La Commission pour le dialogue et la réconciliation a organisé, du 6 au 7 juin, à l’hôtel Salam, un atelier international sur l’échange d’expériences en la matière. La cérémonie d’ouverture était présidée par le président de la Commission, l’ancien ministre Salia Sokona. Il avait à ses côtés Christophe Guilhou, Directeur de la paix, de la démocratie et des droits de l’homme de l’OIF (Organisation internationale de la francophonie) et le représentant du chef de la mission de soutien au Mali, Ahmedou ould Abdala
L’atelier international sur l’échange des expériences en matière de dialogue et réconciliation qui s’est tenu à l’hôtel Salam du 6 au 7 juin s’est ouvert sur les propos liminaires prononcés par le représentant de l’OIF, Christophe Guilhou. Celui-ci a tout d’abord remercié la Commission dialogue et réconciliation d’avoir associé son organisation au présent atelier. Il a ensuite présenté l’OIF comme étant une organisation internationale au service de ses 77 Etats membres qui partagent le français, des valeurs et une exigence : celle de la promotion et de la défense des droits de l’homme et de la vie démocratique. «Le Secrétaire général de l’OIF, Abdou Diouf, nous a fixé comme objectif d’accompagner le processus de sortie de crise au Mali. C’est à ce titre que nous sommes là aujourd’hui. L’OIF est mobilisée pour favoriser le retour à la vie politique apaisée au Mali», a-t-il conclu.
Pour sa part, Salia Sokona a remercié l’OIF pour son accompagnement pédagogique. Avant de souhaiter un bon séjour à tous ceux qui ont fait le déplacement pour rehausser l’éclat et le niveau de la rencontre. Il a, ensuite, rappelé que, depuis Janvier 2012, le Mali traverse la plus grave crise sécuritaire et institutionnelle de son histoire. Des attaques de la rébellion armée et de groupes terroristes ont abouti à l’occupation des trois régions du Nord (Tombouctou, Gao et Kidal) soit les deux tiers du territoire national. Une situation qui, selon lui, a entraîné des violations graves des droits de l’homme et du droit humanitaire, des actes de vengeance, des disparitions forcées, des exécutions extrajudiciaires, des déplacements des populations du Nord à l’intérieur et à l’extérieur du pays. Les évènements du 22 Mars 2012 ont mis fin au régime en place et empêché la tenue des élections, provoquant ainsi une rupture de l’ordre constitutionnel. Des effets conjugués de ces diverses actions, se sont traduits par une remise en cause des principes de base de l’Etat du Mali, son intégrité territoriale, l’unité nationale et la cohésion sociale.
«Aussi, pour juguler cette crise, les autorités de la transition et la Communauté Internationale, à travers la CEDEAO, l’Union Africaine, l’Union Européenne, l’Organisation Internationale de la Francophonie, pour ne citer que celles-là, ont-elles entrepris des actions pour rétablir l’intégrité du territoire national. En commençant par le retour à l’ordre constitutionnel et l’élaboration d’une feuille de route pour la transition qui engage le Gouvernement à instaurer un dialogue entre Maliens pour les réconcilier. Pour la mise en œuvre de cette réconciliation une Commission Dialogue et Réconciliation a été mise en place (CDR)», a-t-il conclu.
La CRD a pour mission de rechercher, par le dialogue, la réconciliation entre toutes les communautés maliennes. A ce titre elle est chargée de recenser les forces politiques et sociales concernées par le processus de dialogue et de réconciliation; identifier les groupes armés éligibles au dialogue conformément à la feuille de route, enregistrer les cas des violations des droits de l’Homme commis dans le pays du début des hostilités jusqu’à la reconquête totale du pays, proposer les moyens de toute nature susceptible de contribuer à surmonter les traumatismes subis par les victimes, identifier et faire des propositions pour la réalisation des actions destinées à renforcer la cohésion sociale et l’unité nationale, mettre en exergue les vertus du dialogue et de la paix, contribuer à l’émergence d’une conscience nationale et à l’attachement de tous les citoyens à l’intérêt général et, enfin, promouvoir les valeurs démocratiques et socioculturelles du terroir, singulièrement le respect du droit à la différence.