L’OPIB prévoit de produire de 18.890 tonnes de riz, 4.795 tonnes de cultures sèches (mil, sorgho, maïs de saison et de contre-saison), 19.395 tonnes de produits maraîchers et 231 tonnes de niébé
Le ministre de l’Agriculture, Baba Berthé, a visité samedi les ouvrages et les parcelles de l’Office du périmètre irrigué de Baguinéda (OPIB). La visite a débuté par la prise d’eau du canal principal située sur le barrage des Aigrettes à Sotuba. Cette prise, longue de 44 kilomètres, a été réalisée entre 1926 et 1930, selon les explications données par le directeur général de l’OPIB, Seydou Bassié Touré. La délégation a également visité la prise à deux passes réalisée par le projet d’intensification du périmètre irrigué de Baguinéda (PIB). Sur le parcours vers les parcelles de l’OPIB, la délégation a transité par l’abattoir de Sabalibougou où elle a constaté le déversement des eaux usées dans le fleuve et l’encombrement du siphon sur la rivière Koba par des plantes aquatiques nuisibles. Des paysans étaient occupés à débarrasser le siphon de ces végétaux par la seule force de leurs bras.
Sur sa parcelle de 0,30 hectare, le paysan Fousséine Traoré espère récolter 3 tonnes de maïs de contre-saison. Les recettes générées par la vente de ce maïs qui arrivera à maturité dans un mois lui serviront à supporter les frais d’installation de la campagne hivernale qui démarre (engrais, semences, pesticides et herbicides, etc.). Il a prévu un petit espace pour installer sa pépinière de riz qui sera prête au moment où le champ sera libéré du maïs.
Le paysan semencier Youssouf Doumbia était très heureux d’accueillir la délégation ministérielle dans son champ de riz de contre-saison. Il espère ainsi approvisionner d’autres paysans en semences certifiées après les contrôles requis.
La rencontre avec le personnel de l’OPIB et les paysans a été l’occasion de souligner certaines difficultés que la structure rencontre. Le directeur général Seydou Bassié Touré, dans une présentation générale, a expliqué que l’office est installé sur deux titres fonciers totalisant 19.708 hectares. Ces titres comprennent une zone irrigable de 4500 hectares, dont 2700 aménagés en maîtrise totale de l’eau qui s’étend du barrage de Sotuba à Tanima, et une zone exondée qui s’étend sur 15.208 hectares essentiellement occupés par les cultures sèches, les plantations, les pâturages et les habitations.
Le maire de la commune rurale de Baguinéda, Toumani Sidibé, a attiré l’attention de la délégation sur les amputations dont sont l’objet les deux titres fonciers. En effet, selon l’édile, les autorités de la capitale ont entrepris de grignoter les espaces couverts par les titres, mettant en péril la pérennité de la riziculture et l’existence même de la localité. Les ponctions faites au bénéfice de l’Agence de cessions immobilières (ACI), de l’Agence de cessions des zones industrielles (AZI) et de particuliers ont été dénoncées à tous les niveaux, mais sans succès, a déploré le maire de la commune rurale.
Les paysans ont aussi évoqué les difficultés rencontrées pour mettre fin à l’utilisation de la piste par les camions bennes. Leur noria incessante a fortement dégradé la piste et les paysans craignent que pendant cet hivernage, leurs productions leur restent sur les bras faute de voie praticable.
Baba Berthé a promis de s’investir pour régler le problème épineux du foncier et de l’utilisation par les bennes de la piste qui n’est pas conçue pour ce trafic.
Le ministre a salué l’engagement du personnel de l’OPIB et des paysans à réussir la campagne agricole. Les objectifs de production de la campagne agricole 2013-14 dont le lancement officiel à l’OPIB est prévu aujourd’hui, sont de 18.890 tonnes de riz et 4.795 tonnes de cultures sèches (mil, sorgho, maïs de saison et de contre-saison). La zone escompte produire 19.395 tonnes de produits maraîchers et 231 tonnes de niébé.
Le ministre Baba Berthé s’est félicité des objectifs de production assignés par l’OPIB et a réaffirmé le soutien du département aux efforts de la structure. Le ministre était accompagné de membres de son cabinet, des directeurs nationaux de l’Agriculture, Daniel Siméon Kéléma, du Génie rural, Soumaïla Samaké, du représentant du président de l’Assemblée permanente des chambres d’agriculture du Mali (APCAM), Drissa Diallo.