Les Maliens de l’intérieur et de la diaspora battent le pavé
Le samedi 25 août dernier, à l’appel de l’Opposition, une véritable marée humaine a déferlé dans les rues de Bamako pour contester les résultats du deuxième tour de l’élection présidentielle. Le même jour, à l’intérieur et à l’étranger aussi, des manifestations ont eu lieu pour « dénoncer la fraude électorale ».
Le samedi 25 août 2018, une marrée humaine demandant de faire respecter le vote des maliens, a battu le pavé de la Place de la liberté à la Bourse du travail, en passant par les places OMV et de l’Indépendance. C’était à l’appel du candidat de l’alternance, de la ¨Plateforme « ensemble restaurons l’espoir», Soumaila Cissé qui a rejeté les résultats proclamés par la cour constitutionnelle et par conséquent ne reconnait pas le président élu par elle. Comme à Bamako, des marches ont eu simultanément à l’intérieur du Mali et à l’extérieur. Les Bamakois des partis politiques, de la société civile, du monde de football, etc., ont massivement répondu à l’appel de Soumaila Cissé.
Encadrée par une imposante force de sécurité comprenant les agents de la Garde nationale, de la Gendarmée, de la Police, la marche n’a enregistré aucune casse et de violence. Elle s’est passée dans le calme. Mais les slogans dénonçant la mascarade électorale, le vol, la fraude, le bourrage d’unes, la passivité de la communauté internationale, et des observateurs pour les élections (UE, UA, CEDEAO) pour dire la vérité sur le processus électoral, étaient visibles sur les pancartes ou entendue par les marcheurs.
« Non à la dictature de la fraude» ; IBK :attention à la colère du peuple souverain » ;» ; «Unis et déterminés, nous vaincrons » ; « Soumaila :élu par le peuple malien » ; «Non au président nommé :IBK » ; « Démission du ministre Ag Erlaf» ; «IBK : respecter le choix du peuple » ; « Le dernier mot revient au peuple» ; « Pouvoir du peuple, par le peuple, pour le peuple » ; « A bas Emmanuel Macron » ; «IBK :usurpateur» ; «Non aux résultats proclamés » ; « Non à la manipulation des élections » ; « Respecter le vote des maliens ! » ; « IBK : voleur ; Manassa : voleuse »….
Les milliers des marcheurs ont été on ne peut plus clairs sur les intimidations du candidat « nommé » par Manassa Dagnoko. « Les menaces ne nous font pas peur. Nous n’avons pas peur de mourir si c’est pour une cause juste, noble. Et rien ne nous fera reculer tant que la vérité n’a pas triomphé, n’a pas été dite», scandaient les marcheurs.
« Il faut respecter le choix des Maliens … »
En face de la Bourse du travail, les différents leaders qui ont pris la parole sont formels.
Le Mali ne plus marcher dans la tricherie, sur le vol des voies des citoyens dans les urnes, en votant, bourrant les urnes à la place des déplacés, en fraudant. A cause de ces faits gravissimes qui ont entachés les scrutins du 29 juillet et 12 août 2018 au Mali, le représentant du Chérif de Nioro du Sahel a, au nom de ce dernier, dit : « Le Chérif de Nioro Bouyé m’a chargé de venir à la marche, vous dire qu’il ne reconnait pas IBK comme président du Mali. Pour la simple et unique raison que les résultats des élections ont été truqués. Il m’a dit de vous dire qu’il demande à tous les citoyens de sortir pour défendre la patrie. Pour Bouyé, IBK et son gouvernement ont échoué dans la gestion du pays. IBK ne peut plus », a déclaré l’envoyé spécial du chérif de Nioro du Sahel. « An tè son ; notre victoire a été volée. Ils ont triché. Si on ne se lève pas, c’est fini pour la démocratie malienne », a indiqué Dramane Dembélé, le candidat du front pour le redressement de l’Adema Pasj.
Koniba Sidibé, le président du MODEC (Mouvement destin commun), de poursuivre en ces termes : «IBK et ses hommes ont volé. Personnes ne veut de problème dans ce pays. Il faut respecter le choix du peuple malien ».
Pour Soumaila Cissé, « ce qu’on veut c’est de respecter la loi, de mettre nos votes à leur place, avoir un président dont on peut se glorifier d’avoir élu sans triche, vol, mascarades, bourrages d’urnes, etc. On n’est sur la voie de la vérité, c’est pourquoi nous défendons le droit ». Par ailleurs, l’honorable Soumaila Cissé a salué le Chérif de Nioro du Sahel pour la justesse dans ses prises de décision. Cela prouve, dit-il, qu’il y a encore des gens véridiques, catégoriques, exacts, capable de te dire en face si tu as fauté, si tu as échoué ou pas. Pour terminer, Soumaila Cissé a salué la détermination du peuple malien de Bamako, de l’intérieur du Mali et de l’extérieur pour faire respecter leur choix, leur vote, pour que soit dit le droit, la vérité, pour dire non à la fraude électorale, aux bourrages d’urnes, etc.
Mohamed Youssouf Bathily dit Ras Bath, pour sa part, indiquera : « ce combat que nous avons entamé ensemble et qui aboutira n’est pas un combat de deux ou trois jours, mais un combat de longue haleine, nous emporterons la victoire. » Le célèbre chroniqueur ajoutera que le peuple malien n’acceptera plus qu’on lui vole sa victoire. « Que IBK et ses acolytes sachent que le peuple malien est un peuple fier et que ces camions qui aspergent de l’eau chaude ne pourront pas empêcher le peuple de réclamer sa victoire. Moussa Traoré avait déployé plus de moyens que lui pour réprimer le peuple qui a fini par le chasser du pouvoir.»
Selon Choguel Kokala Maiga, le président du MPR, ces élections ont été entachées d’irrégularités et il y a bien eu des bourrages d’urnes au nord du Mali en faveur d’IBK. « Comment des villes dont la majeur partie de la population vivent dans des camps des refugiés peuvent voter pour un candidat. Il y a eu bourrage d’urnes dans ces villes et en faveur d’IBK.
Ces résultats truqués ne reflètent pas le vote des maliens, raison pour laquelle ils sont sortis massivement ce matin pour dire à la face du monde qu’ils n’accepteront plus jamais qu’on leur vole leur victoire. Ceux qui ont empêché l’armée malienne de franchir les portes de Kidal ont été les premiers à féliciter IBK. on n’ignore le deal qui existe entre lui et ces bandits armés. Notre cause est juste, noble. Les causes justes finiront toujours par triompher, elles gagneront les esprits, les cœurs et le territoire. C’est une cause pour l’avenir. La résistance est un devoir pour les maliens avec ce qu’on vient de voir lors de ces élections. Si on ne le fait pas, on va se réveiller un jour voir à la tête du pays président élu de l’extérieur pour nous gouverner.»