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Prémices d’un conflit interethnique : Vives tensions entre éleveurs et paysans à Néguéla
Publié le vendredi 17 aout 2018  |  Le Pays
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Les agriculteurs de l’arrondissement de Neguela et environs se plaignent de plus en plus de leur maire, Youssouf Nana Kassé, soupçonné de collusion avec les Peulhs, pour couvrir ainsi les actes de provocation de ces éleveurs qui plongent les agriculteurs bambaras dans la famine en amenant leurs bêtes paître sur leurs champs ainsi dévastés avant les récoltes. Le fâcheux : les victimes semblent ne plus croire en la justice après les mésaventures de l’un d’eux.

Selon les témoignages recueillis par l’équipe du journal Le Pays dans un village dont nous tairons le nom, un jeune agriculteur dénommé Soumaila Diarra, domicilié actuellement au village de Mariko II, situé à 7 km de Neguela, a été placé en détention suite à la décision d’un juge du Tribunal de Kati. Il aurait payé une somme colossale pour recouvrer la liberté, l’année dernière. Ce qui a provoqué une frustration généralisée des agriculteurs de la localité car d’un statut de victime dans les faits, Soumaila Diarra est passé, devant la loi, à celui de semeur de troubles.

Que lui reproche-t-on ? D’avoir quitté son champ pillé par des animaux pour aller chercher le propriétaire des bêtes et de s’adresser directement à lui. Ce qui a provoqué un affrontement armé. En effet, à en croire les témoignages reçus, l’agriculteur Soumaila Diarra aurait été poursuivi par le peulh propriétaire des bœufs, machette en main, dans l’intention de le tuer parce qu’il a osé aller lui demander s’il était le propriétaire des animaux. Lorsque le jeune frère de Soumaïla Diarra a appris la nouvelle, il a saisi automatiquement son fusil pour venir à la rescousse de son grand-frère qui cherchait à se sauver de la mort que tentait de lui imposer l’éleveur à l’arme blanche. Et le jeune frère, sans se poser trop de questions, a immédiatement ouvert le feu sur celui qui pourchassait son grand-frère, lui occasionnant de graves blessures, selon nos renseignements. Le blessé a été intégralement pris en charge jusqu’à sa convalescence par les deux agriculteurs.

Pour avoir quitté son champ afin de se rendre auprès de l’éleveur dont les bœufs sont la source de tous ces maux, le verdict du tribunal de Kati a été en faveur des peulhs « qui s’étaient d’ailleurs unis pour défendre leur frère » croient dur comme frère les paysans de la localité.

C’est vrai que l’on ne doit chercher à se faire justice et nul n’est censé ignorer la loi. Mais s’asseoir dans un bureau climatisé pour voir le problème sous cet angle, reviendrait à activer le feu déjà allumé pour le rendre ardent. En effet, il faut se mettre à la place de ces braves paysans qui voient ainsi, à chaque fois, leur espoir de récolte s’envoler, parce que les bêtes des éleveurs sont passés tout détruire dans les champs. Ce que prouvent les témoignages recueillis sur place, à travers lesquels, les peulhs sont présentés comme responsables de provocation en ne cherchant pas à maîtriser leurs animaux qui causent ainsi la famine dans ces coins de brousse, en empêchant les récoltes des paysans.

C’est vrai que, comme dit la loi : « Tout fait de l’homme qui cause à autrui un dommage oblige celui par la faute duquel il est arrivé à le réparer », mais faudrait-il que la justice soit saisie et qu’elle puisse agir en un temps record pour que les paysans, qui ne comptent que sur leur culture ainsi dégradée, puissent rentrer rapidement dans leurs droits. Ce qui suppose des efforts de communication et de sensibilisation des populations rurales de la zone, de la part des autorités dont l’implication est plus que jamais attendue afin de mettre cette localité à l’abri de toute escalade de violence.

Pour le moment, la tension monte et l’actuel maire de Neguela, Youssouf Nana Kassé, selon les cultivateurs témoins de cet incident, n’a, à aucun moment, songé à prendre des mesures idoines pour freiner ces pratiques sources de conflit entre paysans et éleveurs. En plus de l’indifférence du gouvernement via ses autorités déconcentrées et décentralisées.

De toute façon, mieux vaut exposer cette situation pour alerter afin que des mesures préventives soient prises, que de la passer sous silence et atteindre qu’elle dégénère pour se mettre à la dénoncer. D’où notre appel aux autorités afin qu’elles puissent agir rapidement et mettre fin à cette situation calamiteuse. En ne le faisant pas, jusqu’à présent, malgré les conflits récurrents, l’on se demande si les gouvernants actuels ne souhaitaient pas avoir un autre conflit intercommunautaire entre ces peulhs éleveurs et ces bambaras agriculteurs dans cette partie du pays. Surtout que, pareils problèmes, il en existe dans plusieurs parties du pays.

Mamadou Diarra, stagiaire
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