Les révélations terrifiantes relatives aux dessous de la présidentielle, n’ont pas encore fini de stupéfier l’opinion. Pour ce qui concerne les bandits armés de Kidal, de grands seraient passés entre ceux-ci et le président sortant, Ibrahim Boubacar Kéita au seul avantage de sa réélection. Ces deals, honteusement passés entre la CMA et le Gouvernement en vue de la tenue du scrutin, coûteront, non seulement, d’inestimables ressources au Trésor national, mais aussi, continueront à laminer notre souveraineté politique et institutionnelle jusqu’à mettre l’Etat du Mali totalement à genou face à l’ultime exigence des séparatistes qu’est la reconnaissance de l’«Azawad », consacrant définitivement la partition du pays.
L’Accord d’Alger, officiellement signé depuis mars 2015 entre le Gouvernement et la rébellion kidaloise, est ce pacte politique, à la fois, fantaisiste et aplaventriste, qui aura déjà fait le plus saigner le budget national pour de si infimes résultats. Mais pour des observateurs avertis, cela ne saurait faire l’ombre d’aucune surprise, vu à quel point, l’Etat du Mali a manqué d’autorité pour s’affirmer, non seulement, face aux revendications capricieuses d’une ultra-minorité sans projet politique sérieux, mais aussi, face à la mafia structurée d’une communauté dite internationale, dont l’objectif n’a véritablement jamais été la stabilisation du territoire malien.
Jusque-là, la CMA a eu tous les droits sur le Gouvernement de la République du Mali, y compris, des avantages et autres privilèges délictueux sans qu’en contrepartie, celui-ci n’ait eu la moindre autorité politique et administrative sur la ville de Kidal. C’est en cela que l’on comprendra fort aisément, que tous les déplacements d’officiels maliens en terre kidaloise, aient été âprement négociés avec les rebelles, notamment, la visite politique du Premier ministre, Souméilou Boubeye Maïga en début d’année et la visite électorale d’IBK juste à la veille du scrutin présidentiel, après cependant, 5 longues années sans y avoir pour autant mis pieds. Par ailleurs, pour la sécurisation par la CMA, des seules journées électorales dans les zones formellement interdites à l’armée malienne, il y a fallu injecter des centaines de millions pour permettre la tenue du scrutin.
Tout ce rabais, en effet, n’était qu’à l’avantage des bandits armés qui peuvent toujours profiter pour renforcer leur base politique et militaire en vue de mieux s’imposer face au Gouvernement. Et pour continuer à amener l’Etat du Mali à courber l’échine devant leur capricieuse filouterie, les rebelles de Kidal se sont visiblement montrés favorables à la réélection d’IBK qui, jusque-là, leur aura accordé les faveurs les plus démentielles au péril de la souveraineté nationale et au mépris de la volonté des maliens, pour qui, les mêmes traitements n’ont jamais été administrés. Aussi, la France qui désigne le parrain moral et financier de ces bandits armés à l’origine de la déstabilisation, s’est curieusement montrée favorable à la réélection d’IBK après que l’Elysée eût pourtant manifesté son désir de le voir partir. Cette soudaine sympathie n’a autre motif que « l’accélération » de la mise en œuvre de l’Accord, un monstre qu’elle a fabriqué contre le Mali.
C’est pourquoi, pour faciliter sa réélection, le boulevard de la fraude a été ouvert dans les zones sous contrôle narcotrafiquant où IBK a réalisé les scores les plus « absurdes ». Plusieurs observateurs surplace, ont bel et bien confirmé cette mascarade organisée. Mais en fin de compte, les apatrides de la CMA n’auront eu que ce qu’ils désiraient le plus : la réélection d’IBK.