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Les islamistes du Mali restent une menace pour l’Afrique de l’Ouest (Ban)
Publié le dimanche 9 juin 2013  |  AFP


© AFP par DR
Sommet international de l`onu sur le Sahel
Mercredi 26 septembre 2012. New York (Nations unies). Photo : Le secrétaire général de l`ONU, Ban Ki-moon


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NEW YORK - Les islamistes liés à al-Qaïda présents au
Mali restent une menace pour l'ensemble de l'Afrique de l'Ouest, estime le
secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon dans un rapport obtenu par l'AFP
dimanche.
En exprimant son inquiétude à propos des élections prévues dans ce pays fin
juillet, le secrétaire général de l'ONU approuve le déploiement à partir du
1er juillet d'une force de maintien de la paix de l'ONU, même s'il souligne
qu'elle est pauvrement équipée et mal entraînée.
La Mission intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali
(Minusma) est censée prendre en juillet le relais de la force panafricaine
(Misma). Sa tâche sera de stabiliser le nord du Mali et d'encourager la
transition politique à Bamako.
Les opérations menées par les troupes françaises et maliennes dans le nord
du Mali ont "affaibli" les groupes islamistes armés qui y ont imposé la charia
(loi islamique) pendant dix mois, estime M. Ban dans ce document.
"Ils ont perdu l'avantage tactique et une grande partie du sanctuaire
auquel ils ont eu accès pendant des années dans le nord du Mali", ajoute-t-il.
Le secrétaire général de l'ONU exprime cependant son inquiétude à propos
des attentats suicides et autres opérations de guérilla menés par les
islamistes au Mali et dans des pays voisins comme au Niger fin mai.
Les groupes armés "conservent la capacité de faire peser une menace
importante" et "ont toujours des réseaux de soutien et des structures de
recrutement", déplore-t-il.
"Il est important de garder à l'esprit le danger représenté par des
éléments armés qui se déplacent vers des pays voisins pour mener des attaques
terroristes et participer à des activités criminelles", ajoute M. Ban.
La Minusma comprendra à terme 12.600 soldats dont 6.000 venus des pays
d'Afrique de l'Ouest sont déjà sur place au Mali. Les troupes françaises
resteront dans la région pour effectuer des opérations anti-terrorisme.
M. Ban craint que les soldats de la paix ne doivent faire face à des
actions de guérilla, comme celles que les forces africaines et maliennes ont
déjà subies.
Il met également en avant le manque de matériel et d'entraînement des
troupes ouest-africaines déjà au Mali. Les forces africaines ont disposé d'une
"période de faveur" de quatre mois pour atteindre les normes de l'ONU,
relève-t-il.
"Un gros effort devra être fait pour combler les manques" en équipement et
en formation, notamment sur les hélicoptères d'attaque, avertit M. Ban.
La mission de l'ONU au Mali doit aussi aider le gouvernement à rétablir
l'autorité et à organiser les élections.
Selon le secrétaire général de l'ONU, le gouvernement malien n'a fait que
"des progrès limités" pour restaurer l'ordre et une offensive gouvernementale
pour déloger les Touareg de la ville de Kidal (nord-est) menacerait
l'élection présidentielle prévue le 28 juillet.
L'ONU "a continué à recevoir des allégations de graves violations des
droits de l'homme dans le Nord, dont des exécutions sommaires, des
arrestations arbitraires, des disparitions forcées ainsi que la destruction
et le pillage de propriétés privées", note M. Ban.
Les informations sur des violences commises par l'armée malienne contre les
Touareg ont un peu "diminué" mais ces violences continuent, ajoute-t-il.
"Des élections dans ces circonstances seront inévitablement faussées",
estime M. Ban dans ce rapport en relevant que Kidal et d'autres poches
rebelles n'ont encore aucun matériel ni responsable électoraux.
Les négociations entre le pouvoir malien et les rebelles touareg occupant
Kidal, dans le nord-est du Mali, ont commencé samedi sous l'égide de la
médiation burkinabè, qui a appelé à une cessation des hostilités en vue de la
présidentielle.
Le secrétaire général de l'ONU note dans son rapport que les autorités
maliennes devraient "considérer attentivement si l'agenda qu'elles ont adopté
donne assez de temps pour s'assurer que les élections contribueront vraiment à
renforcer la stabilité et à promouvoir la réconciliation nationale".
Le conseil de sécurité de l'ONU a décidé en avril de déployer des troupes
le 1er juillet, restait à avoir l'aval du secrétaire général. Il se réunira
une dernière fois le 25 juin pour faire le point.

tw/aub/sd

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