Bordeaux, 29 août 2018 (AFP) - Le fils de Sophie Pétronin, Sébastien
Chadaud-Pétronin, espère pouvoir aller prochainement au Mali pour voir sa mère
de 73 ans, détenue en otage dans ce pays depuis plus de 20 mois, appelant le
gouvernement à l'"aider dans cette démarche", a-t-il déclaré mercredi à l'AFP.
Dans une vidéo apparue en juin, dont le contenu n'a pas été intégralement
rendu public, l'otage française, originaire de Bordeaux, envoie un message "de
grande détresse. Elle est fatiguée, elle est dans un état désespéré", et elle
s'adresse à son fils, selon ce dernier, et lui dit "viens me voir j'ai besoin
de te voir".
Dans la même vidéo, elle ajoute à l'intention de son fils "si tu peux et si
tu le veux, viens passer un moment avec moi je te garantis qu'ils ne te feront
rien", a précisé Sébastien Chadaud-Pétronin.
"C'est une sorte de trêve de drapeau blanc qui s'est levé pour me permettre
d'aller la voir et je pense qu'il en va peut-être de sa survie", a-t-il ajouté.
"J'entends bien répondre à son appel (...) pour passer un moment avec
elle", et "j'espère que le gouvernement français m'aidera dans cette
démarche", a-t-il dit.
Il a dit sans plus de précision, par souci de "discrétion" et de
"confidentialité", dialoguer avec "un interlocuteur au Quai d'Orsay",
ajoutant: "Nous sommes tout près de réaliser cette entreprise, cette mission
qui sera peut-être une étape supplémentaire dans un processus de libération".
Il a précisé avoir eu pendant la trêve estivale "deux échanges
téléphoniques avec Jean-Yves Le Drian en personne". "A ce stade j'ai un
rendez-vous imminent qui va se faire peut-être lundi (3 septembre) ou mardi (4
septembre) pour fixer, paramétrer, acter les choses et caler les dates en vue
de cette visite", a-t-il dit.
Le fils de Sophie Pétronin a reitéré son appel à un soutien de l'Elysée.
"Cette femme, il se trouve que c'est ma mère et cette situation - le fait
qu'elle ait passée plus de 19 mois sans recevoir la visite de personne - est
insupportable et indécente", a-t-il souligné.
S'adressant au président Emmanuel Macron, il a ajouté: "Ne regardons pas
derrière, ne nous reprochons pas ni les uns ni les autres ce que l'on aurait
mal fait ou pas assez fait, trouvons les solutions", et "essayons de la sortir
de là tous ensemble".
Sophie Pétronin, dont un portrait flotte sur l'Hôtel de Région à Bordeaux,
a reçu le soutien d'Alain Rousset, le président de la Nouvelle-Aquitaine.
Interrogé par la presse après un échange à huis clos avec la famille de
Sophie Pétronin, M. Rousset a déclaré: "je fais confiance à Jean-Yves Le
Drian", le ministre des Affaires étrangères. "Le fait qu'il m'ait appelé alors
que je reçois la famille de Mme Pétronin montre son implication".
Le comité de soutien de l'otage française devrait diffuser sur le site
libérons-sophie.fr l'intégralité de la vidéo apparue en juin, jeudi 6
septembre à 12h00, a précisé son fils.
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