Après la publication des résultats provisoires du premier tour, Soumaïla Cissé, savoure sa victoire, rendue malgré tout amère par un score décevant. Sa priorité en vue du second tour : multiplier les ralliements.
Dans le bâtiment vert blanc qui héberge l’équipe de campagne de Soumaïla Cissé, les visages sont fatigués. Ses conseillers ont travaillé jusque tard dans la nuit pour préparer la déclaration du chef de file de l’opposition.
Réunis dans une salle attenante, les militants commentent les résultats, rendus publics la veille au soir, avec d’autant plus de déception que, malgré la présence de leur candidat au deuxième tour, les écarts se sont creusés entre les deux hommes par rapport à la présidentielle de 2013. Le président sortant a en effet enregistré 1,6 point de plus que son score au premier tour de la dernière présidentielle, alors que son principal challenger, lui, est en recul de 1,9 point. De quoi entretenir l’amertume.
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Ils évoquent une « fraude massive », des « bureaux totalisant plus de suffrages exprimés que d’électeurs inscrits » ou encore du « flou » autour des bureaux dans lesquels le scrutin n’a pu se tenir. « Il y a 716 bureaux où on n’a pas pu voter, selon les autorités. Mais le ministère n’a publié qu’une liste de 644 bureaux. Qu’en est-il des autres ? », lance Amadou Sangaré, jeune militant, serrant dans sa main une feuille de résultats.
Tous affichent pourtant un optimisme de rigueur. « Nous sommes satisfaits », lance un autre militant. « Le but était de contraindre le pouvoir à aller au second tour. Les compteurs sont remis à zéro ! ».
Dans les couloirs, on discute à bâtons rompus sur la stratégie à adopter dans les jours à venir. Nouhoun Sarr, conseiller et porte-parole de Soumaïla Cissé, nous confie : « Nous allons déposer un recours au vu des irrégularités que nous avons constatées. Le pouvoir en place a mis en œuvre tous les moyens pour gagner au premier tour. Mais au vu des résultats, plus de Maliens ont voté contre IBK que pour lui. »
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À l’extérieur, un camion-sono diffuse des chansons vantant les mérites de « Soumi champion » devant une centaine de militants impatients. À midi, enfin, Soumaïla Cissé sort de son QG et se dirige vers le podium, accompagné de son directeur de campagne, Tiébilé Dramé, et de son adjointe, Diakité Kadidja Fofana.
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L’hymne de l’Union pour la république et la démocratie (URD) résonne, repris en chœur par la petite foule, le poing levé. Soumaïla Cissé prend la parole. Ses mots sont durs : « Fraude », « bourrage honteux des urnes »… Les résultats publiés « sont le fruit de grosses irrégularités et de violations délibérées de la loi électorale. Nous ne les accepterons pas ! » lance-t-il sous les acclamations de la foule.