Les leaders de l’Alliance des démocrates patriotes pour la sortie de crise (ADPS) ont rencontré la presse le vendredi dernier au QG de la Cnas-Faso/Hère. L’objectif était de livrer aux journalistes la position du regroupement sur la situation de Kidal, les négociations avec le MNLA, des marchés publics, etc.
La conférence de presse était dirigée par Edmond Dembélé de la Cnas-Faso/Hèrè, Gaoussou Coulibaly de l’US-RDA, Nouhoum Sarr du Fad, Lamine Coulibaly, etc.
Les responsables de l’ADPS ont d’abord indiqué qu’ils n’entendent pas être complice d’un silence coupable à l’égard d’une situation dans laquelle on entraîne allègrement « le cou du Mali » dans le nœud de la corde de la désintégration. Comme prévenait Albert Einstein, »le monde est dangereux à vivre non pas tant à cause de ceux qui font le mal, mais à cause de ceux qui regardent et laissent faire ».
Les conférenciers ont ainsi rappelé que »la République du Mali est et demeure un Etat souverain avec des frontières internationalement reconnues. Il ne sied donc pas à un autre Etat, fût-il un partenaire hautement apprécié par ailleurs, de dicter à notre gouvernement la conduite à tenir vis-à-vis d’une partie intégrante de notre territoire national. A plus forte raison ni l’opération Serval dont nous saluons l’efficacité ni le mirage de milliards d’euros vaguement annoncés à Bruxelles ne donnent au président François Hollande le droit de se substituer aux autorités maliennes et de déterminer en leur lieu et place la séquence temporelle du retour de l’administration civile et des forces armées et de sécurité du Mali à Kidal ». Ils ont invité le gouvernement à tout mettre en œuvre pour que l’armée malienne et non l’armée d’un autre pays fut-il sous couvert de la Minusma, sécurise le scrutin à Kidal.
S’agissant des négociations de Ouagadougou avec le MNLA, les conférenciers ont affirmé que l’ADPS se réserve le droit de ne reconnaître aucun soi-disant pré-accord à l’élaboration duquel elle n’aurait pas été associée et aux négociations duquel toutes les autres communautés, particulièrement celles du Nord, n’auraient pas participé.
A en croire les conférenciers, en prenant unilatéralement la lourde responsabilité d’engager des discussions avec des criminels de guerre contre lesquels des mandats d’arrêt internationaux ont été lancés, le président de la République par intérim a failli à son devoir de de chef suprême de la magistrature et a pris une lourde responsabilité politique et éventuellement juridique devant le peuple et devant l’Histoire.
Ils ont lancé un vibrant appel aux forces vives de la nation à constituer très rapidement le Front populaire pour le salut national pour dénoncer les négociations engagées sous la direction de Blaise Compaoré et rejeter les conclusions qui en sortiraient, car dépourvues de toute légitimé nationale. Les responsables de l’ADPS invitent également toute la classe politique et le peuple malien à refuser toute opération de vote tant que l’armée et l’administration maliennes ne sont pas installées à Kidal.
Les conférenciers ont dénoncé aussi le manque de transparence au niveau des marchés l’Etat, notamment ceux relatifs à l’achat de véhicules pour l’armée et d’autres organismes publics, à l’attribution du marché pour la confection des cartes Nina, à l’attribution du terrain de l’IER (Institut d’économie rurale) à des opérateurs économiques et privés, à l’attribution de la licence du 3e opérateur de téléphonie mobile.