Edgar Pizani a dit avec juste raison: «Une Afrique en charpie est une menace pour la paix du monde; une Afrique en construction est une promesse. Il est temps que le monde comprenne que son intérêt rejoint son devoir: il ne peut pas ne pas venir à la rescousse de l’Afrique.»
Pour le meilleur déroulement de la présidentielle du 29 juillet 2018, l’Union européenne (UE), l’Union africaine (UA), la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), la Francophonie ont envoyé plein d’observateurs internationaux au Mali pour superviser ladite présidentielle. Ils sont des plus nombreux à venir dans notre pays pour encadrer le scrutin présidentiel en vue de le rendre crédible.
En fait, bien avant la date de ce scrutin, beaucoup d’anomalies avaient été relevées dans les préparatifs dudit scrutin, non seulement par ce qu’on appelle opposition, mais aussi par les observateurs de la vie politique nationale.
Entre autres, il a été maintes fois signifié aux gouvernants, ainsi qu’à l’opinion nationale et internationale que la période de turbulence que traverse le Mali depuis un certain temps ne peut permettre la tenue d’élection crédible et transparente pour le prestige d’une démocratie qui se veut porteuse d’espoir. A ce niveau, il y a deux (02) calculs:
– Les tenants de la mouvance présidentielle tiennent inconditionnellement au 29 juillet pour le premier tour car ils craignent un vide institutionnel si ce scrutin ne se tenait pas à la date indiquée.
– En cas de non tenue de ce premier tour, ce 29 juillet, l’opposition pourrait déclarer le président disqualifié pour gérer une transition.
Ainsi il n’est plus un secret pour personne que sur le plan économique le régime IBK a échoué et n’a plus rien à proposer de potable aux masses laborieuses de notre peuple.
Sur le plan sécuritaire, nul doute que c’est la mort dans l’âme des Maliens: chaque jour que Dieu fait, ce sont des femmes et des femmes qui tombent sous les balles des terroristes, des bandits armés et même par une guerre intercommunautaire ineffable dans le centre du pays.
Mieux, si ce ne sont pas les hommes de la blouse blanche qui vont en grève pour la non-satisfaction de leur cahier de doléances tout comme les magistrats, ce sont les préfets qui se font entendre pour de meilleures de travail.
Leur refus de distribution des cartes d’électeurs en fut une des manifestations de leur malaise.la vie est si chère aujourd’hui dans notre pays que notre peuple ne sait plus à quel saint se vouer. Même si le gouvernement a reconnu des anomalies dans les fichiers la problématique des fichiers parallèles n’a trouvé le moindre dénouement heureux pour notre peuple.
Ce qui compte pour le régime IBK est et reste un deuxième mandat pour le président, peu importe si le premier quinquennat a été un échec palpable.
Les observateurs internationaux ont suivi le déroulement du premier tour de la présidentielle qui s’est tenu il y a juste neuf jours. Les difficultés d’obtention de carte d’électeur, la question des fichiers parallèles, l’éloignement de certains électeurs de leur bureau notamment en campagne, ont sérieusement entaché la crédibilité du scrutin.
Pire ! L’Etat malien a reconnu que 766 bureaux de vote n’ont pas ouvert leur porte pour permettre aux 383 000 citoyens d’opérer leur choix parmi les vingt-quatre (24) candidats prétendants au fauteuil de Koulouba. Mais, le gouvernement n’a pas dit jusqu’ici, à notre connaissance, où sont situés ces 766 bureaux de vote où le vote n’a pas eu lieu.
Curieusement, les différents observateurs internationaux, malgré cette maldonne, ont déclaré que le scrutin s’est déroulé de manière satisfaisante dans l’ensemble.
Dans quel autre pays du monde pourrait-on oser dire que le scrutin est régulier avec à la clé 766 bureaux de vote qui n’ont pas fonctionné ?
La leçon à tirer de cette conclusion c’est que les observateurs internationaux ont failli à leur devoir d’impartialité dans notre pays. Pourtant, ils sont rémunérés par leur mandat respectif.
Le fait de déclarer le déroulement du scrutin ‘’satisfaisant’’ ne s’explique donc pas autrement que par leur volonté de fermer les yeux sur de telles anomalies qui privent ledit scrutin de toute crédibilité. Mais leur appréciation se comprend parfaitement dans la mesure où toute neutralité est une non-neutralité. Pour quel intérêt ? Eux seuls le savent vraiment !
En tout état de cause, refuser de choisir est aussi un choix: c’est ‘’choisir de ne pas choisir’’. Que les observateurs nationaux, payés par l’Etat malien, choisissent de ne pas condamner les nombreuses irrégularités constatées, cela pourrait se comprendre !
Mais ceux qui sont venus d’ailleurs ne devaient pas se sentir liés pour ne pas exiger de l’Etat malien une réponse convaincante aux réserves faites par les autres candidats. C’est seulement ainsi qu’on pourrait parler de fiabilité des résultats du premier tour de la présidentielle de 2018. Pour le bonheur du Mali.
Et l’achat des consciences ? N’ont-ils rien vu là aussi ? Décidément il y a problème !