Dans sa première déclaration après sa réélection à la tête de la magistrature suprême, Ibrahim Boubacar Keita a officiellement tendu sa main à l’opposition. Si l’opposition accepte cette offre présidentielle, un Gouvernement d’union nationale verra inévitable le jour dans les prochaines semaines.
Isabelle Massage
A peine confirmé président de la République par la Cour constitutionnelle, IBK a tendu sa main à son adversaire Soumaïla Cissé. Lors de sa déclaration, le président a réaffirmé qu’aucun développement ne sera possible sans une véritable réconciliation entre les fils du pays.
Pour lier l’acte à la parole, IBK a ouvertement invité son rival à se joindre à lui pour développer le pays : “A mon jeune frère, Soumaïla Cissé, chef de file de l’opposition républicaine, je voudrais tendre la main. Après la bataille électorale, il y a les retrouvailles car pour bâtir un avenir de tous les possibles, le Mali doit pouvoir compter sur toutes ses filles et tous ses fils. Chacun aura sa place. La République n’exclura personne. J’en serai le garant… A chacune et chacun d’entre vous, je demande de m’accompagner”.
Pour IBK, l’unité est la plus grande urgence de ce moment singulier de notre histoire, à la fois incertain et plein de promesses : “Nous n’avons pas d’autre choix. Nous n’avons pas d’autre alternative. Nous devons être unis. Unis pour faire gagner le Mali. Unis pour notre destin commun. Unis pour notre cohésion nationale. Unis derrière nos forces de défense et de sécurité. Unis autour de notre culture, notre identité, notre pluralité, notre diversité. Unis pour la modernisation de notre économie. Unis pour la refondation de notre école. Unis pour doper nos industries. Unis pour libérer nos entrepreneurs. Unis pour faire du Mali un hub technologique et d’innovation. Unis pour répondre à nos défis écologiques. Unis autour de nos femmes. Unis pour nos paysans, notre monde rural. Unis par l’effort, le travail, l’excellence… “.
Le président de la République a également signalé que cette possible cohabitation entre la majorité et l’opposition doit se dérouler dans le respect.
Si cette main tendue du président IBK est acceptée par les membres de l’opposition, la mise en place d’un gouvernement d’union nationale s’impose. Chose qui a manqué au premier quinquennat du président IBK. Ayant tiré les leçons du passé, IBK est décidé d’aller sur des nouvelles bases.
Ce Gouvernement qui va concerner toutes les couches socio-politiques, notamment la majorité, l’opposition, la société civile, les mouvements des groupes armés… Ce gouvernement inclusif sera une opportunité pour le président IBK de faire la réconciliation nationale une réalité au Mali.
La mise en place de ce gouvernement est donc une question de semaines. Probablement juste après l’investiture officielle du président IBK le 04 septembre prochain.
Malheureusement, compte tenue de la tournure de la situation politique, il est fort probable que cette réconciliation tant souhaitée par le président élu ne soit pas concrétisée. L’opposition qui refuse toujours de reconnaitre la victoire d’IBK, ne semble pas apparemment être intéressée par une cohabitation au sein du Gouvernement.
En attendant, les tractations sont en cours entre les différents protagonistes pour éviter une crise post-électorale.