Le Mali, à l’instar de la communauté africaine, a célébré, ce vendredi 10 août, la Journée africaine de la décentralisation et du développement local (JADDL). Le thème retenu pour cette année est : «Lutter contre la corruption au niveau local : une voie durable pour transformer l’Afrique à partir de ses territoires». Ce thème vise à sensibiliser davantage les acteurs de la décentralisation sur la nécessité de promouvoir le principe de la redevabilité et la culture de la transparence dans la gouvernance locale.
Au plan national, l’événement a été marqué par une conférence de presse animée par le ministre des Collectivités territoriales, Alhassane Ag Hamed MOUSSA, à la Maison de la presse du Mali, en présence du président de l’Association des municipalités du Mali, Boubacar BAH, du Directeur général des collectivités territoriale, Abdrhamane CISSE ainsi que des représentants des PTF.
Rappel
Célébrée chaque 10 août, la Journée africaine de la décentralisation et du développement local (JADDL) a pour principal but de promouvoir et de célébrer les valeurs et les principes de la Charte africaine de la décentralisation, de la gouvernance locale et du développement local, adoptée lors de la Session Ordinaire de la Conférence des Chefs d’Etas et de Gouvernements, tenue du 26 au 27 juin 2014 à Malabo (Guinée Equatoriale).
Elle constitue une occasion pour les acteurs de faire le bilan des actions engagées en matière de décentralisation et de développement local, de souligner les défis majeurs auxquels sont confrontés nos pays dans la mise en œuvre de leurs politiques de décentralisation, et enfin de faire des réflexions sur la problématique de la mise en œuvre de ces politiques.
Dans son exposé, le chef du département en charge des collectivités a saisi l’occasion pour jeter un regard rétrospectif sur le chemin parcouru afin de mieux situer les enjeux et défis du moment et esquisser les perspectives d’approfondissement de la décentralisation à court et moyen termes.
Etat des lieux
Faisant l’état des lieux, le ministre, Alhassane Ag Hamed MOUSSA, a rappelé que le processus de décentralisation généralisée à l’ensemble du territoire malien, initié dans les années 90 et mis en œuvre depuis 1999, a permis certaines avancées significatives. Il a cité, à ce propos, la mise en place de 816 collectivités territoriales dont 746 communes, 49 cercles, 10 régions et une collectivité territoriale à statut particulier, le District de Bamako.
Par ailleurs, le paysage institutionnel des collectivités territoriales est marqué par le fait que les conseils de ces collectivités territoriales ont été élus puis renouvelés à travers 4 élections : 1999, 2004, 2009 et 2016. De même, a-t-il précisé, pour cette dernière élection, seulement les conseillers communaux ont été élus dans la perspective du changement de mode de scrutin pour les cercles et les régions. A ce niveau, il a rappelé que les élections n’ont pas pu se tenir dans 59 communes.
Les acquis
Parmi les avancées, le ministre AG HAMED MOUSSA souligne le fait que lors des prochaines élections à venir dans chaque niveau de collectivité, les conseils de cercles et régionaux seront élu au suffrage universel direct alors qu’ils étaient élus au suffrage indirect au cours des 3 dernières élections.
A l’issue des élections communales de novembre 2016, le Mali compte 10.779 conseillers dont 2.856 femmes (11 maires et 238 adjointes).
Le Mali, en matière de décentralisation, dispose d’un plan global et détaillé de transfert des compétences et de ressources aux collectivités.
Ce plan définit les modalités de transferts de compétences dans 18 domaines à travers des décrets. Les transferts de ressources représentent 326, 2 milliards de FCFA, soit 19,77 % des ressources de l’Etat, aux collectivités territoriales en 2018 contre 8% en 2011. Rappelons que l’objectif initial de l’actuel gouvernement, de transfert de ressources financières aux collectivités, était de 30%.
Les Défis
Mais, l’arbre ne doit pas cacher la forêt, dit-on. En dépit des progrès enregistrés, le ministre a reconnu que certaines difficultés persistent. Elles sont liées notamment à la faiblesse des ressources propres des collectivités territoriales, à l’insuffisance de la redevabilité des élus par rapport aux populations ainsi qu’à des dysfonctionnements perceptibles çà et là dans l’exercice de la maîtrise d’ouvrage du développement local et régional.
Pionnier en la matière, en 2017, le Mali fait partie des 4 premiers pays africains qui ont signé et ratifié la Charte africaine des valeurs et principes de la décentralisation, de la gouvernance locale et du développement local sur les 12 pays signataires du continent.