne change pas de paradigme. Dans son cas, la revendication se fait systématiquement par les armes. Le Mali n’a pas besoin de cela. L’indépendance de l’Azawad est du reste un combat perdu d’avance et, persister à en faire son cheval de bataille, c’est ramer à contre-courant de l’histoire. La dernière crise a clairement démontré l’attachement des Maliens et de la communauté internationale au caractère indivisible du Mali. Cette vérité, les médiations successives devaient le dire clairement aux groupes armés touaregs. Mais il n’est pas tard pour bien faire. Ouagadougou doit définitivement sceller un nouveau pacte, pour qu’enfin tout Malien se sente en phase avec la Nation et la République. Cela exige aussi du pouvoir central plus d’écoute des aspirations des uns et des autres. En tout état de cause, les populations vivant sur le sol malien doivent s’approprier ces deux principes intangibles : le Mali est indivisible et toute revendication doit s’exercer dans le cadre républicain. Si le MNLA accepte de s’inscrire dans cette dynamique, alors la médiation burkinabè aura réussi .

La Rédaction

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