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Édito] Mali : le jour d’après
Publié le mardi 28 aout 2018  |  Jeune Afrique
Inauguration
© aBamako.com par Momo
Inauguration du Centre de Formation Professionnelle
Bamako, le 5 juillet 2018 Le Président de la République a procédé a Inauguration du Centre de Formation Professionnelle
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En deuil d’une élection qu’ils pensaient acquise et qu’ils estiment usurpée par Ibrahim Boubacar Keïta (IBK) à coups de fraudes et de bourrages d’urnes, Soumaïla Cissé et ses partisans n’ont ni le temps ni le goût de l’introspection.

On peut les comprendre : le moment est encore à la mobilisation de ce qui peut l’être, au fantasme d’un troisième tour dans les rues de Bamako et au remake, deux ans après, de la pièce gabonaise jouée par Jean Ping au lendemain de la victoire d’Ali Bongo Ondimba. L’amertume, comme la déception, n’est jamais propice à l’autocritique.
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Certes, de ce que l’on croit savoir du déroulement du scrutin présidentiel des 29 juillet et 12 août, les accusations de grivèlerie électorale localisée ne sont pas tout à fait sans fondement. De part et d’autre, d’ailleurs, la seule différence résidant dans l’inégalité d’accès à la fraude entre le candidat du pouvoir et celui de l’opposition. La dose d’artifice a-t-elle cependant été suffisante pour qu’il faille remettre en cause le résultat du second tour et estimer que, sans elle, l’alternance l’aurait emporté ? Vraisemblablement pas.

Érigées a priori en juges de paix par toutes les parties, les missions d’observation de l’Union européenne (UE) et de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF) ainsi que la représentation de l’ONU et les chancelleries installées à Bamako ne doutent pas de la validité de la réélection d’IBK, même si certains pensent qu’un écart d’une vingtaine de points entre les deux concurrents aurait été plus conforme à la réalité que les trente-quatre reconnus par la Cour constitutionnelle.

Dans un pays en pleine crise sécuritaire, où la citoyenneté est encore balbutiante et où l’équivalence entre bulletin de vote et billet de banque est toujours largement établie, on nous permettra de ne pas exiger une transparence à la norvégienne et de nous contenter de l’essentiel : Ibrahim Boubacar Keïta est bien celui qui a récolté le plus de voix au soir du 12 août 2018.
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