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Avortement clandestin des jeunes filles au Mali : Un drame qui prend de l’ampleur de nos jours
Publié le vendredi 31 aout 2018  |  L’Indicateur Renouveau
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L’avortement clandestin fait des ravages de nos jours. Bien qu’il soit le fait d’interrompre volontairement une grossesse avant son terme, il est considéré par certaines jeunes filles maliennes comme un signe de célébrité. Selon des personnes interrogées, cette pratique nuit gravement à la vie des jeunes filles.



Orpheline de père, et âgé d’une trentaine d’années, K. Coulibaly, nous a raconté ces moments terribles qu’elle a subis après avoir avorté. Elle a expliqué son histoire avec une voix tremblante, affirmant ceci : « Il fallait que j’aide ma maman, vu les conditions difficiles dans lesquelles nous vivons. J’avais peur de mes parents. C’est quand j’avais 18 ans que j’ai fait avorter ma première grossesse. C’est un moment que je n’oublierai jamais dans ma vie. Je regrette ce qui m’est arrivé».

En effet, beaucoup de ces jeunes filles ignorent que l’avortement a des conséquences lourdes sur leurs santés et qu’au finish, ceci peut même les conduire à la mort en cas de complication.

« Il y’a un homme qui venait prendre du thé devant notre porte et qui ne me quittait pas des yeux quand je partais récupérer l’argent de ma maman. Il m’a demandé un jour d’aller prendre un pot avec lui le lendemain soir. Finalement, j’ai accepté sa proposition en cachette. Et malheureusement, cette soirée fut pour moi le début d’un malheur. Car après cet acte, l’homme a disparu et je n’avais plus de ses nouvelles.

Et je n’ai pas eu le courage de le garder comme un souvenir. Donc, j’ai décidé d’avorter vu que je n’ai plus eu de nouvelle du papa en question », a argué la dame. De ce fait, elle a déconseillé à toutes les jeunes filles de ne pas avorter, car dira-t-elle « je regrette vraiment cette erreur de jeunesse que j’ai commise parce que j’ai eu des difficultés pour avoir un autre enfant dans mon mariage après quelques années de traitement».

Malgré les risques liés à la contraception, le nombre d’avortement ne cesse d’augmenter chez les jeunes filles de jour en jour.

Contacté, Dr Mounkoro Niany, Gynécologue à la clinique Mohamed VI, a indiqué que l’avortement peut entrainer une hémorragie, et de la déchirure du col de l’utérus, des perforations utérines et même viscérales, ce qui peut amener la femme à réduire sa chance de tomber de nouveau enceinte quand elle le souhaite.

Sur les millions de cas recensés par an sur le plan mondial, les femmes de 18 à 24 représentent le plus haut taux d’avortement au Mali.

Pour sa part, Issa Touré, juriste de formation, prévient que « l’avortement considéré comme un acte criminel volontaire peut conduire à des condamnations pénales, c’est-à- dire à une peine de 5 ans jusqu’à 30 ans de réclusion selon les décisions du juge en question ».

L’imam d’une mosquée de Kalaban Coura, El hadj Hamadoun Sanogo a déclaré que « l’avortement est interdit par l’islam quelque soient les circonstances de la grossesse. L’exception à cette règle peut être accordée en cas d’un choix médical à faire entre sauver la vie de la maman et celle du fœtus. Dans ce cas c’est la préservation de la vie de la maman qui est prioritairement recommandée.



Pour lui, le gouvernement doit prendre toutes des mesures drastiques l’avortement qui continue à faire silencieusement des victimes.



Bintou Touré, Stagiaire

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