Alternant épreuve de nerfs et épreuve de force, sur fond de surenchère permanente, l’opposition ne renonce pas à son projet de hold-up politique, à travers l’intrusion de la Communauté internationale dans notre processus électoral. Ce, aux fins de nomination, par celle-ci, d’un candidat qui peine, depuis 2002, à s’imposer dans les urnes.
Le plan d’internationalisation, de l’élection de la présidentielle 2018, a été dévoilé au grand jour à travers le Mémorandum de l’Opposition daté du 12 mars 2018.
Le plan d’internationalisation
Dans ce document, au titre des recommandations, on peut lire : ‘’demander au Conseil de Sécurité d’ajouter au mandat de la MINUSMA qui sera renouvelé prochainement, une plus grande implication dans l’organisation de l’élection présidentielle allant jusqu’à la certification des résultats comme en Côte d’Ivoire en 2011. Une telle décision contribuera fortement à la stabilisation du Mali et à la sortie de crise. En outre, elle sera une réponse appropriée aux inquiétudes et aux dernières déclarations du Premier ministre’’.
N’ayant pas rencontré une oreille attentive, l’opposition réitère sa demande de certification de l’élection, à l’occasion de la visite du Secrétaire général des Nations-Unies dans notre pays. À l’issue d’un entretien, entre M. GUTERRES et les responsables de l’opposition politique du pays, le 30 mai 2018, le Chef de file de l’Opposition, Soumaïla CISSE, a confié : « nous avons insisté sur la certification des résultats. Il nous paraît important pour notre pays d’éviter toute crise post-électorale. Et pour éviter une crise post-électorale, il faut s’assurer que les résultats sont sincères, le scrutin est crédible et transparent. C’est pour ça que nous avons souhaité que les Nation-Unies se penchent sur notre cas. De pouvoir certifier les résultats et que les résultats obtenus soient des résultats partagés par tout le monde et que tout le monde puisse les accepter. Je pense qu’ils nous ont écoutés. Ils vont regarder ce qu’ils pourront faire, mais nous restons à l’écoute et nous sommes particulièrement inquiets ».
Fin de non-
recevoir
Voici la réponse du Secrétaire général de l’ONU : ‘’les Nations unies ne sont pas un arbitre, en principe, les Nations unies sauf des circonstances exceptionnelles, ne font pas la certification des élections’’.
Nonobstant cette réponse tranchée, l’opposition persiste et signe, en usant de subterfuges. Ainsi, un Comité d’experts, composé exclusivement de représentants de l’opposition, a rendu compte de ses travaux les 1er et 2 mars 2018, au cours d’une rencontre présidée par le ministre de l’Administration territoriale et facilitée par la MINUSMA, une réunion qui a pris acte de propositions telles : ‘’un audit INTERNATIONAL du fichier électoral’’. Ce qui a été fait et un rapport a été déposé en fin avril 2018 par le Comité d’experts.
Une nouvelle fois, il fallait ameuter le monde entier, avec un léger changement de stratégie, parce que cette fois-ci, ce n’est pas l’ONU qui est directement appelée à la rescousse.
La persécution
L’Administration n’était pour autant pas au bout de ses peines. En effet, à la veille du scrutin présidentiel, l’opposition allait enfoncer une porte déjà ouverte à travers ‘’l’accès illimité des observateurs nationaux et internationaux à toutes les phases des opérations de vote et de centralisation des résultats’’, signifié dans la note d’information du Premier ministre, Soumeylou Boubeye MAIGA, du 28 juillet 2018 (l’élection a eu lieu le lendemain 29).
D’une ténacité à toute épreuve, elle demande à présent un ‘’RECOMPTAGE CONTRADICTOIRE DES VOIX’’. C’est exactement ce qu’avait demandé le directeur de campagne de Soumi champion, dès le lendemain du vote : « Nous contestons en avance les résultats et demandons un recomptage contradictoire des voix ». Il va s’en dire que là également c’est la Communauté internationale qui sera mise à contribution, puisqu’elle seule est censée être impartiale.
Il faut dire que si la satisfaction de cette énième exigence (qui ne surprend guère de la part de candidats nourris de fausses représentations) ne devrait pas être de la mer à boire ; cela n’est pour autant pas sans poser un problème de fond. À savoir que des gens qui aspirent à diriger ce pays ne font pas confiance aux institutions constitutionnelles. Une Constitution à laquelle ils semblaient tellement tenir qu’ils n’ont pas hésité un instant à délier bourse pour financer des manifestations de la Plateforme ‘’An te, a banna-Touche pas ma Constitution’’ et entretenir à grands frais certains de ses responsables.
Une question en amenant une autre, ces gens qui semblent avoir la contestation dans les gènes, sont-ils les seuls dignes de confiance sur cette terre malienne ? En tout cas, en 2002, quand Soumi champion recueillait 21,44% des voix, au premier tour de l’élection du Président de la République, IBK n’était pas Président de la République et n’avait en rien organisé le scrutin. Il n’a pas demandé de recomptage contradictoire des voix.
En 2013, Soumi champion n’était crédité que de 19,70% des voix, au premier tour de l’élection du Président de la République qui n’a pas été organisée par IBK.
La pyromanie
Étrangement, celui dont le taux moyen est de 20%, au premier de toutes les élections présidentielles au Mali, pour avoir obtenu 17,80% en 2018 (en léger recul tout de même pour des raisons qu’il appréhende parfaitement), monte sur ses grands chevaux pour demander un ‘’RECOMPTAGE CONTRADICTOIRE DES VOIX’’, jouant la carte de l’épreuve des nerfs jusqu’au bout, jusqu’à ce que… ça craque quelque part, et Boom ! Le pays prend feu et mission accomplie pour sa suprême pyromanie.
Mais, une crise post-électorale, ça ne ferait pas de mal qu’à IBK.
L’autre scénario de l’Opposition, qui ne fait plus l’objet de doute, est la nomination de Soumi champion Président de la République, à travers une certification ‘’comme en Côte-d’Ivoire’’. Mais le Mali n’est pas la Côte-d’Ivoire. Ici, c’est zéro nomination, tant qu’il y aura une seule urne pour voter démocratiquement.