La Cour constitutionnelle malienne doit annoncer les résultats officiels de la présidentielle, en principe, lundi 20 août à 10h TU. Selon les résultats provisoires donnés jeudi dernier, IBK l'emporte avec 67,2% des suffrages contre 32,3% pour Soumaïla Cissé, qui a déposé un recours devant les Sages. Ces derniers ont 24 heures pour se prononcer. En attendant, la Coalition pour l'observation citoyenne des élections au Mali (Cocem) a publié son rapport sur le second tour de l’élection et s’interroge sur les résultats, notamment dans près de 400 bureaux de vote.
Le rapport de la Cocem est basé sur les résultats publiés, jeudi, par le ministère de l'Administration territoriale. L’organisation félicite le gouvernement pour avoir publié les résultats, bureau de vote par bureau de vote, comme elle le demandait, mais le rapport souligne quand même que les « incohérences » relevées au premier tour sont également présentes au second tour « à une échelle plus conséquente ».
A la lecture des tableaux chiffrées de la Coalition pour l'observation citoyenne des élections au Mali, on remarque effectivement que plus de la moitié des 22 675 bureaux de vote du pays présentent des scores élevés en faveur d'un candidat. La Cocem a déterminé trois seuils : 80, 90 et 100%. Près de 400 bureaux ont donné l'ensemble de leurs suffrages à un candidat. En majorité il s'agit de votes en faveur du président sortant.
Pour Fatoumata Sékou-Dicko, de la Cocem, ces bureaux à 100% sont une source d'interrogation. « Il est important que l’on puisse l'expliquer un peu, pour la compréhension. C’est peut-être explicable mais, en l'état, nous ne disposons pas d'éléments pour l’expliquer. C'est pourquoi nous avons demandé aux autorités compétentes, peut-être au niveau local, qui ont supervisé tout cela, de voir quelles explications ils peuvent fournir. Les autorités de Bamako sont en contact direct avec les autorités, au niveau local, et il y a peut-être une explication que les gens peuvent donner et qui peut contribuer à apaiser les appréhensions des uns et des autres », a-t-elle précisé à RFI.
A la question de savoir quel type de preuve pourraient-ils apporter, Fatoumata Sékou-Dicko souligne que la Cocem n’est pas du tout outillée, pour le moment, pour aller dans un sens comme dans l'autre mais « pour le moment, ce qui est sûr, c'est que, a priori, 100%, cela peut dépasser l'entendement », a-t-elle ajouté.