Le Réseau Libéral Africain (RLA) a suivi avec beaucoup d’intérêt le déroulement de l’élection présidentielle malienne dont les 1er et 2e tours se sont tenus les 29 juillet et 12 août 2018.
Le RLA avait fondé beaucoup d’espoir sur la réussite de ces opérations qui devrait contribuer à renforcer l’unité nationale, à consolider la paix et sortir le Mali de la crise.
Le RLA s’inquiète du contexte sécuritaire qui a prévalu durant toute cette période et surtout du climat tendu qui s’est installé depuis la proclamation des résultats provisoires.
Les circonstances dans lesquelles les résultats de cette élection ont été proclamés incitent le RLA à interpeller la Communauté internationale, à ne pas se départir de la neutralité qui sied, et à mettre tout en œuvre pour contribuer à faire la lumière totale sur les résultats de cette élection, particulièrement dans les zones d’insécurité du Nord et du Centre, dans les régions de Ségou et Sikasso où les rapports de certaines missions d’observation font état de certaines incongruités :
L’existence de bureaux de vote où le nombre de voix allouées à un seul candidat est égal à 100% ou excède 80%;
Le taux de participation de 100% ou de plus de 80% enregistré dans certains bureaux de vote contre moins de 40% au niveau national ;
L’incohérence entre le nombre de votants et le nombre de cartes d’électeurs distribués dans certaines zones ;
Diverses irrégularités et violations de la Loi électorale par des agents électoraux et certains candidats ou leurs partisans ;
La corruption, l’achat de vote des électeurs, la non disponibilité dans les bureaux de vote des cartes d’électeur non retirées ;
La violence armée ayant empêché la tenue du scrutin dans certains bureaux, la composition irrégulière de certains bureaux, l’absence d’assesseurs de l’opposition, le bourrage d’urnes, l’absence de scellée et l’annulation abusive de bulletins de vote, l’utilisation abusive et irrégulière de procuration ;
Le déplacement irrégulier de bureau de vote, la non fiabilité du fichier électoral, la réforme de la loi électorale faite en violation du Protocole de la CEDEAO sur la démocratie et la bonne gouvernance et enfin la partialité de certains membres de la Cour constitutionnelle et la violation de la Loi par ces derniers ;
La violation des libertés fondamentales, notamment les interpellations abusives de membres de l’équipe de campagne de l’opposition, la fermeture de média et les limitations d’accès à l’Internet et/ou aux réseaux sociaux.
Le Réseau Libéral Africain (RLA) appelle le Gouvernement du Mali au respect des libertés fondamentales garanties par la Constitution et la loi. Il invite les parties maliennes et la Communauté internationale à œuvrer pour un règlement pacifique et diligent de la crise post-électorale afin de favoriser un climat propice au retour de la paix et de la réconciliation nationale.
Le Réseau Libéral Africain (RLA) réaffirme son soutien et sa solidarité pleine et entière au Président Soumaila Cissé, et à son parti, l’Union pour la République et la Démocratie (URD), chef de file de l’opposition malienne, dont il salue au passage l’attachement sans faille aux principes démocratiques et le respect constant des lois et règlements de la république. Il les encourage à poursuivre résolument leur combat pour le triomphe de la vérité et celui de la démocratie au Mali.