« Le rapport est accablant et ce n’est que la pointe de l’iceberg, s’exclame Le Monde Afrique. Pour la première fois, les Nations unies, via leur groupe d’experts indépendants sur le Mali, dénoncent, noms à l’appui, l’implication de membres de groupes armés signataires de l’accord de paix d’Alger ou désignés comme "coopératifs" dans des attaques terroristes, mais aussi dans le trafic de migrants et de drogues. […] Ce document de 71 pages, daté du mercredi 8 août, poursuit Le Monde Afrique, révèle la participation d’Alkassoum Ag Abdoulaye, le chef d’état-major de la CPA, la Coalition du peuple pour l’Azawad, dans la double attaque terroriste qui a visé le camp militaire de Soumpi, dans la région de Tombouctou, les 24 octobre 2017 et 27 janvier 2018. […] Selon nos informations, pointe Le Monde Afrique, le cas de Soumpi n’est pas isolé. Au moins trois autres attaques terroristes auraient été perpétrées avec l’aide de membres de groupes armés dits "coopératifs". Pour le panel d’experts indépendants mis en place en février, le rôle d’Alkassoum Ag Abdoulaye ne s’arrête pas là : il aurait aussi "contribué à coordonner les katibas [unité de combattants] dans la région de Mopti". »
Alors, « Alkassoum Ag Abdoulaye n’est pas un terroriste en tant que tel, explique une source diplomatique interrogée par Le Monde Afrique, il a profité d’occasions pour récupérer des armes et des munitions. C’est tout l’objectif de ce rapport : montrer qu’il y a des stratégies opportunistes individuelles qui ne mettent pas en cause les groupes mais bien des individus. Des acteurs invisibles qui ont des intérêts particuliers et qui ralentissent la mise en œuvre de l’accord de paix pour les défendre. »
Maire et… terroriste !
Autre exemple, issu de ce rapport onusien, cité cette fois par L’Observateur Paalga à Ouagadougou, celui du maire de Talataye dans la région de Gao, « un certain Salah Ag Ahmed , présenté comme un grand dignitaire du HCUA, le Haut Conseil pour l’unité de l’Azawad, serait en même temps "officier de liaison avec Ansar Dine et le groupe Etat islamique dans le grand Sahara". »
Le rapport cite encore d’autres noms, pointe le quotidien burkinabé, « comme ceux de Mahamadou Ag Rhissa du HCUA qui contrôlerait le passage des migrants à Talhandak tandis que Baye Coulibaly, qui fricote avec le GATIA, serait l’un des principaux passeurs de Gao. »