A peine nommé à la tête du département, le nouveau garde des Sceaux, Malick Coulibaly montre ses bonnes intentions qui visent une justice assainie et égale pour tous les Maliens. Lui dont la nomination a fait presque l’unanimité dans les milieux judiciaire, politique, économique et social, commence vraiment à convaincre les quelques sceptiques.
La justice malienne est à la croisée des chemins. Porté à la tête de ce département, il y a deux mois, le numéro un de la famille judiciaire au Mali se montre ambitieux pour relever les défis qui se posent au 3e pouvoir.
A en juger par les nominations opérées il y a deux semaines, le chef du département veut se donner les ressources nécessaires à la réalisation de ses missions. Son choix d’un autre jeune titulaire d’un doctorat en Sciences politiques dans son cabinet du nom de Zoumana Fané en est une illustration parfaite, dit-on dans son entourage.
En jetant son dévolu sur ce jeune de 38 ans, dont le nom a été plusieurs fois inscrit aux tableaux d’honneur de prestigieuses universités françaises comme la Sorbonne, le nouveau ministre veut insuffler une nouvelle dynamique aux compétences de son cabinet.
Les camarades d’école du jeune promu ne doutent pas de sa compétence et de sa perspicacité pour honorer toute la jeunesse dont la présence dans les cabinets a été fortement recommandée par le Premier ministre, Cheick Modibo Diarra.
Le nouveau ministre de la Justice veut prouver que les jeunes ont leur mot à dire. Tout comme Zoumana Fané, d’autres jeunes ont été reconduits dans le cabinet du ministre Coulibaly à l’image de notre confrère Lamine Kéita de l’ORTM.
Pour ce qui est des urgences professionnelles, le nouveau garde des Sceaux prend déjà le taureau par les cornes. Le début de gestion des dossiers brûlants déposés sur sa table commence à redonner confiance aux justiciers et aux justiciables.
Magistrat réputé pour sa courageuse et éclatante démission alors qu’il était substitut du procureur à Kati, ce fin connaisseur de la famille judiciaire et de ses problèmes veut évoluer avec le plus grand professionnalisme qui manque très souvent à notre justice.
Lors d’une sortie télévisée le mercredi 6 sur l’ORTM au sujet de l’information judiciaire ouverte contre les présumés auteurs et leurs associés de l’agression du président Dioncounda Traoré, le nouveau ministre a annoncé – sans crier gare – sa politique de gouvernance.
Les Maliens ont certainement compris que le département de la Justice est entre les mains d’un homme de rigueur qui ne veut pas agir à pas feutrés pour atteindre les résultats escomptés.
A travers la gestion du dossier « agression du président Dioncounda », le ministre de la Justice prouve que la justice sera équitable pour tous les Maliens. A analyser ses propos, l’on comprend que nul ne sera désormais au-dessus de la loi et que la rigueur dans la gestion ne saurait empêcher la diligence dans les procédures judiciaires. En fait, le ministre voulait instruire qu’il faut débarrasser la justice des procédures expéditives qui font aussi des victimes que les procédures instrumentalisées.
Dans l’agression du président, le ministre a déjà indiqué que l’analyse du dossier impose de faire la part des choses. C’est pourquoi, sur l’ORTM, il a expliqué que les responsabilités sont à situer à trois niveaux. Il y a ceux, par leur parole ou par des actes, qui ont inspiré l’acte d’agression. Il y a ceux qui auraient pu empêcher l’agression et qui n’ont rien fait. Il y a enfin ceux qui ont matériellement commis l’acte d’agression.
Mais dans tous les cas, a-t-il précisé, l’inculpation des personnes arrêtées ne sera nullement faite de façon hâtive. Mais il a promis que les auteurs de l’agression, où qu’ils se trouvent seront traqués et jugés conformément aux règles d’une justice équitable. Même si cela nécessite un appel à témoignage public pour dénoncer les vrais auteurs . Juste pour dire que le temps des procédures bâclées est révolu et que les Maliens peuvent dorénavant compter sur leur justice.
Bardé de diplômes, le nouveau capitaine du navire judiciaire malien du haut de ses 41 ans, après avoir pris la température de ses services et tribunaux, passe la vitesse supérieure. Pour atteindre la vitesse de croisière, il a besoin de la franche collaboration des cadres de son département. Ce qui semble d’ores et déjà un acquis pour le triomphe de la justice sociale tout court.
Ben Dao
Qui est le ministre Malick Coulibaly
Natif de Bamako et âgé de 41 ans, le nouveau ministre de la Justice est un ancien magistrat. Une responsabilité qu’il a occupée après avoir décroché des diplômes au Mali et dans des prestigieuses universités françaises. Titulaire d’un doctorat en Droit privé et Sciences criminelles de l’Université de Montpellier I, il est certifié de l’Institut international des Droits de l’Homme de Strasbourg ; certifié du centre international pour l’Enseignement des droits de l’Homme dans les Universités, chargé de cours à la Faculté des Sciences juridiques et politiques.
Après son baccalauréat qu’il a décroché en 1992 au Lycée Prosper Kamara en série langues et littérature, il a fréquenté l’Ecole nationale d’Administration du Mali où il obtient sa maîtrise en sciences juridiques en 1998. Année où il s’inscrit à la faculté de droit de Paris X Nanterre pour décrocher une maîtrise en Droit privé général. De 1999-2000 il obtient son DEA en Droit privé fondamental à la Faculté de droit de Montpellier. De 2000 à 2003 il décroche son doctorat en Droit privé et sciences criminelles. De 2005 à 2007 il fréquente l’Institut national judiciaire où il suit une formation d’auditeur et passe une année de formation théorique et une année de stage pratique dans les juridictions de droit commun et d’exception, maisons d’arrêts et de correction. Il a participé à de nombreuses sessions.
Homme de droit mais aussi de lettres, Malick Coulibaly a également fait des publications. « La Procédure pénale au Mali », un manuel édité par les Editions Jamana ; Etude sur « l’Etat d’harmonisation de la législation nationale avec les instruments juridiques régionaux et internationaux ratifiés par le Mali », validée le 25 septembre 2010 sous l’égide du ministère de la Justice, garnissent sa bibliographie.