Pour réclamer des meilleures conditions de vie et de travail, notamment pour non-respect des engagements de la part du gouvernement, les deux principaux syndicats des magistrats ont entamé une grève illimitée.
Depuis mardi dernier les magistrats ont décrété une grève illimitée. Les responsables du syndicat libre de la magistrature (SYLIMA) et du syndicat automne de la magistrature (SAM), ont tenu, un point de presse conjoint, le mercredi, 29 Août 2018, au siège du SAM. Ils revendiquent plus de « sécurité physique et économique ».
« On lie les bœufs par les cornes et les hommes par les paroles », a introduit le secrétaire général du syndicat automne de la magistrature, Mahmadou Kassoké, pour faire référence au non-respect des engagements de la part du gouvernement. « Nos partenaires n’ont pas tenu leur parole, c’est pourquoi, nous sommes en grève », a-t-il précisé.
« Nous sommes allés en grève parce que nous y avons été poussés par l’insécurité, nous sommes allés en grève parce que nous y avons été poussés par la précarité », a dénoncé Mahmadou Kassoké, secrétaire général du SAM.
Selon lui, la grève concerne d’anciennes revendications qui datent de 2014 et 2015 : « La relecture de notre statut, avec la revalorisation de la grille salariale et la sécurisation des juridictions et personnel judiciaire ».
Sur le point relatif à la relecture du statut et revalorisation de la grille salariale, le conférencier a exprimé son indignation, car pour lui, « nous avons demandé avoir l’indice 3500, cela allait permettre de nous rapprocher du traitement des autres pays pour leur magistrature ». Et d’affirmer que le gouvernement a jugé cette demande « trop » et les a invités à la table des négociations.
« Des heures sombres »
Il a rappelé l’enlèvement du juge Soungalo Koné, président du tribunal de grande instance de Niono qu’il qualifie « des heures sombres ». Pour la magistrature parce que « sa famille est inquiète et les magistrats sont inquiets. « Soungalo a été justement enlevé parce que l’Etat n’a pas pu assurer sa sécurité », a-t-il poursuivi. A l’en croire, sur cette question, les mesures promises par le gouvernement n’ont pas été mises en œuvres.
De son côté, le gouvernement à travers le ministère de la justice, estime que la question sécuritaire a été définitivement réglée. Le bras de fer se situe au niveau « du nerf de la guerre ».