Lettre ouverte en ligne adressée aux candidats à l’élection présidentielle 2018 au Mali, au Président du Mali, au Premier Ministre, au Président de l’assemblée nationale du Mali, au Haut Représentant du Président de la République pour la mise en œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation au Mali, au CSA, au Ministre de l’administration territoriale et décentralisation, au Ministre de la réconciliation nationale, au Ministre de la défense, au Ministre de la sécurité et de la protection civile, au CNCA, aux partis politiques, aux groupes armés et d’autodéfense, aux régions incluant le district de Bamako et aux communes du Mali, aux notabilités de Bamako, du Mali et aux religieux du Mali, à tous les Maliens, à tous les Partenaires (ONU/MINUSMA, BARKHANE, OIF, …), au G5 Sahel et aux médias.
Nous remercions toutes les forces en présence au Mali, pour le travail accompli lors du premier tour de l’élection présidentielle 2018 au Mali, tout en souhaitant qu’elles résolvent les problèmes de communication et de synchronisation entre elles qui ont, en partie, induit les incidents sécuritaires rencontrés.
Nous félicitons les observateurs internationaux et nationaux pour le travail abattu même si une observation plus approfondie aurait permis de mettre en évidence, proactivement, certains problèmes rencontrés par insuffisance de la transparence.
A la suite du premier tour de l’élection présidentielle 2018 au Mali, Ibrahim Boubacar Keïta et Soumaïla Cissé, ayant obtenu respectivement 41,70 % et 17,78 %, vont s’affronter au deuxième tour qui se produira le 12 Août 2018, comme l’a annoncé, le 08 juillet 2018, la cour constitutionnelle du Mali.
Malgré l’organisation, d’une façon générale, dans un climat calme et serein, de ce premier tour de l’élection présidentielle 2018 au Mali, cette dernière a été émaillée d’incidents (liés à des problèmes d’insécurité, …) qui se sont surtout produits au nord et au centre du Mali.
Sur un total de 23 041 bureaux de vote, 871 n’ont pas ouverts d’après la liste, des bureaux de vote non ouverts, fournie, le 06 juillet 2018, par le ministère de l’administration territoriale et de la décentralisation du Mali.
Sachant que les zones affectées par ces incidents sont plus vulnérables, comment les sécuriser efficacement et comment assurer une sécurité inclusive, optimale et sans faille de tout le territoire, en particulier pour y effectuer le deuxième tour de la présidentielle ainsi que les élections futures (régionales, locales, municipales) ?
Pour ce faire, une collaboration étroite, basée sur une communication efficace, est nécessaire avec les citoyens et entre les forces de défense et sécurité du Mali, Barkhane, la Minusma et la force conjointe du G5 Sahel.
En juillet 2018, pour une élection sécurisée, transparente, crédible et inclusive, au moins trente mille (30 000) Hommes de toutes ces forces, sans compter la société civile, ont été mobilisés dont dix mille (10 000) militaires et onze mille (11 000) gendarmes et policiers, d’après le Général Salif Traoré, le Ministre de la sécurité du Mali et le responsable du comité sécurité du vote.
Après la visite, le 27 juillet 2018, aux ministères de la sécurité et de la défense pour s’enquérir du dispositif sécuritaire mis en place pour l’élection présidentielle 2018 au Mali, le Premier Ministre Soumeylou Boubèye MAIGA a dit : «Je me rends compte que ça va, pour le moment. Nous avons mis en place des mécanismes qui permettent de faire face à tous les cas de figure possibles»
Malgré cet optimisme du Premier Ministre, il y a eu des incidents sécuritaires lors du premier tour de l’élection présidentielle 2018 au Mali.
Etant réparti, après ce premier tour de l’élection présidentielle, voir le Ministère de la sécurité, il a insisté sur la communication entre les forces en présence mais malheureusement, il a oublié l’apport des citoyens et des communautés pour une sécurisation inclusive et efficace.
Rôles, Communications et synchronisations entre les différents acteurs
Nous verrons dans la suite les rôles que devront assurer les différents acteurs et les synchronisations nécessaires pour une sécurisation, inclusive, optimale et sans faille de tout le territoire Malien, en particulier en période électorale.
Les forces de défense et sécurité assureront la défense et la sécurité du vote, la protection des candidats, la protection des personnes et des biens à l’intérieur et aux frontières. Au niveau de ces dernières, elles seront aidées par le G5 Sahel et les partenaires.
La Minusma assure une aide précieuse au Mali en contribuant à la protection des candidats à l’élection présidentielle ET à la logistique liée aux élections.
La Minusma doit être félicitée pour ce faire.
Elle doit aussi participer à la sécurisation des personnes et des biens comme le stipule la résolution 2423 de l’ONU mais aussi aider pour la mise en œuvre diligente de l’accord de paix en aidant à favoriser l’inclusivité, par exemples, des mouvements non signataires de l’accord et de la société civile.
Barkhane fournit/fournira un ultime appui par le support aérien. Nous lui sommes reconnaissants.
Les MOC (Mécanisme Opérationnel de Coordination de GAO, Tombouctou et Kidal) et les mouvements armés et d’auto-défense épauleront pour la sécurisation des élections au nord du pays.
Les unités régionales dédiées à la réconciliation aideront à la sensibilisation des citoyens pour une élection de paix, sécurisée, transparente, crédible et inclusive.
Comme vous le savez, on ne peut organiser les élections qu’en assurant un minimum de sécurité en impliquant des collaborations et des synchronisations idoines entre tous les acteurs.
Étant forcé d’assurer la sécurité des élections, dont l’élection présidentielle 2018 au Mali (premier tour du 29 juillet 2018 et deuxième tour du 12 août 2018), travaillons tous pour qu’elle soit optimale. C’est possible avec l’engagement et l’implication de TOUS les acteurs incluant les citoyens et la société civile souvent oubliés.
J’ai détaillé l’organisation d’un front sécuritaire uni proactif en novembre 2017 et le 21 mai 2018 dans la lettre ouverte intitulée : "Au Mali, pour organiser et réussir les élections 2018 (Présidentielle, …), il faut sécuriser, le nord, le centre et tout le pays, intégrer ET placer les citoyens au cœur d’un Front sécuritaire uni proactif contre l’Insécurité et le Terrorisme".
Le front sécuritaire uni proactif , que j’ai proposé, est formé par les défenseurs de la paix, les parties prenantes Maliennes, les mouvements Maliens signataires et non signataires (appartenant à la CME, Coordination des Mouvements de l’Entente) de l’accord de paix, les partenaires de la médiation internationale et d’autres partenaires œuvrant pour la paix dont ceux participant aux forces conjointes, aidé par les populations, luttera efficacement et proactivement, entre autres, contre le terrorisme, le trafic de drogue, la criminalité transfrontalière et l’insécurité, en s’aidant d’un système d’intelligence stratégique de renseignement national interconnecté avec les niveaux sous régional, régional et international.
Ce système d’intelligence stratégique de renseignement (intelligence collective) doit être utilisé par ce front uni proactif, ce qui l’aidera pour plus d’efficacité et de proactivité.
Nos partenaires en possèdent des éléments, il faut juste (1) une communication et synchronisations efficaces avec eux pour utiliser ces éléments et (2) intégrer l’apport (c’est capital) des citoyens, ce qui n’est pas facile mais qui est indispensable.
Cet apport se fera, entre autres, à travers la contribution, des unités régionales dédiées à la réconciliation et de la société civile, pour la sensibilisation des citoyens pour une élection de paix, sécurisée, transparente, crédible et inclusive.
Des membres des mouvements armés Maliens incluant les groupes d’auto-défense et des membres de la société civile doivent prendre part à la sécurisation du vote.
Responsables et Participants à une sécurité inclusive
Dans chaque zone à sécuriser, trois coresponsables de la sécurité de cette zone seront choisis : un du côté des forces de défense et sécurité du Mali, un du côté de la MINUSMA et un du côté de BARKHANE..
Ces responsables auront des adjoints issus de quatre groupements, qui sont : un du côté de la coordination des mouvements de l’azawad formé du MNLA, HCUA et MAA-dissident, un du côté du côté de la plateforme regroupant le CM-FPR, CPA, MAA-loyaliste et GATIA, un issu de la CME (Coordination des mouvements de l’entente) et un du côté de la société civile.
Du côté de la société civile, un responsable sera choisi avec des délégués des quartiers (un délégué par quartier) de la localité ou de la ville à sécuriser.
Pour les petites localités, un délégué (ou deux) suffira (suffiront) pour cette tâche de sécurisation.
La participation de la population, à travers la société civile et les représentants des communautés, est indispensable.
Sachez que la paix est une affaire de TOUS, les acteurs y compris ceux de la société civile, les mouvements armés, les groupes d’auto-défense et le gouvernement ou partie Malienne aux pourparlers d’Alger.
La confiance entre les acteurs et l’acceptation des uns et des autres sont indispensables pour une sécurité EFFICACE du vote et pour une sécurité durable dans un Mali Un et Indivisible.
NE METTONS AUCUN ACTEUR MALIEN DE COTE.
Renseignement et la coopération étroite entre toutes les forces
Le front sécuritaire uni proactif apportera de l’efficacité, à travers le renseignement vérifié et sécurisé, à cette réplique (ce front sécuritaire uni proactif) à la guerre asymétrique que mènent les terroristes et les djihadistes.
Ainsi, la sécurité sera renforcée partout au Mali avec une collaboration étroite avec les citoyens et entre les forces de défense et sécurité du Mali, Barkhane, la Minusma et la force conjointe du G5 Sahel.
Pour minimiser, voire éradiquer, cette insécurité et ce terrorisme, nous devons nous appuyer sur le renseignement et la coopération étroite entre toutes ces forces.
Intégrité et Sécurité du fichier électoral : garantie d’une élection apaisée, transparente et crédible
Pour éviter des mécontentements liés à une éventuelle modification du fichier électoral, il est indispensable de s’en tenir au fichier électoral audité par l’OIF qui est hébergé à l’AGETIC pour l’accès internet des citoyens.
L’audit technique et le contrôle (1) de la plateforme informatique/TIC de sécurisation et d’hébergement du fichier électoral du Mali et (2) de l’intégrité du fichier électoral hébergé que j’ai réalisés, gratuitement, avec le support d’AGETIC et du chef informatique de la DGE, ont montré :
• qu’il n’y a pas eu d’intrusion, du 04 (début de l’hébergement par AGETIC du fichier électoral) au 22 juillet 2018 (date de fin de mon audit/contrôle qui a duré un jour et demi), dans la plateforme de sécurisation et d’hébergement d’AGETIC et
• qu’il n’existe pas de fichier électoral parallèle dans cette plateforme.
Le fichier électoral audité doit aussi servir pour les listes électorales et la compilation des résultats. Il a déjà servi à l’impression des cartes biométriques comme l’a confirmé le directeur de la CENI détenant le rapport d’huissier lié à ce fait.
Conclusion
Les dysfonctionnements observés par certains au premier tour de l’élection présidentielle 2018 au Mali, tels que les bourrages d’urnes ou des cartes absentes des centres et des bureaux de vote, ne signifient pas qu’un fichier électoral parallèle ait été utilisé d’autant plus qu’un huissier a certifié que les cartes biométriques ont été imprimées à partir du fichier électoral audité par l’OIF.
Engageons-nous et Impliquons-nous TOUS (TOUS LES ACTEURS INCLUANT TOUTES LES FORCES EN PRÉSENCE et LES CITOYENS) pour garantir une sécurité inclusive, optimale et efficace à notre pays AFIN de le sauver en évitant une crise supplémentaire (ou l’amplification de la crise actuelle) à travers l’organisation, (1) le 12 Août 2018, d’une élection sécurisée, transparente, apaisée, crédible et inclusive ET (2) des élections futures (locales, régionales et municipales).
Contact
Dr ANASSER AG RHISSA
Expert TIC, GOUVERNANCE ET SÉCURITÉ
E-mail : Anasser.Ag-Rhissa@orange.fr
TEL 00223 78 73 14 61