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Hivernage : quand les aides ménagères retournent au village…
Publié le mardi 14 aout 2018  |  L’Essor
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Disons le sans ambages et même crûment : elles sont devenues les femmes à tout faire dans nos foyers même à s’occuper des époux de leurs patronnes. Elles, ce sont les aides ménagères communément appelées « bonnes » qui se tapent presque tout le travail dans la maison. Les aides ménagères sont, très souvent, les premières à se lever et les dernières à se coucher après avoir accompli «la corvée quotidienne» qu’on leur impose.

Ces petites mains qui sont devenues essentielles dans nos foyers comme l’huile dans le fonctionnement d’un moteur, retournent généralement dans leurs localités d’origine à l’approche de l’hivernage. Elles rapportent dans les travaux champêtres de précieux coups de main aux parents restés aux villages.

L’exode des aides ménagères n’est pas un phénomène nouveau dans notre pays. Elles se ruent vers les centres urbains, notamment la capitale, à la recherche de trousseaux de mariage et sont employées dans les ménages.

D’autres « montent » à Bamako par nécessité parce qu’elles sont simplement des soutiens de famille. Ces «bonnes» à tout faire sont rémunérées, généralement, entre 7 500F et 10 000F par mois. Mais de plus en plus certaines ONG ou associations tentent de mieux structurer l’emploi des aides ménagères. Elles imposent des salaires qui avoisinent le salaire minimum interprofessionnel garanti (SMIG) malien voire plus avec des horaires précis.

Ces organisations et associations porteuses du combat des aides ménagères imposent, aussi, une journée libre pour ces petites mains à tout faire. Même si nos voisins Sénégalais gardent une bonne longueur d’avance sur nous dans le bon traitement des aides ménagères, notre pays aussi déploie de gros efforts dans ce sens, en attestent les traitements, de plus en plus conséquents, accordés aux «Bonnes». L’hivernage est une autre réalité dans notre pays. Les «Bonnes» retournent chez elles et leur départ est vite ressenti dans les familles. Certains couples implosent même du fait de cette situation.

Les employeuses des domestiques qui se font rares à partir du mois de juin, commencent à grincer des dents. Ce qui est rare est précieux. Les aides ménagères intègrent cette philosophie et placent très haut la barre. Certaines réclament une rémunération de 15 000 Fcfa par mois.

Nous avons pu recueillir quelques témoignages d’aides ménagères. Fatoumata Kamaté et Oumou Coulibaly sont originaires de San. La seconde confie qu’elle fait un incessant va-et-vient entre son village natal et Bamako depuis des années. Mais à chaque hivernage, elle retourne au village pour cultiver. A la fin de la saison des pluies, elle regagne la capitale. Fatoumata Traoré est ressortissante de Massala dans la Région de Ségou. Chaque année, elle vient chercher un peu d’argent pour aider ses parents. « Je rentre au début de l’hivernage. C’est une principe pour mon père de réunir tous ses enfants en début d’hivernage, même mes frères qui sont en ville y retournent cultiver», raconte-t-elle.

Le retour massif des aides ménagères dans leurs villages provoque une pénurie de domestiques à Bamako. Mme Coulibaly Aminata Traoré reconnaît que la situation est difficile à vivre pour certaines épouses qui se reposent exclusivement sur les «Bonnes». «Je suis fonctionnaire depuis dix ans et passe la journée au bureau. Je suis contrainte de confier la garde de mes trois filles à ma bonne qui retourne au village pendant l’hivernage. Mais en attendant son retour, je suis obligée de recruter une autre femme de ménage ou de trouver d’autres alternatives, explique cette mère de famille. C’est un phénomène gênant puisque les enfants finissent pas développer des liens forts avec les domestiques», explique-t-elle.

Mme Coulibaly fait bon cœur contre mauvaise fortune. Elle trouve même normal le retour des aides ménagères auprès de leurs parents pendant l’hivernage mais affirme aussi avoir croisé des filles hostiles au retour. Mais notre interlocutrice qui garde son instinct de mère de famille conseille aux récalcitrantes de retourner au village pendant l’hivernage.

Aminata DIAKITÉ
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L’Essor N° 17187 du 17/5/2012

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