OUAGADOUGOU - Les pourparlers entre la délégation gouvernementale malienne et les différents groupes armés du nord du Mali qui sont en cours depuis samedi à Ouagadougou sous la présidence du chef de l' Etat du Burkina Faso, Blaise Compaoré, visent d' aboutir à un accord important attendu à plus d' un titre.
Les différents groupes armés que sont le Mouvement national de libération de l' Azawad (MNLA), le Haut conseil pour l' unité de l' Azawad (HCA), venus en commission conjointe, les Mouvements et forces patriotes de résistances ainsi que le Mouvement arabe de l' Azawad (MAA).
Ces différents ont entamé des discussions dimanche en huis clos sur un plan de travail proposé par le président burkinabé Blaise Compaoré, médiateur de la crise malienne.
Ce plan s' articule autour de la cessation des hostilités qui créera les conditions de sécurité indispensables à la tenue d' élections libres et transparentes tout en favorisant le retour des réfugiés et des personnes déplacées; le redéploiement de l' administration générale, des services sociaux de base, des forces de défense et de sécurité au Nord du Mali et en particulier à Kidal selon des modalités pacifiques qui seront à négocier.
En outre, ce plan de travail évoque la création de mécanismes de suivi et d' évaluation comme mesure d' accompagnement composé des pays et organisations partenaires techniques et financiers du Mali ainsi que la poursuite des pourparlers de paix après l' élection présidentielle en vue de l' établissement d' une paix définitive et d' un développement durable et inclusif dans le nord du Mali, selon le médiateur de la crise malienne, le président du Faso.
En attendant la signature d' un accord ce lundi, l' ensemble des protagonistes ont exprimé leur souhait pour la gestion définitive de cette crise.
Comme en témoignent les propos du chef de la délégation gouvernementale malienne, Tiébilé Dramé, ancien ministre malien des affaires étrangères et conseiller spécial du président malien, chargé de négocier avec les groupes armés du nord du pays, qui a en effet "réitéré l' engagement du Mali à trouver, par le dialogue, une solution à la crise que nous traversons".
Tout en précisant que "le présent dialogue inclusif vise à créer les conditions propices à la tenue de l' élection présidentielle sur toute l' étendue du territoire national", M. Dramé a insisté sur "le respect de l' intégrité territoriale et de l' unité nationale du Mali, du respect de la laïcité et de la forme républicaine de l' Etat".
Le porte-parole de la commission conjointe MNLA/HCA, Mahmoud Djéry Maïga, a exprimé la même détermination pour une gestion définitive de la crise qui oppose les maliens.
"Nous mesurons l' importance des enjeux des défis qui nous attendent et nous souhaitons que cette rencontre soit le début d' un règlement définitif de cette crise", a précisé M. Maïga.
Du côté des Mouvements et forces patriotiques de résistance, un regroupement de groupes armés sédentaires du nord du Mali, ceux-ci ont également exprimé le même engagement pour la stabilisation de leur pays, tout comme le MAA qui se dit "favorable à la paix au Mali".
Selon un observateur de la scène politique malienne, "il ne reste qu' à souhaiter que l' ensemble de ces déclarations faites de part et d' autres se concrétisent pour qu' on ait enfin la paix, sinon toutes les conditions seraient réunies pour l' armée malienne entre dans la danse, comme le dit".
Pour rappel, le ministre malien de la Défense et des anciens combattants, le général de brigade Yamousssa Camara, a avait déclaré le 30 mai dernier à Koulikoro que "l' armée malienne est prête à agir en cas d' échec des négociations avec le MNLA".