La société civile récuse toute discussion avec le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), un groupe rebelle touareg indépendantiste, a affirmé le 31 mai dernier, son président Boureima Allaye Touré lors d’une conférence de presse tenue au CICB.
Le président du Conseil national de la société civile et d’autres responsables de la société civile d’une manière générale dont Mamoutou Diabaté, ont affirmé que « la société civile malienne récuse toute discussion avec le Mouvement national de libération de le MNLA », ajoutant qu’ »elle s’engage à œuvrer pour l’application effective des mandats d’arrêt émis par la justice ».
M. Touré et ses camarades ont indiqué également que « la société civile malienne a unanimement retenu de soutenir le dialogue avec l’ensemble des acteurs qui auraient volontairement déposé les armes et adhéré à un certain nombre de principes ».
Ils ont estimé que les crimes contre l’humanité et les crimes de guerre commis pendant la période de belligérance ne devront pas rester impunis.
Par ailleurs, au lendemain de la conférence internationale des donateurs sur le Mali, tenue le 15 mai dernier à Bruxelles, le président malien Dioncounda Traoré, en visite à Paris, a nommé Tiébilé Dramé comme conseiller spécial à la présidence, chargé de négocier avec les groupes armés.
Saluant la mise en place de la Commission dialogue et réconciliation (CDR) au Mali, la société civile a affirmé son « profond regret suite à la déclaration du Président de la République par intérim depuis l’extérieur du Mali, d’entrer en dialogue avec le MNLA et de nommer à cet effet un conseiller spécial en charge de la question ».
Selon ceux-ci, la société civile s’interroge sur les liens fonctionnels entre les missions et les prérogatives du conseiller spécial et celle de la CDR, organe, qui a commencé son travail, à peine et sur lequel les Maliens et Maliennes fondent beaucoup d’espoir.
M. Touré et ses camarades ont ajouté que la société civile ne saurait adhérer à aucune initiative de négociation entre le gouvernement de la République du Mali et un groupe armé ou toute personne faisant l’objet de mandat d’arrêt » et qu’elle s’interroge sur l’opportunité et la pertinence à cette étape, d’un dialogue avec un groupe n’ayant pas encore déposé les armes.