Bamako, 13 août 2018 La communauté internationale suit avec intérêt l’élection présidentielle
dans ce vaste pays du Sahel toujours confronté à la menace jihadiste malgré
cinq années d’interventions militaires internationales.
La mission d’observation de l’Union européenne, qui avait été rappelée à
l’ordre par Bamako dans l’entre-deux tours pour avoir appelé à davantage de
"transparence", doit présenter ses premières conclusions mardi matin.
Notant que les deux camps se sont accusés de "fraude ou de tentatives de
fraude", la mission d’observation de l’Union africaine a indiqué lundi, "à ce
stade", ne détenir "aucun élément tangible" démontrant de quelconques
irrégularités.
Baisse des incidents -
Le deuxième tour s’était pourtant déroulé dans un climat plus apaisé que le
premier. Seuls 490 bureaux de vote - sur 23.000 - n’ont pu ouvrir, soit moitié
moins que le 29 juillet, a indiqué le général Traoré.
"Nous avions un peu plus de 3,7% des bureaux qui n’avaient pas fonctionné
normalement" lors du premier tour, dont M. Keïta était sorti largement en tête
avec près de 42% des voix pour 17,78% à son concurrent, a noté le général
Traoré.
Il a estimé à 2,1% le nombre de bureaux restés fermés dimanche. Il a
attribué ce succès à la "montée en puissance" de l’armée qui avait déployé
36.000 hommes, 6.000 de plus qu’au premier tour.
La grande majorité des bureaux restés fermés (440 sur 490) étaient à
nouveau situés dans la région de Mopti (centre), en proie à des violences
ethniques attisées par des groupes jihadistes. Les autres se trouvent dans le
Nord, dont 23 dans la région de Tombouctou, où l’Etat est peu ou pas présent
et où un président de bureau de vote a été tué par six jihadistes présumés
lors du plus grave incident de la journée.
Le scrutin, déterminant pour l’avenir du Sahel, s’est déroulé dans la
relative indifférence de la population entre météo pluvieuse, risques de
violences et manque de suspense.
L’Union européenne a appelé à la "transparence" dans chaque étape de la
compilation des résultats.
Selon le camp de M. Cissé, des bulletins de vote "circulaient" ces derniers
jours, preuve que des bourrages d’urnes étaient en préparation.
Des journalistes de l’AFP ont constaté que dans au moins six bureaux de
vote de Bamako, les procès-verbaux électoraux avaient été préremplis et signés
avant même la fin du vote. Ibrahim Boubacar Keïta a répliqué aux accusations
en dénonçant des "manoeuvres" de l’opposition.
Notant que les deux camps se sont accusés de "fraude ou de tentatives de
fraude", la mission d’observation de l’Union africaine a indiqué lundi, "à ce
stade", ne détenir "aucun élément tangible" démontrant de quelconques
irrégularités.
sab/siu/jh