Depuis bientôt trois mois, les villages de Yangassadiou, Douna, et Tiguila sont frappés par une maladie mystérieuse, qui a fait irruption dans la commune rurale de Mondoro. Selon les informations recueillies sur place, cette «épidémie »est à l’origine de plusieurs décès et le nombre d’individus atteints par le mal s’élève à une quarantaine, d’après une source locale.
De même, cette source précise que la maladie est contagieuse. Elle se manifeste par des furoncles, des gonflements des pieds avant de s’étendre à tout le corps.
Comment tout cela est arrivé ? Pour répondre à la question, nous avons appris que tout a commencé après les dernières attaques perpétrées par des bandits armés. Ont-ils laissé derrière eux des choses suspectes, susceptibles de contaminer les lieux ?
En tout cas, face à la situation qui devient de plus en plus hallucinante pour les locaux, des questions surgissent sur la nature réelle de la maladie. Des produits toxiques ont-ils été utilisés sur place par les bandits, s’interrogent les locaux.
Bien que cette question soit plutôt improbable, notons avec précision que les bandits qui rodent dans la zone infectée, ont réussi à bloquerquasiment les accès et issus des villages. Ainsi, comme « du pain dans un four », les habitants de Yangassadiou, Douna et Tiguila sont carrément coincés, isolés et n’ont pratiquement point de possibilité d’accéder aux soins adéquats.
Parlant toujours de cette insécurité grandissante, lorsque le CICR se rendait à Mondoro le 02 Aout 2018, en vue de procurer des soins aux personnes infectée par la maladie, un de leur membre, du nom de Sadou Ongoiba, a été enlevé sur l’axe Boni Mondoro. Le lendemain, soit le vendredi 03 Aout, une vingtaine d’hommes en armes ont intercepté, sur l’axe Yangassadiou Toikana, des marchands Dogons qui rentraient de la foire de Djoulouna. Les assaillants ont abattu ces commerçants tout en brulant leurs motos tricycles, qui transportaient des vivres.
Il est aussi capital de noter que le samedi 04 Aout 2018, une meute de terroristes a fait irruption à Pètèkobi,un hameau de culture, situé à 2 km du village de Tiguila, où ils ont ouvert le feu sur les cultivateurs, faisant trois morts et deux blessés graves.
La population ayant contacté les deux bases militaires à Mondoro, n’a reçu aucune intervention. Selon une personne contactée sur place, l’armée aurait dit n’intervenir qu’en cas de ‘’légitime défense’’.
Incroyable mais vrai, la commune de Mondoro souffre du terrorisme, malgré la présence de deux bases militaires. A cela s’ajoute le choc de cette maladie mystérieuse où les morts se multiplient aufil des jours.