Au-delà de la polémique mesquine autour de «qui a gagné et qui a perdu», il est à craindre un remake de la situation qu’on a vécue ces cinq dernières années. On n’avance pas, mais on ne recule pas non plus (peut-être) : du sur-place.
Même s’il semble établi que «Tout change en permanence et qu’il n’y a qu’une seule constance dans l’univers : le changement» ; il est fort à parier qu’on ne vive pas un changement de comportement de la part du régime reconduit à la faveur de la présidentielle du 29 juillet et du 12 août.
Du moins, tant que l’impunité sera la sentence pour les corrompus et les corrupteurs. Tant que le président élu attendra la dernière année de son mandat pour se réveiller. Tant que la progéniture du président aura le vent en pompe. Tant que le vent sera le meilleur allié du régime et de la troupe de cadres costumés.
Bien mérité pour un peuple groggy ? Pas tout à fait quand on sait que ce peuple dénombre en son sein plus de huit millions d’analphabètes. Il y a comme une volonté de s’amuser à ses dépens. Il faut espérer que le chaos ne soit la seule alternative pour ce peuple (pas une Nation).
La présidente de la Cour constitutionnelle a beau dire que le président élu est auréolé de la légalité et la légitimité nécessaires, il y a un déficit de légitimité indicible pour le nouveau président. Lequel préside aux destinées d’une population de 18 millions d’individus sans en avoir le quitus de 2 millions. Les plus de 16 autres millions de Maliens ne sont pas des imbéciles. C’est donc avec le feu qui couve sous la cendre, qu’il ne devrait pas jouer.