La Direction nationale de la population, en partenariat avec le ministère de l’Aménagement du territoire et de la population, a organisé, hier lundi 6 août, un atelier de validation du Rapport national sur la situation sociodémographique du Mali en 2016. La cérémonie d’ouverture était présidée par le secrétaire général du ministère de l’Aménagement du territoire et de la population, Seydou Moussa TRAORE, au Centre de formation pratique Forestier Jean Djigui KEITA de Tabakoro.
Au cours de cet atelier, les participants ont débattu des niveaux et tendances des indicateurs sociodémographiques, le lien entre croissance démographique et développement économique et social, le lien entre croissance démographique, environnement, sécurité alimentaire et situation nutritionnelle ainsi que du genre et du statut de la femme. Ils ont de même examiné la cohérence entre les constats et les recommandations formulées dans le rapport en vue d’améliorer les projets et programmes de population.
Dans son intervention, le secrétaire général du ministère de l’Aménagement du territoire et de la population, Seydou Moussa TRAORE, a rappelé que les problèmes de population en général, leurs incidences sur les stratégies et programmes de développement en particulier, ont toujours constitué une préoccupation majeure pour le gouvernement du Mali.
Il a soutenu que notre pays est caractérisé par une baisse de la mortalité infantile tandis que le taux de fécondité reste parmi les plus élevés du monde. Cette situation, affirme M. TRAORE, se traduit par d’importants besoins budgétaires dans les secteurs sociaux et crée des demandes élevées d’emplois des jeunes pouvant entrainer une instabilité politique.
« Pour assurer une adéquation entre croissance démographique et croissance économique pour un mieux-être des citoyens, le gouvernement a adopté sa première Politique nationale de la population en mai 1991, laquelle politique a été actualisée en décembre 2017. La Politique nationale de la population est l’espace légal ou les interrelations entre Population et développement sont analysées, les problèmes clés identifiés, les solutions et les stratégies pour leurs prises en compte dans la lutte contre la pauvreté», a expliqué Seydou Moussa TRAORE.
Le secrétaire général a indiqué que c’est pour cette raison que le gouvernement a choisi de donner toutes les chances de succès à la mise en œuvre de la Politique nationale de population actualisée. Dans cette logique, dit-il, un nouveau mécanisme de coordination et de suivi-évaluation des programmes de population vient d’être adopté par les acteurs lors d’un atelier, tenu les 6 et 7 juillet dernier.
Selon lui, ce nouveau mécanisme corrige les insuffisances relevées par les acteurs dans l’ancien dispositif et qui n’ont pas permis une mise en œuvre efficace et efficiente des projets et programmes de population de 1991 à nos jours.
Toujours selon le secrétaire général, pour améliorer le suivi évaluation de la Politique nationale de population actualisée, il est envisagé de produire actuellement un rapport national sur la situation socioéconomique.
« Ce rapport est le premier du genre. Il établit l’interdépendance entre les Programmes de population et le Cadre stratégique pour la relance économique et le développement durable (CREDD) d’une part, entre la Politique nationale de population et les Politiques sectorielles de développement social, d’autre part », a expliqué Seydou Moussa TRAORE.
Le secrétaire général du ministère de l’Aménagement du territoire et de la population a enfin remercié les partenaires techniques et financiers, plus particulièrement le Fonds des Nations unies pour la population (UNFPA), pour leur appui financier à l’élaboration de ce rapport.
De l’analyse de la situation sociodémographique de notre pays, le présent rapport dégage un certain nombre de constats que sont la forte natalité et la fécondité élevée des femmes, une légère baisse de la mortalité, la faiblesse de la prévalence contraceptive ; le taux élevé de malnutrition; la transition démographique en cours mais de manière lente ; l’amélioration du niveau de scolarisation mais encore en deçà des normes internationaux ; la situation peu reluisante de l’emploi, notamment celui des jeunes ; l’urbanisation de plus en plus importante, surtout du District de Bamako ; la faiblesse de la participation des femmes à la vie économique et aux instances de décision; la détérioration des conditions environnementales; la situation de la sécurité alimentaire et nutritionnelle qui n’est pas à un niveau très souhaitable.
Ainsi, au regard des résultats et pour améliorer les indicateurs sociodémographiques, afin que le Mali puisse accélérer la transition démographique, tirer profit pleinement de la dividende démographique et améliorer les conditions de vie des populations, plusieurs recommandations ont été faites dans le rapport.
Le ministère de l’Aménagement du territoire et de la population espère que les informations contenues dans le présent rapport orienteront les décideurs dans la Politique de développement économique et répondront aux besoins des structures impliquées dans les questions de population.