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Au Mali, l’opposition veut entrer en "résistance" face à IBK
Publié le samedi 18 aout 2018  |  AFP
Marche
© aBamako.com par Momo
Marche de l’opposition
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Bamako, 18 août 2018 (AFP) - L'opposition au Mali n'accepte pas sa défaite,
48 heures après l'annonce de la réélection du président Ibrahim Boubacar
Keïta. En attendant une hypothétique invalidation des résultats, un bon
millier de ses partisans ont manifesté samedi à Bamako, où leur chef de file a
appelé à "résister".
Ibrahim Boubacar Keïta, dit "IBK", 73 ans, a été proclamé vainqueur du
second tour d'une présidentielle jugée cruciale pour l'avenir du Sahel mais
qui a peu mobilisé au Mali, un pays toujours confronté à la menace jihadiste
malgré cinq années d'interventions militaires internationales.
Son adversaire Soumaïla Cissé, un ancien ministre des Finances de 68 ans, a
été crédité de moins d'un tiers des votes (32,83%), selon les chiffres du
ministère de l'Administration territoriale rendus publics jeudi.
Mais M. Cissé, qui lors de la présidentielle de 2013 avait très rapidement
reconnu sa défaite, a cette fois rejeté "catégoriquement" ce résultat, le
qualifiant de "mascarade", "fruit pourri d'une fraude honteuse". Selon ses
propres calculs, il a "remporté cette élection avec 51,75% des suffrages".
Soumaïla Cissé a introduit des recours devant la cour constitutionnelle,
qui annoncera lundi à 10H00 GMT les résultats définitifs, même si l'opposition
doute de l'impartialité de cette haute juridiction qui avait balayé ses
plaintes après le premier tour.
A l'appel du leader de l'opposition, un bon millier de ses partisans se
sont réunis face à la mairie de Bamako samedi matin, encadrés par des dizaines
de policiers en tenues antiémeute. Lorsque Soumaïla Cissé a fait son
apparition, le son strident des vuvuzelas et les cris "IBK voleur" ont
redoublé, ont constaté des journalistes de l'AFP.

- 'Démission du gouvernement' -

Le cortège a parcouru le centre ville jusqu'aux environ de la place de
l'Indépendance, toujours sous la surveillance des forces de l'ordre, avec à sa
tête l'activiste et homme de radio Ras Bath, très populaire auprès de la
jeunesse malienne.
"Le pouvoir est illégal. Cette fois-ci c'est notre tour, nous avons gagné,
nous continuerons nos marches jusqu'à la démission du gouvernement", assurait
Fatoumata Konaté, membre du bureau politique de l'URD, le parti de M. Cissé.
"Nous ne pensons pas qu'il y a défaite. Nous n'allons pas reconnaître le
vol", a abondé l'un des porte-parole de l'opposition, Nouhoum Togo, en
fustigeant les dirigeants étrangers qui, comme le président français Emmanuel
Macron, ont congratulé IBK avant même le verdict de la cour constitutionnelle.
"Ceux qui acceptent de féliciter les voleurs sont aussi de gros voleurs", a
accusé ce vétéran de la politique malienne.
"La fraude est le pire des crimes que l'ont peut cautionner", a jugé Ras
Bath lors des discours de fin de manifestation, s'interrogeant sur "ce que
révèle" les félicitations de la France ou des Nations unies, fortement
engagées depuis des années au Mali avec des milliers d'hommes pour lutter
contre la menace jihadiste, en particulier dans le nord.

- 'Ruiner le pays' -

Ibrahim Boubacar Keïta aura en priorité la lourde tâche de relancer
l'accord de paix conclu en 2015 avec l'ex-rébellion à dominante touareg. Sa
mise en oeuvre accumule les contretemps et n'a pas empêché les violences de se
propager du nord vers le centre du pays et vers le Burkina Faso et le Niger
voisins.
Au contraire, il va "ruiner le pays de ses forces vives", faute de
développer l'économie et restaurer la sécurité, a accusé Soumaïla Cissé, juché
sur la plateforme d'un camion, une écharpe aux couleurs du Mali en
bandoulière.
"Attendez-vous à tout", a-t-il lancé à ses partisans, en dénonçant la
"police politique" du pouvoir. "Mais résistez!", a-t-il ajouté, en promettant
que les manifestations reprendraient "après la fête" de la tabaski la semaine
prochaine, comme on appelle en Afrique de l'Ouest l'Aïd el-Kebir, et dont la
préparation occupe l'esprit d'une grande partie des Maliens.
Depuis l'annonce de sa victoire, M. Keïta s'est quant à lui contenté de
"remercier du fond du coeur" les Maliens sur sa page Facebook.
siu/jpc
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