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Présidentielle au Mali: les Maliens ont voté, un mort dans des violences
Publié le lundi 13 aout 2018  |  AFP
Le
© aBamako.com par A S
Le deuxième tour de l`élection présidentielle de 2018
Le deuxième tour de l`élection présidentielle de 2018 s`est déroulé le 12 Août 2018 sur toute l`étendue du territoire malien.
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Bamako, 12 août 2018 (AFP) - Les Maliens ont participé dimanche sans
enthousiasme au second tour de la présidentielle qui devrait consacrer à
nouveau Ibrahim Boubacar Keïta et a été marqué par des accusations de fraude
et des violences au cours desquelles un agent électoral a été tué.
Les bureaux de vote n'ont pas connu de forte affluence, selon des
journalistes de l'AFP et des observateurs, qui évoquaient une météo pluvieuse,
les risques de violences ou encore le manque de suspense. Ils ont commencé à
fermer à 18H00 (GMT et locale) et les opérations de dépouillement ont débuté.
Les résultats de ce scrutin, le deuxième depuis l'intervention française
qui avait mis en déroute les jihadistes dans le nord du pays en 2013, sont
attendus dans les quatre ou cinq jours.
Le vainqueur du duel entre le président sortant Ibrahim Boubacar Keïta, dit
"IBK", et l'opposant Soumaïla Cissé, entrera en fonction début septembre, avec
la lourde tâche de relancer l'accord de paix conclu en 2015 avec
l'ex-rébellion à dominante touareg, dont l'application accumule les retards.
L'élection, déterminante pour l'avenir du Sahel, a été émaillée de
violences, dont la plus grave a eu lieu au sud de Tombouctou (nord), dans la
localité d'Arkodia où le président d'un bureau de vote a été tué par balles
par des jihadistes présumés, venus "interdire le vote".
Dans cette même région, où les groupes islamistes frappent régulièrement
face à un État absent, "des hommes armés sont venus et ont emporté tout le
matériel électoral au bord du fleuve et l'ont incendié", a dit un habitant du
village de Kiname.
La "menace sécuritaire" a ainsi empêché ou perturbé le vote dans "au moins
une centaine" de bureaux, selon les quelque 2.000 observateurs du Pool
d'observation Citoyenne du Mali (POCIM). Au premier tour, le 29 juillet,
quelque 250.000 Maliens n'avaient pas pu voter en raison des violences.
Cette fois, quelque 36.000 militaires maliens, soit 6.000 de plus qu'au
premier tour, étaient mobilisés pour sécuriser le scrutin avec l'aide des
Casque bleus de la Minusma, des forces françaises de l'opération Barkhane et,
dans le Nord, où l'Etat est peu ou pas présent, de groupes armés signataires
de l'accord de paix.
- Passe d'armes -

Le président-candidat et son adversaire se sont livrés à une passe d'armes
sur la fraude électorale.
Selon le camp de M. Cissé --qui se disait toutefois "confiant" en votant
dans son fief de Niafounké (nord)--, des bulletins de vote ont "circulé" en
dehors des circuits normaux depuis plusieurs jours, preuve que des bourrages
d'urnes étaient en préparation.
Un journaliste de l'AFP ont pu constater que dans au moins cinq bureaux de
vote de Bamako, les procès-verbaux électoraux avaient été préremplis et signés
avant même la fin du vote. "C'est comme signer un chèque en blanc, on peut
imaginer ce qui se passe dans le reste du pays", a observé une source proche
de l'organisation du scrutin.
Ibrahim Boubacar Keïta a répliqué en dénonçant des "manoeuvres" de
l'opposition visant à faire "croire que nous serions dans une logique de
fraude". "Comment frauder quand on a l'assurance de l'estime de son peuple?",
s'est-il interrogé.
Les observateurs de l'UE, premier bailleur international du Mali, ont cette
fois pu se déployer à Gao (Nord), mais toujours pas à Tombouctou et à Kidal
(Nord), ni à Mopti (centre).
Sur le plan sécuritaire, la tension était montée samedi avec l'arrestation
de trois membres d'un commando, qualifié de "groupe terroriste", au moment où
il "planifiait des attaques ciblées à Bamako pendant le weekend".
Le pays a connu ces dernières années plusieurs attentats jihadistes contre
des lieux fréquentés par des Occidentaux ou contre les forces militaires,
ainsi que des enlèvements d'étrangers et de nombreuses violences
intercommunautaires.
- "Corriger les erreurs" -

Le scrutin s'est tenu dans une relative indifférence de la population,
fatiguée par plus de six ans de violences et dont près de la moitié vit sous
le seuil de pauvreté malgré un taux de croissance supérieur à 5% et une place
de premier producteur africain de coton.
"Le nouveau président, nous espérons qu'il fera mieux, qu'il saura corriger
les erreurs", a confié El Hajd Aliou Sow, un retraité de la fonction publique,
venu voter tôt dans une école de la capitale où les électeurs se comptaient
sur les doigts d'une main.
Même constat de désintérêt auprès des 425.000 Maliens de l'étranger, comme
dans le nord de la Côte d'Ivoire, à Ouangolodougou: "Les électeurs ne sont pas
sortis massivement comme lors du premier tour", a indiqué Traoré Gaoussou.
A 73 ans, M. Keïta est en position de force pour remporter un second mandat
de cinq ans. Au premier tour, il avait récolté 41,70% des suffrages, contre
17,78% pour M. Cissé, un ancien ministre des Finances de 68 ans qui n'a pas su
unir l'opposition pendant l'entre-deux tours.
En 2013, déjà opposé à M. Cissé, "IBK" avait été plébiscité avec un score
de plus de de 77%.
bur-sab-ac/siu/sd


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