Le siège du parti ADP-Maliba a servi de cadre, hier jeudi 9 août 2018, à un grand point de presse. C’était sous la présidence du candidat Aliou Diallo, des membres de son directoire de campagne, des représentants de ses différentes sections, ainsi que des représentants d’autres partis politiques. Occasion pour le candidat de dire qu’il ne soutiendra pas le mensonge.
Il n’a pas manqué de faire état de toute l’émotion qui l’anime en organisant ce point de presse. « Nous sommes passés d’outsiders en favoris » a-t-il martelé. La particularité de son équipe déployée lors de la campagne électorale du premier tour, bien vrai que de nombreuses critiques faisaient état d’une possible erreur que le candidat serait en train de commettre, Aliou s’est dit fier de cette équipe de campagne.
La troisième place que lui attribue les résultats proclamés a été évoquée par le candidat qui trouve que cela est loin de refléter la réalité, si nous savons que cette élection a été bourrée de fraudes, de tripatouillages. « Tout a été fait pour nous écarter parce que nous représentions une véritable menace », a-t-il tenu à préciser. Toutefois, il a demandé à ses militants plus de sérénité en acceptant ces résultats frauduleux. Ce score sert de preuve que le changement est possible au Mali, a-t-il laissé entendre. « Le changement reste toujours à la portée de main », martèle-t-il, avant de préciser qu’il faudrait compter sur les élections législatives prochaines afin d’obtenir la majorité des postes. Il n’est pas question d’admettre la fraude, les irrégularités, regrette-t-il. Il convient alors d’immuniser tous les systèmes contre la fraude.
En ce qui concerne le deuxième tour de l’élection présidentielle prévu pour le 12 août prochain, le candidat Aliou Diallo a rappelé que le premier tour a été émaillé de fraudes. Cependant, le candidat, tout en souhaitant un scrutin apaisé, a dit vouloir laisser les Maliens avec leur conscience pour qu’ils accomplissent librement leur devoir citoyen. Car, rassure-t-il, puisqu’il n’y a pas eu de transparence, il ne serait pas question de soutenir un autre dans le mensonge. Il regrette qu’il ne soit pas écouté dans ses propositions d’immunisation de tous les systèmes contre ces tripatouillages. « Ce mensonge sera une continuité même au deuxième tour », a-t-il affirmé, avant d’ajouter que « le Mali se leurre toujours d’être dans une démocratie ». Par conséquent, l’ADP-Maliba a décidé de ne soutenir aucun candidat.
Fousseni TOGOLA
Abdoul Ongoïba, Stagiaire
La sentence enfin prononcée ! Le candidat Cheick Modibo Diarra a, ce jeudi 08 août 2018, animé un point de presse au sein de son QG. Objectif : donner sa position par rapport au soutien des deux candidats retenus par la Cour constitutionnelle pour le reste de la course à Koulouba. L’occasion pour lui d’appeler ses militants et sympathisants à librement coopter le candidat de leur choix au 2e tour de la présidentielle prochaine.
Ce moment attendu est enfin arrivé. Le porte-étendard de la coalition CMD 2018, Cheick Modibo Diarra, s’est enfin exprimé ce matin au sein de son QG. Accompagné de son directeur de campagne, Moussa Mara, le candidat démocrate, Cheick Modibo Diarra, confirme être derrière le verdict rendu par la Cour Constitutionnelle concernant les résultats du 1er tour de l’élection présidentielle. En effet, après avoir vivement salué et remercié l’ensemble des Maliens et de la diaspora, grâce aux efforts desquels ils ont pu obtenir la 4e place, Cheick Modibo Diarra précisera : « En me lançant dans la course, je croyais possible l’avènement d’un nouveau Mali. Un État respecté et qui inspire confiance. Un État soucieux de la prospérité des citoyens, de la stabilité, de la paix et de la sécurité. Un État, avec des institutions crédibles, une armée restructurée, une bonne administration du territoire et un pouvoir judiciaire au-dessus de tous les autres. Et ceci, au prix d’une nouvelle façon de gérer la cité », dit-il.
À l’en croire, le peuple s’est exprimé le 29 juillet et les candidats retenus suivant la déclaration de la Cour Constitutionnelle sont les candidats IBK et Soumaïla pour le reste du tournoi. Par conséquent, le porte-étendard du parti RpDM, Cheick Modibo Diarra, convie tous ceux qui ont voté pour lui d’exprimer leur voix lors du 2e tour de cette élection pour le candidat de leur choix. Cette décision, rassure-t-il, fait suite à des consultations avec chaque entité de la coalition CMD 2018. « Nous disons que chaque entité de notre regroupement conserve son autonomie et est donc libre de son choix à ce 2e tour de l’élection présidentielle », a laissé entendre le candidat Cheick Modibo Diarra à l’ensemble de ses militants et sympathisants. Car, dit-il, « remplacer IBK par Soumaïla Cissé n’est pas l’alternance quant à lui ». Faire cela, ce « n’est ni plus ni moins qu’un simple jeu de chaise musical », précise-t-il.
Mamadou Diarra, stagiaire
Après la proclamation des résultats officiels du 1er tour de l’élection présidentielle du 29 juillet, le candidat indépendant Mamadou Igor Diarra, dans un communiqué publié hier, jeudi 9 août 2018, s’est prononcé sur tout le processus électoral. Il a remercié ceux qui ont placé leur confiance en lui, dénoncé les irrégularités, mais n’a pas donné une consigne de vote pour le second tour qui oppose le candidat IBK à Soumaila Cissé.
Dans sa déclaration, le candidat Mamadou Diarra a déploré les difficultés et toutes les autres irrégularités constatées lors du 1er tour du scrutin, avant de préciser qu’il a été le premier à avoir pointé du doigt des sources d’inquiétude, qui, parfois, furent mal comprises. Pour le succès de cette élection, il affirme avoir proposé des solutions mais n’a pas été écouté.
Les sentiments de Mamadou Igor Diarra après le vote
Selon Igor, après son vote, il s’est senti très heureux d’une part, mais plus écœuré d’autre part. « Immédiatement, je fus partagé entre un sentiment de fierté et de tristesse, fier d’être Malien, mais triste de voir d’autres Maliens manipulés avec leur consentement au grand jour par les puissances de l’argent, à travers l’achat des voix », dit-il à qui veut l’entendre. Il n’en décolère pas et ajoute : « Ce fléau fut d’une telle ampleur, qu’on aurait préféré se trouver dans un mauvais rêve, mais hélas c’était bien la réalité ».
Autres maux que le Mali ne mérite pas pour lui, ce sont : la multiplication des attaques contre les bureaux de vote, les bourrages d’urnes, la mauvaise distribution des cartes d’électeurs, l’amateurisme des responsables de bureaux de vote et le tripatouillage de certains résultats.
Se prononçant sur les résultats du premier tour, le candidat du Mali en Action a été clair : « Le jeudi 02 août 2018, à 21H 00, les résultats provisoires de l’élection présidentielle furent annoncés par le ministre de l’Administration territoriale et de la décentralisation. Beaucoup de candidats ont introduit des recours devant la Cour Constitutionnelle, comme je le craignais, qui se prononça donc le 08 août », regrette-t-il.
Comme Emile Zola, Mamadou Igor Diarra accuse !
Face à tous ces manquements constatés dans le processus électoral, il est, pour le candidat Mamadou Igor Diarra, inadmissible de se taire. Il estime que chacun est responsable de la situation et comme Emile Zola qui criait « J’accuse », lui aussi accuse les héritiers du mouvement dit démocratique, qui ont géré son pays depuis 27 ans et dont certains acteurs ont mis en place, une démocratie pluraliste, qui ne l’est que de nom. Il avance que ceux-ci n’ont même pas pu créer les simples bases d’un système d’expression populaire que tous les pays au monde ont désormais maîtrisé.
Mamadou Diarra estime que ce sont eux qui ont introduit l’argent dans le choix des dirigeants, prouesse que même le parti unique n’avait pas réussi à faire. « J’accuse certains partenaires du Mali qui pourtant soutiennent mon pays avec les impôts de leurs contribuables, mais aussi les observateurs internationaux qui à chaque scrutin estiment que nos élections se sont globalement bien déroulées, comme si nous, Maliens, méritions une démocratie au rabais, en déphasage avec le reste du monde… »
Le banquier n’épargne pas sa propre personne : « Je m’accuse moi-même pour n’avoir pas commencé la politique plutôt pour empêcher et dénoncer tous ces écarts. Je m’accuse, tout comme certains leaders politiques engagés au même titre que moi, dans le combat des valeurs, de n’avoir pas su unir nos forces, pour une action collective intelligente, dans le but de favoriser l’émergence d’une véritable force novatrice. Chacun a au contraire privilégié son égo en se voyant comme étant le seul capable de réussir la conquête du pouvoir, tandis que nous avions la possibilité de travailler ensemble, dans le but d’exprimer notre ambition commune pour le pays », mentionne-t-il, sans détour, dans son communiqué. Aussi, le candidat Diarra s’accuse d’avoir participé naïvement à ce désolant spectacle, bien que l’ayant craint et ayant été alerté par ses propres analyses, confirmées par les réflexions de deux personnalités comme Seydou Badian Kouyaté et Ousmane Sy.
Igor rejette les résultats
Pour le candidat indépendant Mamadou Igor Diarra, les résultats de cette élection ne méritent que d’être rejetés et il l’a fait sans autre commentaire. « Après ce réquisitoire, mon verdict est sans appel. Je rejette catégoriquement ce processus dans son ensemble, sans même me donner la peine de commenter tel ou tel chiffre, ou encore moins, tel ou tel rang », déclare-t-il, avant de préciser : « Les résultats électoraux du Mali, ne doivent plus être proportionnels à la capacité financière des candidats, comme ce fut malheureusement le cas lors de ce scrutin dernier, sinon nous ôterons toute possibilité d’une véritable alternance dans ce pays ».
Le banquier Mamadou Igor ne donne pas de consigne de vote
Par rapport à une éventuelle consigne de vote en faveur d’un candidat au second tour, il reste précis : « Je ne me considère pas propriétaire des votes exprimés en ma faveur et n’estime pas décider pour celles et ceux qui veulent poursuivre leur participation au processus », précise-t-il. Pour laisser libre choix à ses soutiens, le candidat Igor écrit : « Je respecterai le libre choix ultérieur de toutes celles et de tous ceux qui m’ont soutenu en tant que candidat indépendant ».